En 1846, désireux de développer son village, le notable Barthélemy Joliette fait appel à la congrégation des Clercs de Saint-Viateur, de Vourles (France), dans le but de recruter des enseignants pour le nouvel établissement scolaire qu'il vient de fonder: le Collège Joliette.

Un collège orienté vers l'industrie

Le mandat des Clercs de Saint-Viateur est précis. Le programme pédagogique entend favoriser l'apprentissage des sciences appliquées, adapté au milieu des affaires et de l'industrie. On y enseignera la tenue des livres, la géométrie, la botanique, l'agriculture, la langue anglaise, mais sans négliger la musique et le chant. L'étude du latin sera reportée après le cours industriel.

En 1876, le Collège achète une presse qui lui permet d'éditer sur place des journaux étudiants, des manuels scolaires, les Annuaires et les Ordos des élèves du Collège... qui étendent le rayonnement du Collège. La chapelle du Sacré-Coeur, devenue centre de pèlerinage, attire de nombreux pèlerins. La présence, dans le corps professoral, de personnalités aussi prestigieuses que le père Jules Peemans, le frère Vadebondoeur, l'abbé Frédéric Baillargé, fait connaître le collège à l'extérieur.

Sous le règne d'un bâtisseur

Le dernier tiers du XIX^e siècle est dominé par la grande figure du père Cyrille Beaudry, supérieur du Collège pendant 36 ans. Le père Cyrille Beaudry est avant tout un “bâtisseur”. Du petit collège de Barthélemy Joliette, il a fait un vaste établissement d'éducation, dont la modernité des édifices et la beauté de la cour ne le cèdent en rien à la qualité du programme scolaire.

Le début du siècle s'annonce sous le signe de la modernité. Le collège jouit maintenant des acquis du XIX^e siècle: l'aqueduc, l'électricité, le téléphone, de nouveaux moyens de communication. Avec la création du nouveau diocèse de Joliette, le Collège Joliette accède au statut de séminaire diocésain. En 1909, il se donne une nouvelle personnalité, une nouvelle façade, des armoiries et une devise.

Au service d'une vision

Depuis leur arrivée en 1847, les Clercs de Saint-Viateur participent activement au développement culturel et social de la région. Leur principal objectif demeure inchangé: fournir aux jeunes un programme éducatif complet. Les années 1915-1960 constituent la période la plus glorieuse de l'histoire du Séminaire. La présence dans le corps professoral de plusieurs visionnaires de haut calibre intellectuel permet au Collège d'exceller dans les domaines des sciences, de la musique, des lettres, du théâtre et des arts visuels.

L'incendie du 25 avril 1957 marque un rupture importante dans la vie du Séminaire. Avec la construction de l'aile Beaudry, le Séminaire dispose de locaux vastes et ultra-modernes (laboratoires, bibliothèque, gymnase, piscine, etc.), puis il devient mixte, le pensionnat disparaît, les effectifs scolaires atteignent des proportions inégalées et le personnel se laïcise de plus en plus. On passe subitement à une ère nouvelle, le Séminaire opère sa révolution tranquille. En 1968, il cède son cours collégial au Cégep de Joliette.

Le Séminaire de Joliette et l'Académie Antoine-Manseau

À partir de 1968 et jusqu'en 1986, le Séminaire de Joliette continue d'enseigner le cours secondaire. Il appartient maintenant à l'Académie Antoine-Manseau de perpétuer la longue tradition du Séminaire auprès de nouvelles générations d'élèves.