L
a forêt de la côte ouest canadienne, avec ses pins séculaires et ses sous-bois profonds, a toujours été un sujet de prédilection chez Emily Carr. Traduite au départ en des formes monumentales, sombres et statiques, sa vision du paysage se modifie après 1930 pour donner place à la lumière et au mouvement.
Pines, Telegraph Bay appartient à cette période. Dans un but d'expérimentation et pour accroître la vivacité d'expression, Carr s'en remet à des moyens rudimentaires et peu coûteux. Un papier bon marché lui permet de multiplier les esquisses, et l'huile, délayée à l'essence, crée la transparence. La touche, laissée bien en évidence, accentue la linéarité et induit l'effet de mouvement.
La nature est un lieu de révélation du spirituel pour Emily Carr. Plusieurs de ses œuvres témoignent de sa croyance en l'unité symbolique entre les éléments naturels dans un mouvement plein de dynamisme et d'euphorie. Par son approche particulière du paysage, elle s'est attirée la sympathie d'un des groupes de peintres les plus marquants du Canada : Le Groupe des Sept.
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