Avant d'entreprendre sa vie publique, Maurice Duplessis complète des études de droit à Montréal et en 1913 est admis au barreau. Par la suite, pendant quelques années, il travaille dans un cabinet d'avocats puis monte sa propre affaire. En 1923, il se présente député conservateur dans son comté de Trois-Rivières et remporte l'élection. Ce sera sa première charge politique. Son ambition ne s'arrête pas là, en 1933 il est élu chef du Parti conservateur. Malheureusement, aux élections son parti ne remporte pas grand succès. L'impopularité des conservateurs d'Ottawa avec à leur tête Bennett n'aide pas les choses. Dans le but de remédier à la situation, le Parti conservateur de Duplessis conclut une entente avec l'Action libérale nationale. Ce dernier groupe politique, organisé autour de Paul Gouin, constitue un nouveau parti formé de quelques dissidents du Parti libéral. Leur programme consiste à mettre l'accent sur l'agriculture et la colonisation, la lutte contre les trusts étrangers, l'amélioration des politiques sociales et l'assainissement des moeurs électorales. Bien que l'Union nationale n'adhère pas entièrement à ces idéaux, il n'en demeure pas moins que « cette alliance Gouin-Duplessis est d'abord purement tactique mais ses succès aux élections de 1935 sont remarquables.»(2) Cette alliance profite grandement à Duplessis qui, tirant profit de la faiblesse du leadership de Gouin, devient le chef. Le 7 novembre 1935, juste avant les élections de 1936, il annonce la formation d'un nouveau parti, l'Union nationale. Ce sera la première formation politique québécoise qui n'a pas son pendant fédéral.