Historique du Collège

L'origine du Collège remonte à Monseigneur Norbert Provencher qui, en 1818, fondait une école où l'on enseignait le latin aux garçons de la colonie de la Rivière-Rouge. Tour à tour dirigé par les pères oblats, les frères des écoles chrétiennes et le clergé séculier, le Collège fut confié par Monseigneur Alexandre Taché aux pères jésuites en 1885. Ceux-ci en assureront la direction pendant 82 ans, soit jusqu'en 1967. Le 10 novembre 1969, l'archevêché cède le Collège et sa direction à un nouveau conseil d'administration surtout composé de membres laïcs nommés par des organismes francophones de la communauté manitobaine.

Le Collège est le premier établissement d'enseignement universitaire de l'Ouest canadien. Sa constitution en corporation au Manitoba date de 1871, à la naissance même de la toute nouvelle province. En 1877, le Collège fonde l'Université du Manitoba avec deux autres collèges de Winnipeg (St. John's College et Manitoba College). Les grades et diplômes universitaires obtenus au Collège sont encore aujourd'hui décernés par cette univer sité dont il est le cofondateur.

Le Collège occupe son édifice actuel situé au coeur du vieux Saint-Boniface et au centre-ville de Winnipeg depuis 1922, suite à un incendie tragique qui coûta la vie à neuf étudiants et à un frère jésuite, et qui réduisait en cendres un premier grand édifice construit en 1880. C'est alors que Monseigneur Arthur Béliveau cède son petit séminaire à la corporation du Collège. En 1924, avec l'aide financière de la population francophone du Manitoba et du Québec, on ajoute à cet immeuble une aile nouvelle comprenant des dortoirs, une salle de récréation et une salle académique. Grâce aux dons de plusieurs anciens étudiants et amis du Collège, on construit un premier gymnas e en 1956 et un pavillon universitaire en 1961. Entre 1972 et 1974, les gouvernements provincial et fédéral acceptent de subventionner la construction d'un nouvel édifice pour accueillir les programmes de pédagogie et de langues ainsi que de nouveaux laboratoires de sciences. En 1974 et en 1975, on poursuit l'expansion du Collège en ajoutant des locaux pour les services aux étudiants, un deuxième gymnase et une nouvelle bibliothèque universitaire. Et tout récemment, le Collège se dote d'un impressionnant centre de conditionnement physique, le Sportex.

Les programmes, la structure universitaire ainsi que la clientèle étudiante du Collège ont également subi d'importantes transformations au cours des années. Le traditionnel cours classique destiné principalement à une clientèle de garçons s'est progressivement ouvert aux humanités modernes. Les premières femmes furent admises au Collège à la fin des années cinquante et elles représentent aujourd'hui plu s des deux tiers de la clientèle étudiante du Collège. En plus du baccalauréat ès arts (latin-philosophie), le Collège offre maintenant le baccalauréat ès arts avec des concentrations ou majeures dans une quinzaine de disciplines ainsi que le baccalauréat ès arts spécialisé en français (langue ou littérature). Depuis septembre 1983, le Collège offre deux programmes de traduction : le baccalauréat ès arts spécialisé et le certificat. Les études en sciences retiennent aujourd'hui une place importante au sein de la programmation du Collège. À l'heure actuelle, elles conduisent à l'obtention du baccalauréat ès sciences de trois ans et, depuis 1989, au baccalauréat de quatre ans.

En 1972, le Collège offrait pour la première fois de son histoire des programmes professionnels en éducation conduisant à l'obtention de certificats d'enseignement et de baccalauréats en éducation. On reconnaît à la Faculté d'éducation une responsabilité provinciale exclusive de former un nombre toujours grandissant d'enseignants et d'enseignantes pour les écoles francophones et les classes d'immersion française.

Depuis les quinze dernières années, le Collège s'est intéressé de plus en plus aux domaines de l'éducation permanente et à la formation technique et professionnelle. En 1975, le Collège se dotait d'un secteur <<collège communautaire>> qui comprenait au début un programme de secrétariat bilingue. L'année suivante, on y ajoutait un programme d'administration des affaires et, en 1989, un programme d'animation en ga rderie. Afin de mieux intégrer cet important secteur de formation technique et professionnelle au sein du Collège, on choisit, au printemps 1989, de le reconnaître officiellement sous le titre d'École technique et professionnelle du Collège universitaire de Saint-Boniface.

Durant l'été 1977, le Collège est entré dans le réseau national de cours intensifs de français. Au cours des douze dernières années, le Collège s'est taillé une place importante et une réputation des plus enviables dans ce domaine d'activité. De plus, durant cette même période, le Collège a su développer, dans le cadre de l'éducation permanente, une impressionnante gamme de cours et de prog rammes qui répondent de façon ponctuelle aux besoins éducatifs de différentes clientèles étudiantes. Entre autres, il lançait tout récemment un programme d'accès destiné aux femmes, à la population métisse et aux immigrants francophones.

En automne 1982, le Collège faisait ses premières armes dans le domaine des études supérieures. Il introduisait les programmes de deuxième cycle en éducation, programmes réclamés depuis déjà quelques années par les éducatrices et les éducateurs francophones du Manitoba.

Depuis quelques années, certains instituts s'affilient ou s'intègrent au Collège. En 1989, le Collège accepte, à la demande des juristes de langue française du Manitoba, d'intégrer l'Institut Joseph-Dubuc. Cet institut offre des services de documentation et de traduction juridiques. En 1978, le Collège parraine la création d'un Centre d'études franco-canadiennes de l'Ouest (CEFCO) qui a pour but d'encourager la recherche et l'écha nge des connaissances dans tous les domaines où l'action des francophones de l'Ouest est prédominante. En 1989, le CEFCO publie le premier numéro de sa nouvelle revue arbitrée, Cahiers franco-canadiens de l'Ouest.

Au cours de l'année 1983, le Collège réussit à obtenir le financement nécessaire pour mettre sur pied le Centre d'informatique. Ce centre est vite devenu un outil précieux dans des domaines tels que l'enseignement, la gestion et les services à la clientèle étudiante. En septembre 1985, le Collège ouvre le Centre de recherche en vue de fournir un appui aux professeurs dans la réalisation de leurs projets de recherche. Le Centre de recherche s'intéresse plus particulièrement à l'éducation française en milieu minoritaire. Depuis quelques années déjà, il est appelé à effectuer plusieurs projets de recherche dans ce domaine. D'autre part, le Collège met sur pied, au début de l'année 1989, le Centre de rédaction dont la mission principale est d'aider les étudiants et les étudiantes à améliorer leurs compéte nces en français écrit.

Depuis déjà quelques années, le Collège s'intéresse au domaine de la coopération en éducation. Au printemps 1990, le Collège a tenu à souligner les liens privilégiés qu'il entretient avec l'Université Laval en signant une entente formelle de coopération pour les cinq prochaines années. Le Collège a de plus initié des projets de coopération avec l'Université de Trèves en Allem agne. Et en septembre 1991, le Collège signait une deuxième entente formelle de coopération avec l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse pour encourager des projets d'échanges entre les deux universités. Enfin, le Collège oeuvre en étroite collaboration avec les autres universités canadiennes qui s'intéressent au domaine de l'enseignement postsecondaire en français en milieu minoritaire. Ces projets de coopération on t pour but de faciliter les échanges tant au niveau des ressources humaines que des ressources pédagogiques.

Le Collège universitaire de Saint-Boniface est membre de l'Association des Universités et Collèges du Canada (AUCC), de l'Association des collèges communautaires du Canada (ACCC), de l'Association canadienne de l'éducation des adultes des universités de langue française, de l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), de l'Organisation universitaire int eraméricaine (OUI), du Réseau d'éducation à distance (RESAD), du Regroupement des universités de la francophonie hors Québec, ainsi que de plusieurs autres organismes nationaux et internationaux assurant la promotion des études universitaires en français.

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