Drapeau fransaskois le Musée Virtuel Francophone de la Saskatchewan
Accueil Musées Pionniers Récits Anecdotals Archives et Folklore Parlure Fransaskoise
Accueil Musées Pionniers Récits Archives Parlure
 
 

Lac Qu'Appelle


Dans le dernier numéro de Revue historique nous avons présenté une version de la légende du mot Qu'Appelle, mais comme nous le mentionnions il en existe plusieurs. Cette fois, nous avons le plaisir de vous présenter une version que nous avons trouvée dans le livre de Donatien Frémont, Les Français dans l'Ouest canadien, réédité aux Éditions du blé en 1980. Voici cette version avec la présentation de monsieur Frémont.

Qu'Appelle... curieuse appellation aux syllabes françaises harmonieuses, à laquelle se rattache une délicieuse et poétique légende. La voici résumée d'après Pauline Johnson et Annette Saint-Amant:

«Un jeune Indien étranger au pays, Ononwitha, et une jeune beauté assiniboine de la vallée s'étaient plu et avaient échangé des promesses. Doucement elle lui avait murmuré à l'oreille: "Quand, de sa lèvre incertaine, l'été des sauvages sourira, reviens sur le lac tranquille. La musique de tes rames agiles, je serai la première à l'entendre, je serai la première à courir sur la grève pour mettre la main dans la tienne et t'accueillir avec des mots d'amour. Et tu m'emmèneras dans ton pays – ta femme pour toujours..."

Dès le début de l'automne, Ononwitha se mit en route, marchant jour et nuit, dans sa hâte de tomber au pied de l'aimée. Il était presque au terme de son voyage, glissant doucement sur le lac, lorsque soudain une voix de femme légère comme le battement d'aile d'un papillon, éthérée comme le souffle d'un ange, l'appela deux fois par son nom.

– Qui appelle?... Qui appelle?... cria-t-il, éperdu, dans la pittoresque langue apprise des Robes Noires.

Pas de réponse; mais de rive en rive, de colline en colline, l'écho plaintivement interroge à son tour:

– Qui appelle?... Qu'appelle?... Qu'appelle?...

Dans son angoisse et sa torture, Ononwitha a tout compris. Il se précipite sur la grève pour y découvrir sa belle fiancée... morte.

– Deux fois elle t'appela, dirent les femmes, ses amies.

– Quand?

– C'était à l'heure de la lune levante.

Et voilà pourquoi les hommes blancs ont nommé la vallée et le village Qu'Appelle.»

NDLR: Si vous connaissez des légendes (indiennes ou autres) de votre coin de la Saskatchewan, nous aimerions en prendre connaissance pour les inclure dans notre Revue historique.

Page précédente     Prochaine page

Retour