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Visiter Dudswell, c'est découvrir un merveilleux coin de pays situé au pied des Appalaches, un endroit où se côtoient quotidiennement l'histoire, la culture et la nature. En effet, depuis 1995, les municipalités de Marbleton et Bishopton, regroupées sous le nom de Dudswell, conservent leur spécificité territoriale malgré la fusion...


À la fin du 18e siècle et suite à la conquête anglaise, la province du Bas-Canada est segmentée en de multiples cantons, en remplacement du système seigneurial existant sous le régime français. On présume que c'est vers cette période que le canton de Dudswell reçut cette appellation. La carte géographique de Gale et Duberger datant de 1795 témoigne de l'existence du canton de Dudswell, lequel fut proclamé officiellement en 1805. Il n'existe pas de trace expliquant la source du nom Dudswell ; on sait seulement que la référence est d'origine britannique, soit Dudwell ou Duddleswell.

John Bishop

Lors de la guerre d'indépendance américaine, John Bishop, né en 1757, est capturé par les loyalistes et fait prisonnier à Québec. C'est durant son incarcération qu'il apprend la démarche d'obtention de terres. De retour au Vermont, en 1792, il envoie une requête au Lieutenant-gouverneur pour se faire attribuer les terres du canton de Dudswell. En 1800, John Bishop, avec sa famille et ses associés, prend la route en direction du canton de Dudswell et s'installe près du lac Miroir. À son décès, en 1801, survenu à la suite d'une longue maladie, son frère Naphtalt Bishop obtient alors le quart du canton et les titres de propriété. On considère malgré tout John Bishop comme le pionnier de Dudswell.

Faisant suite à l'arrivée de la famille Bishop, de nombreux immigrants d'origines américaine, anglaise, écossaise et irlandaise viennent s'installer dans le canton de Dudswell, dans les secteurs de Marbleton et de Bishop's Crossing. La découverte d'un gisement de calcaire ouvre la porte au développement économique et social de la région. La qualité du produit fait en sorte que l'extraction de la chaux s'avère une industrie rapidement rentable, ce qui incite les Canadiens français de la Beauce à venir s'installer dans la région de Dudswell. Devenant de plus en plus nombreux, ceux-ci obtiennent, en 1891, la création de la paroisse de St-Adolphe-de-Dudswell, paroisse francophone de Marbleton. En février 1896, Marbleton, tirant son nom du minerai de marbre exploité durant la deuxième partie du XIXe siècle, est incorporé comme municipalité. Quant aux habitants des rangs voisins de Bishop, ils forment, en 1917, leur propre municipalité sous le nom de Bishop's Crossing et adoptent celui de Bishopton, en 1932.

Le développement du canton de Dudswell est imputable à la présence de minerais, particulièrement la chaux, industrie qui s'est avérée très rentable dès le début de son exploitation, débutée en 1824. C'est donc dans le canton de Dudswell que sont aménagés les premiers fours à chaux industriels au Québec. L'écoulement de la production se faisait soit par voie d'eau (la rivière St-François) ou terrestre. L'importance de la production et du commerce hors région permet à la compagnie Dominion Lime Ridge de justifier la construction d'un chemin de fer pour faciliter l'écoulement des produits locaux sur les marchés extérieurs.

Extraction de la chaux
Puis, en 1887, on autorise Dominion Lime Ridge à construire un petit chemin de fer privé reliant la carrière de chaux à la ligne du Québec Central, propriétaire de la ligne ferroviaire. La naissance de la petite localité de Lime Ridge autour de l'industrie est tributaire de la prospérité industrielle de celle-ci, tout en étant son reflet. Prospère au début du XXe siècle, Lime Ridge n'existe plus, mais demeure dans l'imaginaire social, tandis que l'industrie de la chaux poursuit ses activités sous la responsabilité de la compagnie Graymont.

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