Ce que l'on connaît du général Wolfe est généralement son commandement de la bataille des plaines d'Abraham. Mais cet événement n'est en fait que le dernier acte de sa vie. Né le 2 janvier 1727, Wolfe passa une partie de son enfance à Westerham puis à Greenwich où sa famille vient s'installer. Très tôt, Wolfe fit le choix de la carrière des armes suivant ainsi les traces de son père Edward Wolfe. Sa première affectation fut d'ailleurs au service de ce dernier en tant que sous-lieutenant d'un régiment d'infanterie de la marine. L'année suivante, en 1742, il laisse l'infanterie de la marine pour l'armée de terre et passe dans le 12e régiment. À 16 ans, il participe à sa première bataille en Bavière.

Tout au cours de sa carrière militaire, Wolfe gravit un à un les échelons de la hiérarchie militaire comme son père avant lui l'avait fait. On dit de ce dernier qu'il fut un militaire respectable mais sans éclat. C'est essentiellement à ce type de carrière que semblait destiné James Wolfe. Mais la bataille de Rochefort en 1757, son premier engagement dans la guerre de Sept Ans, allait changer le cours des choses. Bien que les troupes anglaises furent défaites, le discrédit fut porté sur John Mordaunt, le commandant militaire, tandis que Wolfe, grâce à ses actes et au plan de bataille qu'il suggéra, tirait profit de cet événement. À la suite de cette bataille, il fut nommé au grade de colonel du 76e régiment de l'armée anglaise.

Suite à cette nomination, James Wolfe fut envoyé en Amérique à titre de général de brigade. Il participe activement à la prise de Louisbourg qui fut une position stratégique dans la conquête de la Nouvelle-France. Le prise de l'île du Prince-Édouard et le saccage des terres et fermes de ces régions, furent des expéditions auxquelles il collabora. Il écrit lui-même: "Nous avons fait beaucoup de dommages, répandu la terreur des armes de sa majesté par tout le golfe, mais nous n'avons rien fait pour en grandir la renommée" (1) .

Peu de temps après, Wolfe retourne en Angleterre à cause de problèmes de santé et de certaines circonstances administratives qui demeurent obscures. Son absence ne serait pas bien longue. Le 12 janvier 1759, une commission le nomme commandant des forces de terre de l'expédition contre Québec. Il faut dire que cette nomination aurait été surprenante dans un contexte européen, où on aurait alors sans doute choisi un commandant d'expérience. Mais, le service en Amérique n'était pas couru et Wolfe, étant donné son service, semblait l'homme du moment. Il s'appuiera sur trois amiraux, Saunders, Durell et Holmes, pour mener à bien cette offensive de même que sur un effectif militaire de 49 voiles dont 22 armées d'une cinquantaine de canons ou davantage.

Il arrive sur la côte est du Canada, le 30 avril. Durell est encore posté à Halifax alors qu'il avait reçu l'ordre de pénétrer plus avant dans le Saint-Laurent. La présence de glaces dans le fleuve en est la cause. Étrangement cette même glace n'a pas empêché une vingtaine de vaisseaux français de se rendre à Québec pour approvisionner la colonie en vivres. Wolfe remédie à cette situation. La flotte anglaise s'engage sur le Saint-Laurent et progresse rapidement. Le 27 juin, les troupes anglaises débarquent à l'île d'Orléans.

Le plan de Wolfe pour prendre Québec ressemble à celui proposé par Phipps en 1690. Il consistait à "opérer le débarquement et camper sur la rive nord du Saint-Laurent près de Beauport, à l'est de Québec, traverser la rivière Saint-Charles et attaquer la ville par son côté le plus faible." (2) Mais bientôt Wolfe fut forcé de changer ses plans. Montcalm, le général des troupes françaises, ayant prévu cette stratégie, avait placé la plus grande partie de ses troupes à cet endroit précis où les Anglais comptaient débarquer. Wolfe savait que la faiblesse des troupes de Montcalm était la qualité de ses soldats qui étaient, pour la plupart, des miliciens. Quelle que soit l'action qu'il entreprendrait, il devait pouvoir forcer les Français à l'attaque ouverte sachant que la grande qualité de ses hommes lui assurerait la victoire. Montcalm, au fait de cette lacune, préférait demeurer sur la défensive, à la grande frustration de Wolfe.

Au cours des mois qui suivirent, Wolfe changea cent fois ses stratégies. Son premier geste fut d'installer une batterie de canons devant Québec. Le 12 juillet, une salve bien nourrie s'abattait sur la ville, la détruisant presque entièrement. Il décida ensuite de prendre la redoute près de la rivière Montmorency afin d'obliger les Français à se battre. Mais, cette attaque fut désastreuse pour les Anglais, qui perdirent près de deux cents hommes. Découragé de la tournure des événements, Wolfe commande une campagne de peur et détruit par le feu les fermes et les villages avoisinants.

À la mi-août son état de santé devient plus critique et l'oblige à prendre du repos. Pendant ce temps il demande à ses officiers supérieurs de se réunir et d'évaluer diverses stratégies d'attaque. Il en résulte un consensus pour un débarquement en amont de la ville auquel Wolfe consent. Le débarquement d'abord prévu à la Pointe-aux-Trembles est soudainement modifié. L'anse au Foulon, où se trouve un petit sentier abrupte qui grimpe jusqu'au plaines d'Abraham, fut préférée. La nuit du 12 au 13 septembre, les troupes anglaises accomplissent leur oeuvre. Tout se passe comme prévu. Après le débarquement, Wolfe est maître de la situation. Il place ses hommes et attend les troupes de Montcalm. Comme il l'avait prévu, la supériorité de ses troupes à l'attaque eut rapidement raison de l'ennemi. Au cours de la bataille, Wolfe est mortellement blessé, et sur le champ de bataille, ses dernières paroles seront: "Dieu soit loué, je meurs en paix" (3).

Sa dépouille fut rapidement amenée à bord de son navire et embaumée pour être expédiée en Angleterre. Le 20 novembre 1759, Wolfe est inhumé à Greenwich. Le lendemain le Parlement décide d'ériger un monument à sa mémoire. Le monument en question est inauguré le 4 octobre 1773 dans l'église collégiale de Saint-Pierre, à New-Westminster en grand triomphe.





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