Père Gustave Blanche et père Aimé Morin, au désir de Mgr l'archévêque O'Brien, arrivent à la Baie Sainte-Marie en septembre 1890. On leur a immédiatement confié les paroisses de Pointe-de-l'Église et de Saulnierville et on avait désigné le père Blanche comme supérieur du Collège Sainte-Anne. Ces deux pères Eudistes ne connaissaient pas l'anglais. Arrivés à la Baie Sainte-Marie, tout était à créer et ce sans aucune ressource. La construction débuta aussitôt et elle sera complétée pour l'ouverture des classes en septembre 1891.
Aspect extérieur à l'époque de Blanche
Les travaux de construction du Collège ont commencé le 13 octobre 1890 et sont terminés à la fin de l'été 1891. Le bâtiment avait un sous-sol, un rez-de-chaussée, un étage et des mansardes. Le bois utilisé pour la construction fut fourni par les habitants de la région. À l'automne 1891, le Collège avait ouvert ses portes pour la première fois et avait accueilli ses premiers élèves. Malgré le fait que les habitants nommaient le Collège le Collège Sigogne, son nom était réellement Collège Sainte-Anne. Les gens se trompèrent facilement car l'institution avait été érigée à la mémoire du père Jean-Mandé Sigogne.
La mémoire du père Sigogne resta très vivante dans l'esprit des Acadiens et c'est pour cette raison qu'en mai 1892, le monument et la dépouille du père Sigogne furent transportés du cimetière et furent placés devant le Collège.
Le premier presbytère fut incendié le 11 novembre 1893. Ce presbytère logeait le curé de la paroisse à l'époque.
Lorsque le presbytère brûla, on décida de bâtir un juvénat-presbytère. Ce dernier remplaçait l'ancien presbytère et en plus, logeait les jeunes gens désireux de devenir prêtre. Ces jeunes hommes suivaient les mêmes cours que les autres élèves du Collège.
Acclimatisation des pères au milieu
Pendant les premières années au Collège Sainte-Anne,
les pères ont connu des misères. Les archives de l'époque
révèlent peu de détails sur la misère vécue
par les élèves mais plutôt une vue d'ensemble sur la
vie. Jamais nos confrères de France n'ont connu dans leurs
maisons le régime auquel nous avons été soumis. Les
pères étaient habitués à vivre d'une toute
autre manière et ils étaient incompétents dans les
domaines pratiques. Afin d'améliorer la situation de pauvreté
à Sainte-Anne, on tenta de répondre aux besoins réels
et immédiats par l'improvisation. Pour améliorer leur situation
économique, ils avaient une petite ferme.
N'ayant pas d'argent pour voyager, ils se créaient des loisirs sur
les lieux. En plus, au lieu de payer un employé compétant,
quelques jeunes étaient retenus pour diverses tâches. C'était
difficile et humiliant pour les pères de faire recours à
la charité locale.