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Un missionnaire actif


SEEZ, le 4 novembre 1901

Monseigneur,

Me voilà presqu'au bout de ma deuxième grande tournée, celle du N.-O. de la France. J'ai traversé les diocèses d'Arias et d'Amiens, ceux de la Normandie, Rouen, Bayeux, Coutance et Seez. Je serai demain à Evreux en route pour Lille où je serai de retour pour le 15. Ce jour-là je compte parler de notre Canada au Congrès Catholique. Et surtout j'ai visité le fond de la Bretagne dont les diocèses de Rennes, de Vannes, de Quimper et de Saint-Brieux sont dès ce moment tous gagnés à notre cause; de là il nous viendra des milliers de colons. Dans deux mois, à l'occasion de mon voyage au centre et au sud de la France je retournerai en Bretagne pour un itinéraire de conférences à Brest, Saint-Brieux, Guincamp, Quimper, Rennes, etc. C'est alors que je pourrai voir le diocèse de Nantes puis les autres de l'ouest, du centre, du sud et de l'est de la France. En résumé mes succès en Bretagne sont dès ce moment les plus considérables que j'aie rencontrés jusqu'a ce jour au point de vue de l'émigration. C'est le salut matériel et spirituel de milliers et de milliers de pauvres Bretons; tous les prêtres de Bretagne comprennent cela à merveille, aussi partout l'on m'a fait le meilleur accueil, dans les presbytères comme dans les collèges et les séminaires.

Ce que j'ai fait en Bretagne, je le ferai en tous sens sur le plateau central, qui se trouve absolument dans des conditions identiques à celles que nous trouvons en Bretagne.

Votre profondément respectueux,

J. GAIRE, Prêtre


Nous reproduisons une lettre d'approbation que recevait M. l'abbé Gaire de la part d'un catholique militant de France:

Monsieur l'Abbé,

Je suis extrêmement heureux d'apprendre par votre lettre du 24 juillet, votre arrivée en France et votre projet d'organisation d'une Société de Missionnaires de la colonisation catholique et française au Canada.

Mon opinion sur ce point n'a pas varié: à défaut de colonies de peuplement que la France ne possède plus, il y a intérêt à diriger sur le Manitoba, une émigration bretonne au lieu de la laisser se perdre dans les grands centres tels que Paris.

Je fais des voeux pour que les arguments que j'ai invoqués à l'appui d'une opinion qui s'est faite sur les lieux, puissent servir la cause à laquelle vous vous dévouez avec un zèle et une persévérance dont Mgr. l'Archevêque de Saint-Boniface m'a fait le plus grand éloge.

Veuillez agréer, Monsieur l'abbé, la nouvelle expression de mon bien respectueux dévouement.

VICE-AMIRAL DE CUVERVILLE

(Les Cloches de Saint-Boniface, vol. 1, #1, 15 janvier 1902, p. 20-21)

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