[...] Merci, cher <<Mien adoré>>, mille et mille fois merci pour cette tendre lettre, si impatiemment attendue, et qui me transporte à des hauteurs jamais atteintes de bonheur. Oui, Claude aimé, je suis dans un doux rêve, si doux qu'il me fait penser à cette chanson :

Ah ! qu'il est doux le rêve
que je fais près de toi
où je t'aimes sans trève
où tu n'aimes que moi
mais avant qu'il s'achève
ne me réveille pas
et parle-moi tout bas
Il est si beau mon rêve...

Et voici que le miracle s'accomplit. Il me semble te voir à côté de moi, et tu souris, ton visage, tes yeux, tes lèvres ardentes, tout sourit en toi, et sous la magie des mots et de la suggestion je te sens te rapprocher de plus en plus de moi. Alors, en cet instant divin, mes bras se referment sur toi et mes lèvres frémissantes d'attente, d'émoi, de désir et de l'intensité d'un bonheur sans nom, se posent sur le doux calice de ta bouche qui depuis longtemps me tente alors que tout mon être t'appelle et te désire.................. ......... ...... ......

Combien de temps restâmes-nous ainsi ? 1 minute ? 1 heure ? Je n'en sais rien... Mais je reviens à moi tout d'un coup et me surprends pressant contre mes lèvres une feuille de papier tachée du rouge de mon "lipstick", et couverte d'une écriture si tendrement aimée. Oui, chéri, ce n'était qu'un rêve.

Un joli rêve qui s'évanouit et disparaît
C'était trop beau pour être vrai...

[...]

Extrait d'une lettre de Carmita

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