Suite de l'extrait d'un article sur le révérend Lepage

...le prêtre avait une idée fixe qui était de penser et de faire penser au Ciel. Il était le père et l'ami de tout le monde. Il savait apprécier à leur juste valeur les qualités de chacun. La bonté du père Joseph Plamondon, fondateur de la place, bénéficiait à tous les habitants du lieu. Tout le monde était encouragé. On coupa soixante mille pieds de bois pour construire une église nouvelle, puis on déplaça temporairement l'ancienne chapelle et on bâtit un presbytère plus convenable.

Voilà que les compagnons muets, mais inspirateurs de la dévotion, arrivèrent à l'église. C'est un Sacré Coeur de grandeur nature puis un St-Joseph et un St-Antoine, ce dernier étant un don fait par une paroissienne. L'Enfant Jésus est remplacé par un simulacre plus proportionné. Comme l'attestent les photographies, les décorations à l'église sont fréquentes et arrangées avec goût. La chapelle est doublée par une allonge et flanquée sur le devant d'une tour pour recevoir la nouvelle cloche achetée par tous les paroissiens grâce à la souscription. Des concerts s'organisent au profit de l'église. On dit que la première partie de paniers date de ce temps-là.

La prédication de M. Lepage était très imagée. Avec ses paroles, il faisait voir; il instruisait. Il avait orné l'église de statues de saints et de reproductions de tableaux des grands maîtres. Au cours de son service, trois croix furent érigées dans la paroisse. Elles se dressent encore aux trois points les plus élevés de notre territoire.

Il a apporté ses bonnes paroles aux habitants et célébrait la Sainte messe chez M. Ovide Grenier ou chez les fidèles de Donatville, à 25 milles de Plamondon, faisant ainsi de la maison de M. Rocheleau le lieu des réunions religieuses. Pour ses courses en saison froide, il avait fait fabriquer, sur le même modèle que les voitures traditionnelles d'hiver de la province de Québec, une carriole qui coûta 60,00 $.

Le goût des vieilles choses, qui touche de si près au respect des ancêtres, semble avoir été une caractéristique particulière de ce prêtre. Il n'aurait voulu pour rien au monde laisser échapper le moindre souvenir... Durant son trop court séjour ici, il a sanctifié beaucoup d'âmes par sa parole et, surtout par les sacrements dont il fut le ministre dévoué et infatigable. De par son aide, cent douze de nos paroissiens ont été régénérés dans le Saint Baptême; dix-huit mariages ont reçu sa bénédiction et vingt-cinq de nos morts ont reçu les dernières prières de l'Église. »

Page précédente Page suivante : 1917 Page suivante