Études sur des pigments et des peintures des autochtones
par Henri Liboiron
Ponteix (Saskatchewan)

 

INTRODUCTION

Les peintures sur roc des autochtones du bouclier précambrien canadien à l'époque pré-contact portent un résidu gramuleux. Cela sous-entend que les pigments utilisés ont été obtenus des rocs sédimentaires en couleur, notamment ceux qui contenaient des oxydes de fer. En fabriquant de la poterie en 1983, cet auteur y a ajouté à l'argile du roc minéral jaune et écrasé. Au moment de cuisson, ce mélange a produit un pot orange. Ce résultat a inspiré l'entreprise de plus d'investigations sur les pigments, les agents de collage, et la peinture.

Au cours des siècles, les gens ont été captivés par les couleurs. Cet amour de couleur s'est exprimé premièrement avec des teintures et des pigments naturels. La préférence des autochtones des couleurs rouges, noires, et jaunes était probablement une conséquence partielle de l'ample disponibilité de ces pigments. Parce que les pictogrammes sont un moyen d'expression et de communication, il faut les étudier pour mieux connaître l'archéologie et l'anthropologie.

 

ANTÉCÉDENTS

Une étude brève de quelques échantillons de pigment des dossiers archéologiques a été entreprise. David Meyer a récupéré un échantillon de matériel peinturé pendant l'analyse du site Niska. On l'a identifié plus tard comme de l'hématite par l'analyse de diffraction radio-graphique au département provincial "Saskatchewan Research Council" (Mellinger 1985). Gil Watson (1985) a récupéré un module d'ocre au site Napao. Grace Rajnovich (1983:35-36) a récupéré un ocre rouge et jaune du site Spruce Point en Ontario. Dans son livre, "In Stone Age Paintings", Selwyn Dewdney (1965:10) décrit la peinture qu'il a observée en tant qu'un ocre rouge, un terme vague qu'il utilise à signifier les oxydes de fer. Il décrit que les couleurs s'étendent du rouge sans éclat, à l'orange rouillé et à noir.

C'est évident que les oxydes de fer servaient de pigments d'un type ou l'autre, malgré une identification de peinture, d'ocre, d'hématite, ou de limonite. De cet ensemble, le matériel peinturé (hématite) du site Niska était le seul analysé chimiquement (Meyer 1985).

Plus d'explications des composants chimiques des oxydes de fer aideront à élucider la discussion. Le mot "oxyde" vient du mot grec "oxus", qui signifie acide. Les oxydes se composent d'un élément ou d'un minéral incorporé avec de l'oxygène. Le dictionnaire "Larousse" précise l'ocre rouge en tant que surtout de l'hématite et l'ocre jaune surtout de la limonite (Librairie Larousse 1980).

Le mot "hématite" vient du mot grec "hema", qui signifie le sang et ainsi sous-entend que le pigment est rouge comme le sang. Son nom chimique est l'oxyde ferrique (Fe2O3). L'ocre rouge est un type d'hématite terrestre ou d'argile qui se présente d'habitude comme les nodules. Trouvés sur la surface de la terre, ils sont habituellement bruns. L'ilménite (FeTiO3) et la magnétite (Fe3O4) sont d'autres espèces d'oxyde de fer sous la classification "hématite" (Quirt 1988).

La limonite est un terme général qui signifie collectivement tous les types de minéraux d'oxyde de fer hydratés (FeO(OH)) qui se présentent comme une argile ou un minéral naturel, principalement en forme de roc. Ce terme fait référence aussi à la goétie, à l'akaganéite et à la lépidocrôcite (Quirt 1988). Parce que ces substances sont des espèces d'oxydes de fer, la limonite peut servir de succédané de l'hématite (Dr. Zenon Pohorecky, pers. comm.). Le calcaire se compose en majorité du minéral calcite (CaCO3), pendant que le dolomite [Ca, Mg (CO3)2] est le calcite (calcaire) altéré par des solutions de magnésium. D'habitude, il est jaune ou orange. Quand les morceaux de calcaire sont altérés au dolomite, le résultat est une pierre tachetée qui s'appelle en commerce "Tyndall stone".

 

LA FAÇON D'ÉTUDIER ET LES OBJECTIFS

1. Des rocs minéraux écrasés et pulvérisés serviront à déterminer s'il est possible d'obtenir des couleurs différentes en variant les applications de chaleur et de l'oxygène. Ensuite, ces rocs réduits serviront de pigments dans la peinture d'effigies de pierre.

2. Étudier des matériels naturels propices à servir d'agents de collage ou de fixateurs.

3. Analyser des différents mélanges de pigments et de fixateurs en peinturant des effigies sur des rocs et sur des rochers.

4. Observer la résistance au climat ainsi qu'aux autres processus naturels.

 

MÉTHODES

Pour l'étude, six rocs minéraux jaunes ainsi qu'un échantillon jaune en forme de poudre ont été obtenus des marais autour de Ponteix. Parce qu'on y doutait la présence de limonite, on a envoyé les échantillons 4, 12 et 13 au département provincial "Saskatchewan Research council" pour les faire analyser par la diffraction radio-graphique. Les échantillons 4 et 15 ont contenu une majorité de dolomite (Ca, Mg(CO3)2) avec des traces de goétie/akaganéite FeO(OH), qui sont des types de limonite, une espèce d'hématite. L'échantillon 12, trouvé en forme de poudre, était principalement du calcite jaune (CaCO3) avec une quantité modérée de quartz ainsi que des quantités mineures de goétie et d'illite [minéral d'argile KAI2(Si3AIO10)(OH)2] (Quirt 1988).

 

PRÉPARATION

Les échantillons 4, 12 et 15 ont été écrasés et pulvérisés en utilisant deux pavés ronds, ou un rouleau aux moments possible. Du suif chaud et fondu a été ajouté aux différents pigments jusqu'au point de la saturation. On a obtenu le suif en fondant de la graisse de viande de bestiaux.

 

AGENTS DE COLLAGE OU FIXATEURS

Les agents de collage ou les fixateurs servent à adhérer les pigments aux surfaces, à rehausser les couleurs, ou à étendre la longévité des peintures. On utilise l'oxyde de fer en tant que fixateur à cause de ses propriétés chimiques. Cependant, on doit y ajouter une mixture pour produire la peinture. Comme mixteur, des artistes ont essayé toutes les substances possibles, passant des blancs d'oeuf au sang. Dans cette étude, on a utilisé les agents de collage ou les fixateurs suivants: du suif, de la graisse de moelle d'os, de l'eau et de l'argile, ainsi que de l'urine et de la bile de bestiaux.

Des colles d'animaux, d'oiseaux, et surtout de poissons ont été considérées pour cette étude mais pas utilisées. Des colles d'animaux ont été traditionnellement récupérées des peaux, des sabots, ou des merrains. On a aussi obtenu des colles des os et des pieds d'oiseaux. De la colle de poisson a été récupérée en faisant bouillir les os et la peau de poissons non-huileux. Toutes ces sources contiennent de la collagène, un composant de tissu connectif qui produit de la gélatine au moment de bouillonnement (Ian Brace, pers. comm.).

 

APPLICATION DE LA PEINTURE

On peut appliquer la peinture en utilisant les doigts, une petite brosse, ou un rameau aplati au bout. La brosse est la méthode préférée. On peut appliquer la peinture en forme de colle suivant le refroidissement du suif ou en forme de liquide chauffée. On peut liquéfier la peinture en l'exposant au soleil brûlant ou en la réchauffant avec n'importe quelle source de chaleur. Ces deux méthodes ont été étudiées dans cette étude. La peinture en forme liquide est préférée.

Cette étude s'est composée de trois variables: 1. les matériels, 2. la chaleur et 3. l'oxygène (plus l'oxygène et les hydroxyles en présence du facteur (OH)). On a déterminé les matériels par l'analyse de diffraction radio-graphique. Les autres variables ont été observées. Voici les couleurs de peinture qui ont été fabriquées, suivies par une description brève.

Rouge (1) - fabriquée d'habitude d'oxydes de fer, dont l'hématite qui est l'oxyde ferrique Fe2O3 ou les espèces de limonite FeO(OH). En tant qu'un succédané, la dolomite [Ca, Mg(CO3)2] qui contenait des traces de limonite a été utilisée. On a pris cette dolomite des échantillons 4 et 15. De l'oxyde ferrique du laboratoire a servi de base de comparaison. Un échantillon d'argile d'illite jaune et boueux du parc national "Yoho" a été utilisé, qui produit une couleur rouge pendant l'échauffement. Retour

Noire (2) - peut être fabriquée en utilisant des nodules de manganèse, qui sont d'habitude difficiles à trouver; donc, le noir était le seul pigment qui n'était pas récupéré de rocs sédimentaires. Plutôt, on l'a obtenu en brûlant du bois de peuplier sec et en grinçant le charbon en forme de poudre très fine, comme la poussière. Retour

Blanche (3) - fabriquée de sources de calcaire. Parce que le calcaire local devient jaune suivant son grincement en forme de poudre, on a utilisé de la chaux commerciale. Du pigment blanc a aussi été fabriqué d'os calciné ainsi que de coquilles de palourdes. Ces deux instances ont produit une couleur blanche-grise. Retour

Jaune (4) - fabriquée de dolomite pulvérisée obtenue des marais locaux (la même substance utilisée dans l'échantillon de poterie ainsi que dans l'échantillon 15). Incorporée avec du suif chaud, cette substance devient jaune nuancée d'orange; incorporée avec du suif assez chaud, elle garde sa couleur originale. Chauffée en forme de poudre sèche, cette substance devient brune et rouge. Retour

Brune (5) - fabriquée à partir de kaolin récupéré des dépôts qui se trouvent dans la région de Wood Mountain en Saskatchewan. On peut l'écraser et le grincer facilement. Chauffée, cette substance devient brune, mais chauffée profondément et incorporée avec du suif, elle devient noire à cause de la carbonisation. Kaolinite AI2(SiO5)(OH)4 est un minéral d'argile commun. Retour

Brune-rouge (6) - fabriquée de sable rouge récupéré d'une couche sédimentaire d'une région de déflation du quartier NE 13 Twp.9 Rge. 12 W3rd. Cette substance a été observée mais n'a pas servi de pigment dans cette étude. Retour

Noire (7) - fabriquée en ajoutant de l'argile au mélange de charbon et de suif chaud. On a obtenu l'argile grise d'une balle d'argile qui contenait un grand pourcentage de kaolin. Chauffée, cette substance n'a pas changé sa couleur. Ajoutée à n'importe quel pigment, l'argile épaisse la peinture et produit une texture lisse. Elle a aussi des qualités adhésives. Retour

On a produit les couleurs ci-dessus en double et en triple pour attester à la possibilité de les produire sur demande. D'autres couleurs fabriquées d'échantillons de dolomite et de calcite, dont des nuances brunes et roses, n'ont pas demeuré dans cette étude.

Des effigies diverses ont été peinturées sur des différents types de rocs ainsi que sur un rocher pour démontrer la méthode employée ou le pigment utilisé. En vue de son exposition, chaque effigie porte un code numéral assigné qui désigne ses couleurs et le pigment utilisé. Dans ce rapport, on utilisera les noms des couleurs.

 

Figure 1. Effigie de tortue (code numéral de couleur c-2-3-4-5) - Cette effigie a été peinturée en dehors sur un rocher de calcaire, le 9 septembre 1988, dans une température de 18 degrés C. On a appliqué la peinture en forme solide et liquide en utilisant une petite brosse. Le lendemain, une pluie lente de 13mm n'a pas altéré cette effigie. Cependant, le jour suivant, un chien de praire de type Richardson en a mangé de la peinture. Alors, l'effigie avait besoin d'être peu retouchée. Plus tard, on a observé que le rocher commençait à absorber le suif. Ce phénomène se présente dans les contours ombragés de l'effigie. Vers le 10 novembre, l'effigie avait été réparée et l'endurcissement du pigment était évident malgré le climat froid.

 

Figure 2. Effigie masculine (c-2-3-4) - Des figures rouges, noires, blanches, et jaunes ont été peinturées en forme solide sur une plaque de granite rouge en utilisant une brosse. À cause du retard de la saison, on s'inquiétait que l'effigie de tortue ne sécherait pas bien avant l'hiver. Donc, on a gardé celle-ci ainsi que les effigies suivantes à l'intérieur à la température ambiante. Elles ont été mises en dehors en avril de 1989. Retour

 

Figure 3. Effigie de patte d'ours stylisée (c-2-4) - Peinturée noire et jaune en forme solide sur une plaque de granite noir qui porte une surface grise en utilisant une petite brosse. En vue de faire une observation, on l'a exposée au soleil à la température ambiante pour hâter son séchage. Le suif fondu a coulé mais le pigment a tenu bon. Retour

 

Figure 4. Effigie de soleil (c-2-3-4) - Peinturée noire, blanche, et jaune sur une plaque de granite couché. De la bile obtenue d'une vésicule biliaire de bestiaux a été ajoutée au pigment et au suif. Elle s'incorpore bien, hâte le séchage, et sert d'agent de collage ou de fixateur. L'effigie de soleil a été peinturée en forme liquide en utilisant une petite brosse.

 

Figure 5. Effigie de visage de la lune (c-2-3-4-5) - Peinturée noire, blanche, jaune, et brune sur une plaque de pierre de limon feldspathique et fendue. De l'urine obtenue d'une vessie de bestiaux a été ajoutée au mélange de suif et de pigment. Elle s'incorpore bien, hâte le séchage, et serte d'agent de collage ou de fixateur excellent. L'effigie de visage de la lune a été peinturée en forme liquide en utilisant une petite brosse. Retour

 

Figure 6. Effigie de croissant de la lune (c-2-3) - Peinturée noire et blanche en forme liquide en utilisant une petite brosse. On a ajouté de l'argile au suif et au pigment. Elle s'incorpore bien, épaisse la peinture, hâte le séchage, et produit une couleur grise. L'argile servait d'agent de collage, non pas de pigment.

 

Figure 7. Effigie d'empreintes de cerf (c-2) - Peinturée sur une plaque de granite gris avec un mélange de charbon, d'argile, et d'eau. La peinture a vite séché. Deux semaines après, on a versé du suif chaud sur l'effigie et ensuite l'a mise verticale afin de faire couler le superflu. La couleur noire, ainsi que la couleur de la plaque, est devenue plus brillante. Cette effigie a été peinturée en forme liquide en utilisant une petite brosse.

 

Figure 8. Effigie féminine (c-2) - Peinturée sur une plaque de granite gris avec un mélange de charbon, d'argile, et d'eau. La peinture a vite séché, mais la couleur noire est sans éclat. L'effigie a été peinturée afin de servir de base de comparaison avec l'effigie d'empreintes de cerf. Parce que l'argile s'incorpore bien avec l'eau, on suppose que le séchage se passera vite. Cette effigie a été peinturée en forme liquide en utilisant une petite brosse.

 

Figure 9. Effigie de serpents - Peinturée sur une plaque de granite gris. Le serpent en haut a été peinturé avec un échantillon d'oxyde ferrique (hématite) du laboratoire incorporé avec de la graisse de moelle d'os. Le serpent en bas a été peinturé avec de la dolomite de l'échantillon 4 incorporée avec de la graisse de moelle d'os. Ces deux essais ont produit deux nuances de rouge peu différentes. La texture de la graisse de moelle d'os ressemblait à celle de la margarine et servait de mixtur et d'agent de collage excellent.

 

OBSERVATIONS

Les pigments et les couleurs produits des échantillons locaux de dolomite et de calcite ressemblent aux résultats des dossiers archéologiques. Parce que les éléments et les forces de la nature servent de sorte de mixture, chaque échantillon de roc sédimentaire minéral est différent, mais encore assez semblable en vue de la classification. Ce sont les traces d'éléments qui rendent chaque échantillon unique. Les oxydes de fer sont très sensibles à la chaleur et aux variations de niveaux d'oxygène. Alors, ce phénomène rend possible l'opportunité d'obtenir des pigments de diverses couleurs du même échantillon. De plusieurs échantillons de dolomite utilisés dans cette étude, on en a seulement trouvé un qui ne contenait pas des traces d'oxydes de fer. Cet échantillon n'a pas changé sa couleur pendant le chauffage.

Cette étude démontre que l'urine est la meilleure mixture et le meilleur agent de collage, lors de l'incorporation avec du suif. Sous les autres conditions, la moelle d'os la remplace. Comme on l'a déjà dit, les oxydes de fer, à cause de leur composition chimique, peuvent servir de fixateurs. Pourtant, on ne peut pas prévoir une semblable réaction de la dolomite ou du calcite, même si les traces de limonite sont les seuls éléments présents.

L'effigie de tortue était encore en bonne condition après plus d'une année d'exposition au climat. Elle a subi 4 jours au temps de -42 degrés C, 110 mm de pluie tombée pendant deux jours, et 5 jours au temps de 38 degrés C. Cette effigie n'était pas protégée du climat ni du soleil brûlant de l'après-midi. Les autres ont été exposées au climat du mois d'avril et ont demeuré en bonne condition, sinon l'effigie féminine qui a perdu sa peinture pendant les premières averses, tel que prévu.

 

DISCUSSION

Les éléments de dolomite et de calcite utilisés dans cette étude ont produit des couleurs semblables à l'hématite, une conséquence des traces de limonite dans les échantillons. Rice (1987:335) a documenté ce phénomène en décrivant qu'une solution d'oxyde de fer à un pour cent produira une couleur jaune, de 1,5 à 3 pour cent une couleur brune faible ou orange, et au plus de 3 pour cent une couleur rouge; ces résultats dépendent du degré de chaleur appliquée ainsi que du niveau d'oxygène.

De plus, la peinture rouge qui sert d'engobe dans la fabrication de poterie vient du minéral d'argile de l'illite (Rice 1987). Lorsque les échantillons de dolomite 4 et 15 ont été chauffés au point de produire une couleur brune et ensuite refroidis vite, ils ont produit une couleur brune plus terne que celle de l'hématite. Chauffée de la même manière, l'hématite ne change pas de couleur. Aucune couleur de tous les échantillons n'a changé pendant l'an dernier.

Le résidu granuleux des peintures sur roc sous-entend l'application d'une couche épaisse de pigment, mais en réalité l'agent de collage ou le fixateur n'est plus présent. On a déjà dit que les oxydes sont des acides et que les pigments d'oxyde sont de vrais fixateurs ou de vrais agents de collage. Donc, de l'urine (diluée à l'acide urique) servirait de même. L'usage de gras et de graisse de moelle d'os, ou de colles récupérées d'oiseaux, de poissons, ou d'autres animaux ne serviraient que d'agents de collages, de fixateurs, et de mixeurs temporaires. À l'instant même, la réaction chimique entre le pigment d'acide et la surface du roc a lieu et améliore ainsi la durabilité des peintures sur roc.

Un pictogramme assigné d'une date existe dans les dossiers historiques. Avant de revenir de son voyage à travers le Canada, Alexander MacKenzie a fait de la peinture en mélangeant du roc rouge pulvérisé avec de la graisse fendue. Sur un rocher qui se trouve au bras de rivière Bella Coola, il a peinturé ces mots: Alex MacKenzie from Canada by the land the 22nd of July 1793 etc (Scott 1943).

Les pictogrammes se trouvent notamment au bouclier précambrien canadien où le fer et ses oxydes existent naturellement. Parce que la plupart des pictogrammes sont peinturés sur des murs de roc, ils offrent la protection des éléments et des animaux, particulièrement au début. Si les pictogrammes étaient des interprétations de rêves, l'artiste n'avait aucun souci de la destruction de ses oeuvres par ses contemporains (Dewdney 1965:14).

 

CONCLUSIONS

Cette étude a affermi la possibilité que les éléments de dolomite et de calcite servaient d'alternative à l'hématite dans la peinture de pictogrammes, notamment par la présence des couleurs jaunes et oranges ainsi que celle d'une couleur rouge plus sombre ou plus terne. On a montré que l'effigie de tortue a bien subi le climat pendant une année, les autres pendant six mois. Parce qu'il n'existe pas encore un moyen d'accélérer artificiellement le vieillissement en tant qu'une base de comparaison, ces informations de l'étude demeurent une spéculation. Cependant, le pictogramme "Mackenzie" serve de bon indicateur des expectations des autres pictogrammes, expérimentaux ou non. Il est encore impossible de déterminer le meilleur agent de collage, mais les couleurs que Mackenzie nous a laissées ont demeuré depuis 150 années.

 

REMERCIEMENTS

Nous remercions Ian Brace de la rédaction du brouillon original de ce document, de sa suggestion d'une bonne structure et de ses conseils en général. Notre gratitude aussi à Bob St-Cyr pour la fabrications des transparences et des photos de l'étude. Son aide était très appréciée.

 

NOTES DU RÉDACTEUR

Plusieurs années s'étaient passées entre la soumission de cet article et cette publication. Henri Liboiron a fourni avec gentillesse la mise à jour suivante:

Toutes les effigies ont été exposées aux éléments pendant une année, sinon l'effigie de tortue. Ensuite, on les a mises à l'intérieur, craignant que les fientes d'oiseaux affecteront les résultats de l'étude. Toutes sont encore de condition déclarée dans ce document.

L'effigie de tortue a été exposée aux éléments depuis le mois d'octobre de 1989. Le pigment qui contient de l'oxyde de fer demeure en bonne condition. Les pigments de chaux ont bien subi le climat, en demeurant aussi en bonne condition. Cependant, le pigment noir de charbon s'est écoulé au complet. Le pigment jaune a assez perdu son éclat.

 

RÉFÉRENCES CITÉES

Dewdney, Selwyn. Stone Age Paintings, Winnipeg, Department of Mines and Natural Resources, 1965.

Librairie Larousse. Petite Larousse en Couleurs. 1ère ed., Paris, 1980.

Mellinger, Michel. X-ray diffraction analysis of hematite sample, Regina, Saskatchewan Research Council, 1985 .

Meyer, David, Excavations at the Niska Site, Ottawa, Canadian Journal of Archaeology, 1985.

Quirt, David. Saskatchewan Research Council, Saskatoon, 1988.

Rajnovich, Grace. T he Spruce Point Site, Toronto, Ontario Ministry of Citizenship and Culture, 1983.

Rice, Prudence. Pottery Analysis, Chicago, University of Chicago Press, 1987.

Scott, Joseph. The Story of our Prairie Provinces, Toronto, Ontario , M. Dent and Sons (Canada) Ltd 1943.

Watson, Gil. The Napao Site. Test excavation , first draft,, Regina, Royal Saskatchewan Museum. 1985.

 


Référence:

Liboiron, Henry. "Experiments in Aboriginal Pigments and Paints". Saskatchewan Archaeology, vol. 14, (1993), pp. 34-42.



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