mercredi 16 août 1972


LA CRÉATION DE L'INSTITUT PÉDAGOGIQUE
par Roger Saint-Denis - Recteur du Collège


Roger Saint-Denis

Le 28 mars 1972 l'Honorable Laurent Desjardins pour le Gouvernement provincial et l'Honorable Gildas Molgat pour le Gouvernement fédéral annonçaient officiellement qu'un accord de principe était intervenu entre les deux gouvernements au sujet de la création d'un Institut pédagogique au Collège de Saint-Boniface.

C'était l'aboutissement de plusieurs années d'efforts et de démarches de la part d'un grand nombre de Franco-Manitobains soutenus par quelques hommes politiques au premier rang desquels il faut mentionner l'Honorable Edward Schreyer Premier Ministre du Manitoba et l'Honorable Gérard Pelletier, Secrétaire d'État du Canada, l'Honorable Laurent Desjardins.

Un rappel de l'histoire des quelques dernières années suffira pour placer cet événement dans le contexte actuel, sans qu'il soit besoin d'insister sur le fait que les Franco-Manitobains n'ont jamais cessé de réclamer les droits que la constitution de 1870 leur avait accordés.

Le 25 septembre 1969 douze personnes venant de milieux ou d'institutions aussi variés que la Faculté d'éducation de l'Université, le Ministère de l'Éducation, le District scolaire de Saint-Boniface, la Société Franco-Manitobaine, le Collège de Saint-Boniface, les Enseignants Franco-Manitobains, les Écoles privées et les Inspecteurs franco-manitobains acceptaient de se constituer en comité ad hoc pour étudier et déterminer si le temps était venu d'avoir une école normale française au Manitoba et, si oui, où elle devrait se situer et comment en préparer la création (Extrait du rapport du Comité ad hoc-2 mars 1970).

La recommandation No 449 de la Commission B et B (II - pp. 180-1) avait déjà signalé que:

<< Un collège francophone affilié a une université provinciale serait indiqué pour accueillir un établissement nouveau au service d'écoles minoritaires des quatre provinces de l'Ouest >>.

Mais, ces écoles minoritaires n'existaient même pas à ce moment-là, pas même au Manitoba.

Ce n'est que l'année suivante, en juillet 1970, qu'un amendement à la loi scolaire, le <<Bill 113>>, devait en permettre la création: on pourrait maintenant au Manitoba, enseigner TOUTES LES MATIÈRES, de la maternelle à la douzième année, EN FRANÇAIS.

Comme il était évident qu'un tel réseau d'écoles primaires et secondaires ne surgirait pas, comme par miracle, à travers tout le Manitoba, dans l'espace d'un été, un autre amendement à la loi scolaire, le <<Bill 71>>, permettrait aux élèves d'un district scolaire de suivre dans un autre district scolaire des cours qui ne se donnaient pas chez-eux.

Tout semblait en place: on pouvait créer un réseau d'écoles élémentaires et secondaires françaises à travers tout le Manitoba, si l'on avait assez de coeur au ventre pour le faire, l'accord s'était fait sur la nécessité de créer un Institut pédagogique en milieu français pour former les professeurs qui enseigneraient dans ces écoles et il ne restait plus qu'à décider où serait cet Institut pédagogique, comment il serait financé, etc.

Et le principal est fait: l'Institut pédagogique existe, il a déjà son directeur, M. Origène Fillion, et il offrira des cours en septembre 1972.

Je m'en voudrais de terminer cet article sans mentionner la très grande compréhension de tous ces problèmes dont a fait preuve la Commission des subventions aux universités et particulièrement son président, M. Scott Bateman, et quelques-uns des membres avec qui nous avons surtout discuté de ces problèmes, MM. Douglas Chevrier et Roland Couture, ainsi que certains membres du personnel de cette Commission, particulièrement MM. Nixon, architecte, et Hoffman, conseiller en planification.

Avec le support de toute la population franco-manitobaine le Manitoba pourra maintenant retrouver son vrai visage.


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mercredi 18 avril 1973

Après un an, toujours le même optimisme





















M. Origène Fillion, directeur de
l'Institut Pédagogique

<< L'association d'éducation, il y a au moins 15 ans de cela, songeait à une école d'entraînement des professeurs de langue française. On voyait à cette époque, comme on constate aujourd'hui que c'est par éducation qu'on donnera à nos jeunes les bonnes dispositions pour qu'ils s'épanouissent en français. La création d'un institut où ceux qui prendraient en main la formation de nos jeunes, apprendraient eux-mêmes en français les techniques et les méthodes de l'enseignement, était un des impératifs de la qualité de cet enseignement et donc son apport à la société franco- manitobaine. La création d'un Institut Pédagogique, qu'il soit pour les cyniques 20 ans en retard, c'est quand même un terrible pas en avant pour la communauté franco-manitobaine et donc pour le Manitoba.>> (Roger Auger, LA LIBERTÉ, le 16 août 1972)

On s'attendait à environ trente inscriptions: il y en eut soixante-trois. C'était au mois de septembre 1972, à l'occasion de l'ouverture du premier Institut Pédagogique de langue française dans l'Ouest canadien, et l'enthousiasme qui régnait alors parmi les professeurs existe toujours aujourd'hui, selon le Directeur de l'institut, M. Origène Fillion.

<< En général, c'est la conviction des jeunes--de vouloir travailler dans le domaine français qui m'a frappé >>, nous affirmait lors d'une entrevue la semaine dernière, M. Fillion.

Du côté négatif, le Directeur de l'Institut a signalé qu'un bon nombre d'étudiants ont encore de la difficulté avec la langue française, la grammaire-- d'où l'importance que l'on doit accorder à la formation en français dans les écoles primaires et secondaires.

<< Certains ont aussi critiqué, questionné l'utilité de tel ou tel cours >>, ajoute M. Fillion, qui précise que, par son affiliation à l'Université du Manitoba, l'Institut est tenu à offrir les mêmes cours (les gradués reçoivent le même brevet d'enseignement que celui offert a l'université).

M. Fillion a d'ailleurs ajouté qu'il comptait se réunir bientôt avec tous les étudiants, en vue de faire avec eux une revue de l'année et une appréciation des cours. M. Fillion a laissé entendre qu'il serait possible de faire approuver, par l'Université, certains changements-- des adaptations spécifiques aux besoins des francophones. M. Fillion ajoute une autre perspective à la question de changements possibles, à savoir que, selon son mandat, l'Institut Pédagogique doit desservir toutes les provinces de l'Ouest: donc, des étudiants venant d'autres provinces pourraient créer des exigences et besoins spécifiques (tous les étudiants de cette première année de l'Institut étaient du Manitoba).

Environ 45 étudiants recevront leur brevet d'enseignement cette année (les autres étant inscrits dans un programme de deux ans), et seront en quête d'emploi pour le mois de septembre.

<<Bien qu'on ne fournisse pas un service de placement comme tel, affirme M. Fillion, on a établi des contacts avec les surintendants des divisions scolaires, on a fait des ententes avec les animateurs en éducation de la S.F.M. pour organiser des rencontres; chose certaine, nos étudiants doivent être prêts à aller en campagne.>> L'administration de l'Institut pédagogique est prête agrave; fournir de l'aide dans la mesure de son possible -- adresses, lettres de recommandations, informations sur les demandes d'emplois, etc.

<<Le grand avantage que nos étudiants ont, poursuit M. Fillion, c'est qu'ils sont bilingues et qu'ils peuvent enseigner d'autres matières en français.>>

La construction du nouvel Institut pédagogique a débuté, et devrait être terminée avant le 31 mars 1974. C'est un projet conjoint, fédéral ($1,100,000.00) et provincial ($366,000.00). Les architectes sont Gaboury, Lussier et Sigurdson. L'édifice occupera une étendue de 43,000 pieds carrés et comprendra trois étages, en plus du sous-sol. On y retrouvera, en plus des salles de classes, des salles de laboratoires de psychologie, de langues, de sciences, salle audio-visuelle et un auditorium.

Quant au programme de l'année débutant en septembre 1973, il n'y aura qu'un seul grand changement : l'introduction du programme de 4 ans, par lequel l'Institut offrira le nouveau Baccalauréat en éducation. Tous les étudiants ayant complété leur 12e année scolaire pourront être admis en 1ère année de pédagogie. On signale que dès la 12e année, les étudiants pourront choisir entre le programme de formation à l'enseignement secondaire, et le programme de formation à l'enseignement élémentaire.

M. Fillion n'a pas voulu faire de spéculation quant au nombre d'étudiants qui s'inscriront à l'Institut pédagogique en septembre 1973:
<< c'est très difficile à dire; je crois que ça dépendra beaucoup de nos premiers gradués, à savoir s'ils auront pu se trouver un emploi assez facilement.>>

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le 16 octobre 1974

Mgr. Antoine Hacault

Je suis heureux de me joindre à tous ceux qui aujourd'hui félicitent les artisans de cette réussite significative pour l'ensemble de la population: la mise en oeuvre d'un Institut pédagogique au Collège de Saint-Boniface. Il suffit d'y pénétrer et d'y circuler pour admettre la réussite technique de cette construction pratique et spacieuse. Dès la rencontre des professeurs ou des étudiants et étudiantes de l'Institut une conversation épanouie peut rapidement s'engager: ici également la réussite n'est pas banale. L'énergie qui habite les coeurs fait croire aux dépassements et fonde les promesses pour demain.

Meilleurs succès au personnel généreux et audacieux de cette première heure! Aux jeunes je souhaite la joie de la découverte et une compétence achevée. Qu'une génération vaillante succède à celle qui a lutté!

Le cadran de l'espoir indique que c'est l'heure de semer. Qu'on jette la semence en bonne terre!

Il ne faudrait pas attendre de << meilleures conditions>> pour que l'Institut devienne l'affaire de tous les francophones du Manitoba.

Dans la nature, chaque plante cherche soigneusement le suc qu'il lui faut à même son propre terroir. Il y va de sa floraison parfumée; il y va de son fruit succulent. Dans une société vivante, il n'est pas besoin de prouver qu'on a l'appétit de communier intensément à l'esprit de son propre milieu.

Les programmes enviables de l'Institut pédagogique fournissent déjà avec bon équilibre le terroir qui peut assurer aux éducateurs de demain un enracinement et une fermeté de pousse mesurés aux exigences de leur noble vocation. Dans la joie et à travers les épreuves formatrices, beaucoup y puiseront la compétence pédagogique et même une personnalité de choix, exquise et ferme. Il y va de l'éducation intégrale des disciples de demain; il y va de l'épanouissement d'hommes et de femmes, habités par le désir de servir dignement et de nourrir l'espérance d'un monde qui naît.

Les familles de chez nous, la communauté des fidèles, la grande société éprise d'exigences techniques et Dieu lui-même, tous souhaitent l'essor complet de chaque jeune personne mais aussi le développement intégral de la communauté humaine toute entière. L'ultime succès de l'Institut pédagogique ne sera-t-il pas d'y avoir travaillé en s'engageant sur la route authentique du service, avec Celui qui est la Vérité et la Vie!

Antoine Hacault
Archevêque de Saint-Boniface

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le 16 octobre 1974

L'Honorable Edward Schreyer

L'ouverture officielle de l'institut Pédagogique marque la réalisation d'un programme à trois volets que le gouvernement du Manitoba s'était engagé à poursuivre en 1969.

En effet, nous avons voulu tout d'abord corriger les inégalités qui subsistaient depuis trop longtemps en éducation et redonner à la langue française sa juste place dans l'enseignement au Manitoba. Aussi savions-nous, dès lors que nous avons promulgué la loi 113, qu'elle exigeait des structures complémentaires pouvant, d'une part, donner aux éducateurs une formation appropriée à leur rôle et, d'autre part, offrir aux Franco-Manitobains de plus grandes possibilités de vivre leur culture quotidiennement. C'est pourquoi nous avons envisagé la création de l'Institut Pédagogique et du Centre Culturel

presque parallèlement, tant nous paraissait évidente l'interdépendance des institutions francophones.

II est fort approprié que l'Institut ait vu le jour aux côtés du Collège de Saint-Boniface qui a joué un rôle prépondérant dans l'éducation au Manitoba, car c'est une responsabilité non moins grande qui incombe à l'Institut, à ses autorités, à son personnel et surtout à ses diplômés, puisqu'elle comporte à longue échéance l'épanouissement de la langue française dans notre province et, de ce fait, un apport essentiel au caractère culturel et linguistique de notre pays. Toutefois, les éducateurs à eux seuls ne sauraient assurer cette réussite et c'est dans la mesure où tous les éléments de la communauté contribueront à l'élaboration et à la réalisation des objectifs visés que l'institut Pédagogique pourra vraiment remplir sa tâche.

Ce sont l'effort collectif et la collaboration qui ont d'ailleurs caractérisé le succès initial de l'Institut, et je tiens à reconnaître l'immense travail accompli par les organismes d'éducation, les associations culturelles, les divers comités d'étude et à féliciter tous et chacun de leur participation. Je souligne également l'étroite coopération qui a marqué les négociations entre les gouvernements du Manitoba et du Canada et qui a rendu possible l'heureux événement dont nous sommes témoins aujourd'hui.

Edward Schreyer

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16 octobre 1974

MESSAGE DU DIRECTEUR DE L'INSTITUT
PÉDAGOGIQUE

L'Institut pédagogique de Saint-Boniface qui ouvre aujourd'hui les portes de son nouvel édifice est déjà âgé de deux ans. En effet c'est à l'automne 1972 qu'il accueillait au Collège ses premiers étudiants.

Dès sa première année, l'Institut devenait la Faculté d'éducation du Collège universitaire de Saint-Boniface et par conséquent bénéficiait de l'affiliation à l'Université du Manitoba ajoutant ainsi le Baccalauréat en éducation au Baccalauréat ès Arts et au Baccalauréat ès Sciences déjà offerts au Collège de Saint-Boniface. Tout comme les programmes du Collège en Arts et en Sciences, ceux en éducation font partie intégrante des programmes de l'Université du Manitoba et les étudiants reçoivent les mêmes diplômes et les mêmes brevets d'enseignement.

Le Collège de Saint-Boniface est conscient de l'importance que la population franco-manitobaine attache aux services qu'il doit rendre. Il n'existe que pour servir les francophones et leur offrir l'occasion de s'épanouir dans leur langue et leur culture. Avec la venue de la Loi 113, son rôle fut amplifié. Il se doit de rencontrer les besoins des professeurs qui maintenant enseignent de plus en plus en français et d'offrir aux jeunes

étudiants un plus grand éventail de programmes en français au niveau post-secondaire.

La présence des professeurs et des étudiants de l'Institut pédagogique dans leurs diverses communautés française, nous permettra de mieux nous sensibiliser aux besoins de ces milieux. Il nous faudra adapter nos programme selon les besoins exprimé. C'est pourquoi, le Collège universitaire de Saint-Boniface travaille de très près avec le Bureau de l'Éducation française du Ministère. En unissant nos efforts, en partageant nos connaissances, en cherchant ensemble à mieux déterminer les besoins en éducation française, nous pourrons vraiment offrir à la population francophone des SERVICES appropriés. Nous jugerons de notre réussite par la réponse que nous donnera la population en dirigeant ses étudiants vers nous plutôt que vers les universités anglophones.

En ouvrant les portes de nos laboratoires modernes de sciences, de langue, d'audio-visuel, de télévision, etc., nous ne faisons que commencer la véritable construction: celle d'une éducation post-secondaire française variée et adaptée à nos besoins. Puissions-nous tous être aussi fiers de cette seconde étape que de la première.

O.F. FILLION

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La Faculté d'éducation: deux décennies de succès


Microenseignement

L'institut pédagogique au Collège universitaire de Saint-Boniface a été créé au milieu d'une effervescence dans la communauté francophone au Manitoba.

C'est ainsi que Roger Legal, doyen de la Faculté d'éducation, se souvient des circonstances entourant la création de cette composante essentielle du Collège. << Le Centre culturel franco-manitobain a été construit; le Bureau de l'Éducation française a été créé au sein du ministère de l'Éducation avec un sous-ministre adjoint à la tête. Ça c'est institutionnellement, mais à la base, dans la communauté même, il y avait une effervescence, des groupes culturels de plus en plus actifs, des maisons d'édition, des librairies. >>

La Faculté d'éducation a vu le jour en septembre 1972 sous l'appellation d'Institut pédagogique. << Elle apparaissait sur la scène franco-manitobaine dans la foulée d'une série d'événements socio-politiques du début des années 70. >>

En effet, au niveau fédéral, la loi sur les langues officielles venait d'être adoptée. Au Manitoba, la loi 113 permettant l'enseignement total en français dans les écoles franco-manitobaines était en place. <<Cela créait un besoin urgent pour des enseignantes et des enseignants formés en français pour fournir la main d'oeuvre. Il fallait assurer cet enseignement auprès des élèves qui seraient de plus en plus nombreux à faire leurs études élémentaires et secondaires dans leur langue maternelle.>>

Avènement de l'immersion
Puis arriva le mouvement de l'immersion, également au début des années 70. L'Institut pédagogique, à peine établi, a dû assumer une autre fonction majeure; celle de former les enseignantes et les enseignants pour l'immersion. Les programmes d'immersion pour anglophones sont apparus et se sont mis à se multiplier à un rythme effréné, selon Roger Legal. <<Le phénomène a connu une telle poussée que la Faculté d'éducation avait beau fournir près d'une centaine de diplômés annuellement, même cela ne suffisait pas jusqu'à tout récemment. Depuis l'an dernier, par ailleurs, la demande semble s'être résorbée quelque peu. L'immersion continue de croître mais à un rythme plus raisonnable. >>

<<La Faculté d'éducation ne se serait pas développée autant qu'elle a été obligée de le faire si ce n'était de la présence phénoménale de l'immersion. Les anglophones ont sauté sur l'occasion d'une façon décidée. >> Aujourd'hui, les élèves en immersion sont cinq fois plus nombreux que les élèves en français langue première.

Les programmes
En 1972, la Faculté d'éducation offrait le certificat d'un an suite à un baccalauréat, ou le programme d'associé en éducation, constitué d'un an en éducation et d'un an en arts ou en sciences. Le baccalauréat de quatre ans en éducation est apparu quelques années plus tard, ainsi que le baccalauréat de deux ans suivant la formation générale (B.A. ou B.Sc.).

<< Personnellement, je préfère que les étudiants fassent d'abord un B.A. ou un B.Sc. Ça leur permet d'acquérir une maturité qu'ils n'ont pas en sortant du secondaire, et aussi de perfectionner leur français, estime Roger Legal.

Ce sont deux aspects importants pour la formation professionnelle. >>

Les étudiants se spécialisent en éducation élémentaire ou secondaire. Les exigences académiques varient en conséquence. Pour l'élémentaire, l'enseignant, va généralement enseigner presque toutes les disciplines. Pour le secondaire, l'étudiant doit se spécialiser en deux matières qui sont enseignées à l'école.

L'arrivée du deuxième cycle
Au début de sa deuxième décennie, soit à compter de 1983, la Faculté d'éducation a commencé à offrir des programmes de deuxième cycle, vigoureusement réclamés depuis plusieurs années par de nombreux enseignantes et enseignants. << Ça a été un jeu de chat et de souris avec l'Université du Manitoba qui s'obstinait à ne pas nous laisser le programme. >>
<< En 1981, mon premier geste officiel en tant que doyen de l'Éducation a été d'écrire une lettre à l'Université pour montrer notre détermination de l'avoir. On est allé chercher l'aide du Doyen des sciences de l'éducation de l'Université Laval, Henri StPierre, et celui de l'Université d'Ottawa, Yves Poirier. Ils nous ont donné un fier coup de main à monter un programme que l'Université ne pouvait pas refuser. >> Le CUSB a finalement obtenu les autorisations requises en 1982 .

La philosophie de la Faculté
<< La question de la qualité du français a toujours été pour moi un grand souci, précise Roger Legal. On a serré la vis continuellement en exigeant un niveau de compétence en français oral et écrit plus élevé. Parce qu'après tout, on les envoie dans les écoles pour enseigner. >>

<< On tente aussi de donner une formation humaniste et humanisante. On se rend compte que les gens doivent être traités comme des êtres humains. Les enfants dans les écoles, on veut les aider à se développer sur tous les plans, intellectuel, moral, affectif, social... On cherche à atteindre des résultats humanisants dans les écoles, à former des enfants sensibles à leurs propres besoins et capables de les articuler. >>

C'est pourquoi les stages ont toujours été une partie importante du diplôme en éducation. << Le vieil adage " c'est en forgeant qu'on devient forgeron" est très vrai pour l'éducation. Même si un expert te l'explique, il y a toujours des éléments indicibles qu'on découvre seulement en essayant. La grande majorité des éducateurs disent que les stages ont été la partie la plus profitable de leur
formation.>>

La Faculté d'éducation a connu une croissance phénoménale avec les années: d'une trentaine de finissants il y a 10 ans, la production d'éducateurs a triplé.

Par ailleurs, Roger Legal jouit d'une année sabbatique jusqu'au 31 août 1993 (il est remplacé par Raymond Constant pendant cette période): << J'en profite pour porter un regard inquisiteur sur la formation qu'on offre actuellement. Entre autres, je cherche des moyens imaginatifs pour compenser les réductions de subventions. Parce que les augmentations dans les budgets, elles, n'ont certainement pas triplé. >>

4-5 Sous la coupole, Printemps 1993

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Programmes de deuxième cycle
Un cheminement logique

Richard Benoit

Depuis bientôt dix ans, Richard Benoît est directeur des programmes de deuxième cycle au Collège.

<< Quand je suis arrivé (en remplacement de Léo LeTourneau), le programme venait d'être établi. Au début, on offrait la prémaîtrise (24 heures-crédits) et la maîtrise (27 heures-crédits et l'examen synthèse ou 15 heures-crédits et la rédaction d'un mémoire). Maintenant, on offre aussi le certificat post-baccalauréat (30 heures-crédits). >>

Le programme a évolué en dix ans, offrant à présent une bonne gamme de cours, en recherche et en jeune enfance, par exemple. En plus d'une maîtrise ou d'une prémaîtrise générale, il existe les spécialisations en orthopédagogie, en immersion, en administration scolaire et en counselling. << On offre environ neuf

cours par semestre, cinq cours en intersession et un ou deux cours en été >>, précise Richard Benoît, lui-même détenteur d'une M.Éd. de l'Université du Manitoba.

Il estime que la création des programmes de deuxième cycle était nécessaire:
<< C'était un cheminement logique pour le système d'éducation au Manitoba français. Le CUSB avait commencé à offrir la formation initiale, alors, pourquoi ne pas offrir aussi la formation continue? Les enseignant.e.s la réclamaient depuis longtemps. Et quand le programme a été offert, les inscriptions ont montré à quel point c'était nécessaire. >>

Le premier cours a été offert au semestre d'hiver de 1983 avec une vingtaine d'étudiants. << Le programme a bien commencé, et depuis, c'est une histoire de succès; le nombre d'inscriptions a continué à augmenter. >>

Actuellement, ce chiffre est stable. En 1992-1993, environ 60 étudiants sont inscrits au programme de maîtrise et 150 autres aux programmes de prémaîtrise et du certificat post-baccalauréat.

<< Tous les étudiants au deuxième cycle sont à temps partiel. Nos programmes visent les enseignant.e.s et les directeur.trice.s, alors tous les cours se donnent après les heures de classe. >>

4 Sous la coupole, Printemps 1993

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Quelques citations intéressantes

1969

le 30 mars 1967, p. 1

Un pas en avant

<<Le premier ministre [Roblin] a tenu à indiquer que le gouvernement du Manitoba entend reconnaître ces deux fait: le français jouit d'un statut d'égalité au Canada avec l'anglais depuis 1967, le français avait sa place dans nos écoles dès son entré dans la Confédération en 1870.>>

le 2 juillet 1969, p.1

M. Desjardins appuie le NDP comme libéral-démocrate

<<A une conférence de presse hier soir, en l'édifice législatif du Manitoba, le député de Saint-Boniface, M. Laurent Desjardins, a annoncé qu'il accordait son appui à M. Ed Schreyer, chef du NPD, tout en demeurant
<< libéral-démocrate >>. Cette décision de M. Desjardins assure au NPD 29 siège, soit la majorité absolue.>>

le 9 juillet 1969, p. 1

Adoption de la loi sur les langues officielles

<<Le lundi 7 juillet, le bill C-120, soit la loi sur les langues officielles, a été approuvé par les députés de la Chambre de Communes à Ottawa.>>

le 5 novembre 1969, p.1

Laurent Desjardins quitte le parti libéral provincial

<<Le député de Saint-Boniface à l'Assemblée législative, M. Laurent Desjardins, a annoncé vendredi dernier, 31 octobre, qu'il quittait le parti libéral provincial. Il continuera cependant à représenter St-Boniface comme libéral démocrate.>>

1970

le 11 février 1970, p.1

Annonce l'acquisition provisoire par le Secrétariat des services de M. Arthur Corriveau et du Frère Fernand Marion

<<M. Corriveau agira comme officier de liaisons entre le Secrétariat et le ministère de l'Éducation et poursuivra des travaux de recherche en vue d'établir les priorités en matière d'éducation bilingue chez les Franco-Manitobains...Laurent Desjardins a précisé que F. Marion servira de lien entre le Secrétariat et la S.F.M. ainsi qu'entre le Secrétariat et l'ensemble de la communauté franco-manitobaine.>>

1971

le 4 avril 1971, p.1

St-Boniface suggéré comme site de l'école normale française?

<<L'adjoint parlementaire du premier ministre Ed Schreyer, M. Laurent Desjardins, a annoncé, en fin de semaine, qu'il recommandera que la ville de St-Boniface soit choisie comme site de la future école normale française de l'Ouest.>>

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