L'année 1960 marque un tournant dans l'histoire du Québec, c'est l'époque de la Révolution tranquille. Dans le domaine de l'éducation comme ailleurs, des changements majeurs s'effectuent. L'enseignement public, qui jusqu'alors a été sous la responsabilité du clergé, devient la responsabilité de l'État. La laïcisation de cette institution donne lieu à une vaste restructuration du système d'éducation québécois. Les nombreuses commissions d'enquête dont résulta le rapport Parent, formeront l'outil privilégié de cette réforme.

Chaque niveau du système scolaire subit des modifications plus ou moins importantes. La maternelle est intégrée au reste de la structure scolaire. Au niveau primaire, le contenu de l'enseignement est modifié afin de favoriser le développement global de l'enfant. Enfin, au niveau secondaire, le programme associe formations technique et classique. On assiste à la naissance des polyvalentes.

L'école polyvalente Joseph-François-Perrault est inaugurée au moment même où la réforme du système scolaire est entreprise par le gouvernement Lesage. Le 31 octobre 1961, cette institution, l'une des premières écoles polyvalentes de Québec, est bénite par Mgr Maurice Roy, archevêque de Québec. Bien que le clergé ne soit plus en charge de l'éducation, la plupart des écoles demeurent confessionnelles. La Commission des écoles catholiques de Québec qui est composée de laïcs et de religieux, voit à la direction et à l'administration de cette institution.


Le dévoilement du monument à la mémoire de Joseph-François Perrault par l'honorable Jean Lesage, couronne cette journée mémorable. Le président de la Commission des écoles catholiques de Québec, M. Wilbrod Bhérer, préside la célébration. Les discours prononcés font tous l'éloge du père de l'éducation publique au Canada, Joseph-François Perrault. L'honorable Jean Lesage, premier ministre de la province fait un discours éloquent sur l'importance de l'éducation pour la reconnaissance et la liberté de la société québécoise. Il affirme que la liberté politique et économique du Québec est possible dans la mesure où " les fonctions administratrices et techniques, nouvelles chez nous, rendront possible un tel développement." (5) Le Parti libéral fonde en effet de grands espoirs sur l'amélioration du système d'éducation. L'école est un moyen de faire face aux nouvelles réalités que propose le monde moderne.
Cette réforme entreprise par le gouvernement libéral de Jean Lesage sera la matérialisation de son slogan électoral «C'est le temps que ça change» qui s'oppose au conformisme et au conservatisme proposés par son prédécesseur, Duplessis. Il réalise ainsi le rêve caressé par Perrault de rendre l'éducation gratuite et obligatoire pour tous.





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