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La mission de l'abbé Gaire



Mise en situation

Jean-Isidore Gaire a sans nul doute été l'un des prêtres-colonisateurs les plus énergiques et efficaces. Il a attiré dans les Plaines des milliers de colons français et belges vers plusieurs paroisses qu'il avaient fondées dans le Sud-Ouest du Manitoba et le Sud-Est de la Saskatchewan.

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Mgr Jean-Isidore Gaire, missionnaire-colonisateur (Archives de la Saskatchewan) 10.1 Kb

Né en Alsace en 1853 et ordonné prêtre en 1878, il exerce le ministère dans la région de Nancy pendant plusieurs années. En 1885, il reçoit par le courrier une brochure publiée par le gouvernement canadien, expliquant les avantages offerts aux émigrants vers l'Ouest canadien. Après deux bonnes années de réflexion, il part pour le Canada au printemps de 1888 et Mgr Taché, archevêque de Saint-Boniface, l'accueille dans son diocèse. L'abbé Gaire tient à s'établir dans une région où la colonisation n'est pas encore très avancée. Il choisit donc une zone du Sud-Ouest du Manitoba. Avec l'aide de quelques familles métisses, il érige une chapelle à une trentaine de kilomètres au sud d'Oak Lake, à un endroit qu'il baptise Grande-Clairière. À la fin de l'été suivant, la paroisse compte déjà 43 familles et l'abbé Gaire décide d'effectuer une tournée de recrutement en Europe durant l'hiver. Le printemps suivant, il ramène 80 nouveaux colons, dont une bonne moitié s'établissent dans la région de Grande-Clairière. En 1892, la paroisse compte déjà 600 âmes.

Comme les bonnes terres sont maintenant à peu près toutes prises dans cette région du Manitoba, l'abbé Gaire explore le district de l'Assiniboia. À environ 75 kilomètres à l'ouest de Grande-Clairière, il fonde Saint-Raphaël-de-Cantal en 1892, puis Saint-Maurice-de-Bellegarde l'année suivante et encore d'autres, au cours de la décennie suivante, dans le Sud-Est de ce qui deviendra bientôt la province de la Saskatchewan.

Entre 1897 et 1906, il effectue huit voyages en Europe; en 1904, par exemple, il ramène à lui seul un peu plus de 1600 colons français et belges. Il fonde aussi des revues et des bulletins, comme Le Défenseur du Canada Catholique et français. Ce qu'il souhaite, c'est rien de moins que la transformation des Plaines de l'Ouest en un nouveau Québec catholique et français, afin que le Canada français – l'abbé Gaire reprend l'appellation Nouvelle France –, puisse un jour compter plus de 75 millions de catholiques.

En plus de recruter des colons, l'abbé Gaire parvient à intéresser plusieurs Européens l'achat de terres et au placement de capitaux dans l'Ouest canadien, toujours en vue de faciliter l'établissement de colons catholiques de langue française. Il travaille aussi à attirer au Canada des prêtres et des congrégations religieuses désireux de se soustraire aux mesures anticléricales adoptées par le gouvernement français.

Mais l'abbé Gaire est forcé de ralentir son travail de recrutement à partir de 1906-1907, car il se plaint que, privé d'à peu près tout appui financier du gouvernement, le coût de ses tournées et de son travail de propagande dépasse ses faibles moyens.

Après leur arrivée au pouvoir à Ottawa en 1896, les Libéraux ont réorganisé le système de recrutement de homesteaders et de vastes courants d'immigration jettent maintenant dans les Plaines des centaines de milliers de colons – à peu près 400,000 dans la seule province de la Saskatchewan – venus de dizaines de pays européens, des États-Unis et du reste du Canada.

Après 1907, l'abbé Gaire ralentit son travail de recrutement de nouveaux colons et il s'éteint dans le petit village de Wauchope, en janvier 1925.

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