Lors
de la Déportation de 1755, les Acadiens de Beaubassin, capturés
le 10 août, furent les premiers prisonniers. Charles Lawrence,
lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, ordonna que l'arrestation
des premiers Acadiens s'effectue à Beaubassin. La plus forte
partie des habitants de cette région s'étaient cachés
dans les bois sur les |
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conseils
de leur missionnaire, l'Abbé LeGuerne qui connaissait, à
l'avance, l'arrivée des Anglais. Deux tiers de la population
de Beaubassin ont donc échappé à la déportation.
Ces Acadiens furent éventuellement capturés par les
Anglais, et beaucoup d'entre eux furent détenus dans les
forts Cumberland, à Beaubassin. Mais ce ne fut pas tous les
Acadiens de cette région qui purent se cacher à temps;
le 27 octobre 1755, 1900 Acadiens de Beaubassin seront mis sur dix
navires anglais.
Environ 1000 des ces Acadiens furent déportés en
Caroline du Sud et en Caroline du Nord. La plupart étaient
originaires de Beaubassin et furent débarqués à
Charleston. Près de 400 des Acadiens déportés
en Géorgie étaient originaires de Beaubassin ; ils
avaient été trouvés coupables de rébellion.
Vers 1758, à l'embouchure de la rivière Ristigouche,
dans le fond de la baie des Chaleurs, se trouvait plusieurs réfugiés
acadiens, dont un grand nombre était originaire des régions
de Beaubassin, Pisiguit et Grand-Pré. Les Acadiens de Beaubassin
qui s'étaient réfugiés étaient, en fait,
les premières familles acadiennes
de la région de Saint-Charles-de-Bellechasse. À l'Île
Saint-Jean, on comptait aussi encore de nombreuses familles originaires
de Beaubassin.
Les Acadiens n'ont jamais eu le droit de retourner à Beaubassin;
la paroisse n'a donc jamais été réhabilitée
après le grand dérangement. Au début du siècle,
on a heureusement retrouvé à La Rochelle, en France,
la plus forte partie des registres de Beaubassin, couvrant la plupart
des années de 1712 à 1748. Les Anglais sont restés
à ce qui est aujourd'hui connu comme Amherst.
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