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Les Français du Nord-Ouest


AVIS: La Colonisation est publiée sous les auspices et avec la collaboration d'un groupe d'amis de la colonisation au Canada et a pour mission, de faire mieux connaître notre pays à l'étranger. Nous nous ferons un plaisir d'expédier à titre gratuit, les numéros de La Colonisation, parus et à paraître, à toute personne qui nous en fera la demande.

Nous lisons dans le Courrier des États-Unis :

Les colons français de Montmartre et Lac Marguerite, dans la province de l'Assiniboine (Canada), se sont réunis le 27 novembre dernier à l'hôtel tenu par M. de Trémaudun, à Montmartre, et, sous la présidence de M. Pierre Foursin, ont décidé de créer une école. Le fils de l'un des colons, ancien élève du séminaire de Guérande (Loire-Inférieure), après un séjour de quelques mois à l'école normale de Régina, a obtenu un brevet d'instituteur de 1re classe. Le gouvernement accorde une subvention et les cotisations que tous les colons se sont imposées eux-mêmes assurent le bon entretien de cette école française, la première fondée dans le Nord-Ouest canadien.

Nous nous sommes fréquemment fait l'écho des plaintes que soulevait la question des écoles dans cette partie du Canada. La fondation de l'école de Montmartre démontre qu'avec un peu de bonne volonté et d'habileté, surtout l'esprit d'association et de bonne entente, les colons français peuvent aisément sauvegarder l'enseignement de leur langue nationale et la défense de leurs intérêts religieux.

La colonisation française se développe rapidement dans la prairie canadienne. La culture de toutes des céréales y est favorisée par un terrain incomparablement fertile et l'industrie laitière, dans cette région où les gras pâturages abondent, sous un climat approprié, à proximité des grands marchés de l'Ouest, est assuré d'un avenir prospère.

Au lac Marguerite, à quelques kilomètres au sud de la station d'Indian Head, sur la ligne du Pacifique canadien, village créé cette année même et déjà pourvu comme Montmartre d'un bureau de poste, des propriétaires, parmi lesquels : MM. Alfred Latreille, de Corneuil (Eure), Augustin Gruyelle, de Flines (Nord), achètent des terres encore à un prix nominal et forment des troupeaux qui sont donnés en soin, de compte à demi, aux fermiers français environnants, en vue de l'alimentation d'une beurrerie et fabrique de lait condensé, qui est en construction.

On va peut-être perdre l'habitude du dicton consistant à répéter bénévolement que «les Français ne savent pas coloniser.» Le fait est que sur la terre autrefois découverte par M. de la Vérendrye au XVIIIe siècle – dont les compagnons, restés dans la vallée de la rivière Assiniboine, furent les ancêtres de l'intéressante population métis française qui s'est perpétuée en conservant sa pureté d'origine – le fait est que les paysans de France venus silencieusement, de plus en plus nombreux depuis une dizaine d'années, sont en train d'y donner un éclatant démenti.

(La Colonisation – notes et renseignements sur le Canada, Sherbrooke, 15 mars 1895)

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