Liz
Davidson est née à Montréal en 1949. Elle a
fréquenté le Ontario College of Art (O.C.A) de Toronto,
où elle obtient son diplôme en sculpture
en 1971 avec grande distinction. Au moment de terminer ses études,
elle compte déjà à son actif plusieurs expositions,
dont une exposition solo au
O.C.A., et elle a donné ses premiers ateliers de sculpture
au Conseil scolaire d'Etobicoke.
De retour à
Montréal en 1972, elle s'inscrit à la maîtrise
en sculpture à l'Université Concordia. Toutefois,
après avoir complété tous les cours du
programme, elle se lasse de considérer son art avant tout
comme une discipline académique et vient s'installer dans
les Cantons de l'Est pour y
pratiquer son art.
Après
avoir utilisé le langage post-moderne, elle commence à
faire des expériences avec les fibres textiles.À
partir de 1984, elle propose ses productions à l'exposition
One of a Kind,
présentée pendant la période des Fêtes
à Toronto et à Ottawa. Elle s'y mérite plusieurs
prix, dont le prestigieux Loomis and Toles Award en 1987 et
1988 pour son travail d'artisanat, ainsi que le prix d'Innovation
en 1989. En
1991 et 1992, elle commence à modeler en papier maché.
Elle participe à trois expositions au Nouveau-Brunswick et
à une autre à la Galerie Shayne de Montréal.
La tuerie de
quatorze jeunes femmes à l'École polytechnique de
Montréal le 6 décembre 1989 laisse une profonde impression
chez Liz et, à compter de 1993, l'évolution de son
travail devient évidente. Son mode d'expression devient plus
personnel et plus englobant. Elle commence à écrire
de la poésie, à explorer les émotions de tristesse
et d'impuissance, une expérience qu'elle
croit partager avec bien des femmes. En 1993, elle participe à
une exposition de trois artistes féminins à Arts Sutton.
Intitulée Through the Boundaries, cette exposition
explore la cuirasse que les gens portent pour se protéger
et se défendre. Elle revient à ce thème à
l'occasion d'expositions présentées à Atlanta,
en Georgie, et au Centre d'arts de l'Université Bishop's,
à l'occasion desquelles elle a recours à des médiums
variés (1995) et à la sérigraphie (1996). Durant
cette période, elle participe aussi à l'exposition
devant jury Les Femmeuses chez Pratt et Whitney à
Montréal (1992, 1993, 1994, 1996 et 1997), où elle
expose des travaux de collage et des sérigraphies, préludes
à ses expériences de performance artistique. Deux
expositions solos en 1995, l'une à la Galerie Port-Maurice,
de Montréal, intitulée In the Cave of My Heart
I Found, et à la Galerie Horace, de Sherbrooke, intitulée
For Sophia... the Female Christ, prolongent ce voyage exploratoire
dans l'univers de la fragilité humaine. En 1996, elle participe
à une exposition de groupe à Cowansville avec deux
installations de sculptures en tissu gampi et médiums variés.
Liz
chante dans des chorales d'église depuis l'école primaire.
Aussi, quand elle se met à chanter de nouveau au sein du
Pot-Pourri Choir, sous la direction de John Purdy, cette musique
commence à jouer un rôle dans son interprétation
du monde qui l'entoure. À la suite du décès
de Purdy, elle met en musique les poèmes qu'elle avait omposés
sous le titre The Road et, avec un petit groupe de membres féminins
du ch¦ur, sous la direction de Susan Reininger, elle produit
une oeuvre - performance qui allie musique, vidéo, tableau
vivant, poésie, sculpture et installation. Écrit en
hommage aux victimes de la tuerie de Polytechnique, cette œuvre
musicale rituelle a pour titre The Singing of the Stones
, un titre dont l'origine provient d'une tradition juive consistant
à placer des petites pierres près d'une pierre tombale.
En 1997, dans
une exposition intitulée Longing for Meaning, présentée
à la Galerie McClure, de Montréal, puis en 1998 et
1999 au Musée des beaux arts de Sherbrooke, elle explore
le foyer émotionnel de la douleur dans le corps humain, à
travers des collages et des sculptures faites de tissu gampi moulé.
Ces moulages lumineux, intensément personnels, qui évoquent
des draperies funéraires ou des moulages d'une métamorphose,
suscitent de fortes réactions émotives de la part
de nombreux spectateurs.
Ces expositions comprennent également des peintures-collages,
des médiums variés et des objets trouvés dans
des boîtes.
Depuis
lors, elle utilise une variété de médiums dans
son travail. Après avoir expérimenté la mise
en commun de tous ces éléments dans The Singing
of the Stones, elle commence à travailler avec le montage
vidéo, en y incorporant la musique, la sculpture et la poésie.
Elle explore actuellement le dessin graphique et fait également
la conception de sites web.
Démarche artistique
Comme ma vie, mon œuvre a épousé de nombreuses
formes et négocié de nombreux virages. Comme une route, que je parcours
tout doucement au hasard des arrêts, des détours, des instants de
repos et des nouveaux départs. Hantée surtout, me semble-t-il, par
la quête de sens, celui qui fait le pont entre mon être intérieur
et ma vie publique, entre mes rêves et la réalitéconsensuelle, celui
qui réduit la distance entre ce que l'on dit et ce que l'on tait,
entre la lumière et l'ombre. Pour y arriver, j'utilise les mots,
les sons, la vidéo, le collage, la sérigraphie, l'ordinateur - qu'importe,
autant de médiums qui m'aident à exprimer visuellement les multiples
strates de notre réalité.
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