E n 1926, Alfred Laliberté expose un plâtre, intitulé Triomphe mécanique, au Salon du printemps de l'Art Association, l'actuel Musée des beaux-arts de Montréal.

De 1929 à 1934, il reviendra encore 8 fois sur ce thème, l'un des rares sujets où il se permet d'exprimer ses vues sur son milieu et son époque.

Il représente ici une femme à genoux, le corps renversé et transpercé par une bielle d'engrenage. Laliberté, qui reprochait à la société moderne de plus en plus mécanisée de déshumaniser la vie, voulait ainsi symboliser l'idéal de Beauté et de Vie anéanti par la machine.

À une époque où la peinture est encore largement dominée par les valeurs rurales et traditionnelles, Hébert peint la ville, le port de Montréal, les vitrines des grands magasins, autant d'aspects de la vie contemporaine qui en font l'un des premiers peintres de la modernité au Québec.

Après 1940, le port de Montréal étant interdit d'accès à cause de la guerre, il doit délaisser ce lieu tant de fois représenté. Les usines Angus, dans l'est de la ville, où se trouvent les ateliers du Canadien Pacifique, lui offrent un nouveau sujet. La composition qu'il en tire, traversée par un puissant rayon oblique coupant une série de verticales, rappelle quelque peu les précisionnistes américains, qui développèrent dans les années 1920 une esthétique industrielle dérivée du cubisme.