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Les missionnaires-colonisateurs de l'Ouest canadien

(Textes et recueils fournis par: Richard Lapointe)


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Image tirée d'un article sur l'immigration dans l'Ouest canadien (février 1905) 19.9 Kb

Mise en situation: l'Église catholique et la colonisation de l'Ouest canadien

Le gouvernement canadien a été le maître d'oeuvre du gigantesque chantier de mise en valeur des terres agricoles de l'Ouest à la fin du XIXe siècle et dans les premières décennies du siècle suivant. L'Église catholique a tout de même joué un rôle déterminant dans la colonisation des Plaines, de la Saskatchewan en particulier, par des éléments franco-catholiques venus du Québec, des États-Unis et de l'Europe français.

Les premiers prêtres sont arrivés à la Rivière-Rouge dès 1818, mais il faudra attendre l'arrivée des Oblats de Marie-Immaculée, à partir de 1845, pour que l'Église de l'Ouest soit établie sur des fondements solides. Ce sont des prélats de langue française qui ont dirigé cette Église jusqu'à la toute fin de la grande période de colonisation, peu avant la Première Guerre mondiale. Le premier archevêque de l'Ouest, Mgr Alexandre-Antonin Taché, croyait que la colonisation de l'Ouest prendrait plusieurs générations – un siècle peut-être – et que les franco-catholiques viendraient d'eux-mêmes se regrouper autour des centres métis du Manitoba. De là, grâce à la «merveilleuse fécondité du peuple canadien français», les générations suivantes partiraient s'emparer des terres dans les autres régions, jusqu'à ce que se forme une autre province franco-catholique au Nord-Ouest, où une Église triomphante aurait, comme au Québec, une influence prépondérante.

Mais avec les premières vagues d'immigrants anglo-protestants au début des années 1880, Mgr Taché fut bien forcé de travailler plus activement au recrutement de «bons colons franco-catholiques», avec l'aide de nombreux prêtres et missionnaires qui effectuaient des tournées au Québec, en Nouvelle-Angleterre et dans le Mid-West américain, ainsi qu'en France et en Belgique.

En 1887, il arracha du gouvernement canadien l'engagement de soutenir un programme de recrutement, selon lequel chaque évêque de l'Ouest canadien aurait à son service au moins un missionnaire-colonisateur, rémunéré par l'État. Ces missionnaires-colonisateurs avaient pour but premier de convaincre les Franco-Américains de repasser la frontière et de venir prendre des homesteads dans l'Ouest canadien. Mais ils recrutaient aussi plus ou moins ouvertement dans la province de Québec, malgré l'opposition d'une partie du clergé local.

Quelques prêtres de France et de Belgique, venus fonder des paroisses dans les nouvelles zones agricoles de l'Ouest, entreprenaient eux aussi, mais à leurs frais, de longues tournées de recrutement en France et en Belgique wallonne. L'un d'eux, l'abbé Jean Gaire, fut particulièrement actif et il attira plusieurs centaines de nouveaux colons vers des villages du Manitoba et de la Saskatchewan.

En 1896, le gouvernement fédéral lança un vaste programme en vue de peupler rapidement tout l'Ouest canadien et des centaines de milliers d'immigrants de diverses nationalités arrivèrent en un peu plus d'une décennie. Les prêtres et les missionnaires-colonisateurs continuèrent leur patient travail et ils réussirent à attirer plusieurs milliers de nouveaux colons vers les centres franco-catholiques de la Saskatchewan. Le grand courant d'immigration vers les Prairies fut interrompu par le ralentissement de l'économie en 1913 et par la Grande Guerre. Les Franco-catholiques ne formaient déjà plus qu'une minorité relativement fragile dans l'Ouest canadien.

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