Tradition: CATHOLIQUE

Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré
10018 avenue Royale, Québec (Québec) G0A 3C0


Photo: D. Stiebeling

Photo: D. Stiebeling
a Basilique et tout ce qui s'y rattache n'est pas un simple lieu que l'on visite, comme d'autres endroits touristiques; c'est un lieu de prière, de foi et de rassemblement d'Église.

Photo: D. Stiebeling
ne plaque commémorative a été placée par la Commission des Monuments Historiques, à quelques pieds du mur, qui sépare le parc de la rue. On peut y lire cette inscription:
"La première église de Sainte-Anne-de-Beaupré, construite en 1658, s'élevait ici".
C'est le 13 mars 1658 que M. l'abbé Guillaume Vignal, délégué de M. Thubières de Queylus, sulpicien, curé de Québec, "bénit la place de l'église du Petit-Cap", comme il est dit dans le Journal des Jésuites. Le Gouverneur, M. d'Ailleboust "mit la première pierre".
ette église a été construite pour remplacer "l'ancienne Basilique", détruite par le feu, le 29 mars 1922. On forma alors un Comité d'architectes, en vue d'édifier une nouvelle Basilique. Les deux principaux architectes, qui ont travaillé pendant des années à l'édification de ce monument sont Maxime Roisin de Paris, France et Louis N. Audet, de Sherbrooke, Québec.
La construction couvre une superficie de 45,000 pieds carrés. Dans ses dimensions maximales, la Basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré mesure:
325 pieds, de longueur, à l'extérieur
200 pieds de largeur, à la croisée du transept
300 pieds de hauteur, aux croix des clochers
160 pieds de largeur, à la façade.


Contrefort
Photo: D. Stiebeling

Vue latérale
Photo: D. Stiebeling

Détail architectural
Photo: D. Stiebeling
la manière des églises de tradition ancienne, la Basilique adopte, comme plan général, la croix latine, dont le transept forme les bras. Selon l'expression même de Louis-N. Audet, c'est "une église de style néo-roman". Ce qui revient à dire qu'elle est édifiée selon des procédés modernes de construction, mais en adoptant, pour les fondations bien assises sur le roc, qui affleure à 12 ou 15 pieds, sous la couche de terre. Il fallait ces appuis solides pour asseoir la masse imposante de cette construction en granit blanc de Saint-Sébastien de Beauce. Pour la décoration architecturale, on a constamment fait appel aux lignes romanes, avec l'arc en plein cintre, qu'on retrouve partout, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Ces procédés décoratifs ne doivent pas nous faire oublier cependant que ce monument ne tient pas surtout en place, par la suite de l'appareillage des pierres, qui répartit les poussés du poids sur les murs et les contreforts, comme dans les anciennes cathédrales romanes; tout cela est assuré ici par une solide charpente d'acier, enrobée dans la pierre.

'ensemble de la façade forme un rectangle de 160 pieds par 300 pieds. On peut y déceler trois zones horizontales, qui donnent assez bien une idée de l'équilibre et de l'harmonie dans la distribution des masses et des vides, dans la façade. Voici ce qu'écrivait l'abbé J.T. Nadeau, dans les Annales de 1923, au sujet de cette façade:
"La façade correspond à la grande nef et les deux tours couvrent les quatre nefs latérales. En bas, trois porches, puis la tribune, surmontée de la grande rose, à laquelle dans les tours, correspondent les deux larges baies; plus haut, une galerie avec niches, allégeant les tours et dégageant les pentes du pignon; enfin, les beffrois et les flèches (ABSA, 1923, p.203).


Photo: D. Stiebeling
n 1931, les travaux de construction de la Basilique s'arrêtèrent à la naissance des flèches. Pendant 30 ans, soit de 1931 à 1962, la Basilique apparaît sur les photographies avec des tours tronquées. De mars à octobre 1962, les flèches des clochers furent élévées par la maison Côté et Dionne de Québec, avec comme ingénieurs Carignan et Royer. Avec les croix, la hauteur de l'édifice atteint présentement 300 pieds. Les flèches sont soutenues par les tours:
"À la hauteur du grand comble, solides, cantonnées de clochetons d'angle romans, les tours s'élancent percées de fenêtres géminées à ébrasements flanqués de colonnettes. Elle encadrent la statue dorée…Au-dessus des beffrois à quadruples pignons, percés d'oculi, jailliront les flèches octogonales". (J.T. Nadeau, prêtre, ABSA, 1923, p.204).

Façade
Photo: D. Stiebeling

Tympan
Photo: D. Stiebeling

Frise des pèlerins
Photo: D. Stiebeling
'église est percée de trois porches rentrants en plein cintre, à nombreuses voussures et aux profonds ébrasements, garnis de colonnettes, soutenant des archivoltes sculptées, placées en retrait les unes les autres. Les trois porches sont liés entre eux par la frise des pèlerins et la porte centrale est décorée d'un tympan qui représente sainte Anne, en orante, c'est-à-dire dans l'attitude de la prière. C'est encore André Vermare, qui avait fait la maquette de tout cet ensmble de sculptures en bas-reliefs, au cours des années 1925 et 1926. Toutefois, la scène a été profondément remaniée quand elle a été transcrite dans la pierre, par Louis Parent de la Maîtrise d'art de Montréal, assisté de Wilfrid Richard.
La scène du tympan représente sainte Anne, en posture de prière et encadrée par quatre anges; à ses pieds, des suppliants, qui viennent solliciter le secours de la puissante thaumaturge.
La frise est un bas-relief inspiré à la fois par l'histoire et par la vie canadienne.
Partie sud, en commençant du côté du fleuve:
Les enseignants, les familles canadiennes, les hôpitaux, la vie des fermiers, l'évangélisation des Indiens par les Jésuites, les explorateurs, Mgr de Laval et M.de Tracy.
Partie nord, en commençant du côté de la côte:
Une procession est formée des classes sociales différentes venant prier sainte Anne: un ouvrier de la Basilique, Louis-N. Audet, architecte de la Basilique, des membres du clergé, des femmes chrétiennes, des soldats et des marins, et un évêque, en tête de la procession. La procession s'arrête, en face d'une barque, où des gens d'eau mettent pied à terre, pour remercier sainte Anne de la protection qu'ils ont demandée dans les périls qu'ils ont essuyés. La scène, plus près du tympan central, représente la proclamation par Léon XIII du décret de l'érection de l'église de sainte Anne, en Basilique; on aperçoit la façade de l'ancienne Basilique, dans le fond de la scène. Un chêne, aux fortes ramures fait le lien avec la scène du tympan.
arie, la sainte Vierge
C'est la fille de sainte Anne et la mère de Jésus. L'artiste tenait beaucoup à la représenter, dans son rôle de Mère de Dieu, tenant son Jésus bien emmailloté; la colombe que porte l'Enfant, selon la pensée d'É. Brunet, est une colombe en bois, un joujou, exécuté par saint Joseph.

Marie, la sainte Vierge
Photo: D. Stiebeling

Saint Joseph
Photo: D. Stiebeling
aint Joseph
Brunet a voulu représenter un saint Joseph, rempli d'allégresse, jeune et vigoureux. Il était charpentier et il tient un outil et une pièce de bois, qu'il vient de raboter, si l'on se fie aux volutes de bois, au pied de la statue.

Texte: Samuel Baillargeon, C.Ss.R., Votre visite au Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, Charrier et Dugal ltée, 1965

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