Depuis
1986, je travaille presque exclusivement la figure humaine. Je cherche
à représenter à la fois des individus - des
êtres dotés d'une vie intérieure que reflètent
les traits du visage, les gestes, l'attitude - et des personnages,
c'est-à-dire ces mêmes individus revêtues - comme
en témoigne d'ailleurs leur vêtement - d'une fonction
sociale: religieuse, militaire, domestique....
Par exemple,
les saints réunis en 1988 dans une vaste installation à
caractère ironique (Travers saints, galerie Optica)
avaient, entre leurs invariables auréoles et leurs longues
robes munies des attributs fictifs mais essentiels de leur sainteté,
de bonnes têtes humaines aux caratères variés.
Les sculptures
d'Assis soient-ils (Musée d'art de Joliette, 1992)
sont pour leur part plus austères. Cette fois, l'image du
pouvoir domine et dignité rime avec rigidité. Les
matériaux aussi, plus précieux (pierre et bois taillés,
bronze), confirment chez les maîtres de toutes époques
et allégeances leur nature imposante. En fait, du haut du
socle ou, comme sur une île,
chacun semblait inabordable, de petits visages laissent percer tantôt
la mélancolie, tantôt la bonté ou la veulerie
ou la lassitude.
Enfin, l'exposition
Voix et pas (Musée des religions de Nicolet, février
1995 - janvier 1996) met en scène, sous la forme de bas-reliefs,
quelques unes des grandes figures de l'Ancien Testament: celles
de rois mais aussi celles de prophètes visionnaires dont
le langage image m'a beaucoup inspirée. Au milieu de ces
figure historiques, des séries de figurines montées
sur des présentoirs en forme de collines évoquent
la foule des anonymes cheminant, en référence aux
pérégrinations des premières tribus juives.
Violette
Dionne, 1996
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