L'Île-des-Moulins de Terrebonne
 
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Classée en 1973 et acquise par expropriation en 1974 par le ministère de la Culture et des Communications, l'Île-des-Moulins de Terrebonne est aujourd'hui la propriété de la municipalité. C'est la Société de Développement Culturel de Terrebonne qui en assure toutefois la gérance. Deuxième projet en importance en matière de restauration au Québec, la reconstitution historique de l'île correspond à la période 1832-1883.

Sise en bordure de la rive nord de la rivière des Mille Iles, elle est au cœur de la vie économique de Terrebonne pendant plus de deux siècles. Un premier moulin à eau y est érigé en 1707. Puis, en 1721, un moulin à farine et un moulin à scie y sont aménagés afin de tirer profit du potentiel hydraulique de la rivière. Aucun vestige du régime seigneurial français n'a survécu jusqu'à nos jours mais des documents notariés en témoignent. C'est l'Écossais Simon McTavish, de la Compagnie du Nord-Ouest et seigneur de Terrebonne en 1802, qui exploite tout le potentiel du site en y ajoutant la chaussée élargie, les moulins à farine, à scie, à carder et à fouler, les hangars et entrepôts. La boulangerie, érigée en maçonnerie de pierre brute et crépie en 1803, est présentement le plus vieux bâtiment de l'île. Restaurée en 1993, elle ne compte pas moins de 34 embrasures dont 28 fenêtres qui, à l'origine, respectaient une parfaite symétrie. Le toit à deux versants est percé de lucarnes et de deux hautes cheminées.

Au début du 19ième siècle, avec le déclin du commerce de la fourrure, Terrebonne connaît une importante baisse d'achalandage. Suite à une vente aux enchères, la seigneurie est acquise par Joseph Masson, marchand et banquier si prospère qu'il sera nommé le Canadien-français le plus riche de son temps. Trois bâtiments (moulin à farine (1846), moulin neuf (1850) et bureau seigneurial (vers 1850)), datant de l'époque Masson, sont très bien mis en valeur.

Le moulin neuf, qui remplace l'ancien moulin à carder et à fouler des années 1820, est le plus imposant des bâtiments de l'île. Reposant au tiers sur le lit de la rivière, il retrouve, en 1978, ses allures d'origine (96 pieds sur 41) et son toit à pignon de 37 degrés d'angle, supporté par une charpente reconstituée. Le moulin neuf est actuellement utilisé comme centre d'exposition et galerie d'art.

Vieux-Terrebonne
Fonction récréo-touristique, culturelle et administrative
Reconnue site historique en 1973