La
Collection Louis-Émile-Beauregard est l'uvre d'un
homme passionné pour la vie, le patrimoine et la sculpture.
Les 66 pièces sculptées majoritairement en bois
de tilleul sont l'expression de son attachement pour la vie rurale
du début du XXe siècle et de sa volonté à
faire revivre le passé, dans le but de rapatrier le patrimoine
pour les générations n'ayant pas vécu durant
les années 1920-1940.
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Dans
les Cantons-de-l'Est, il y a de cela quelques décennies,
le 30 juillet 1922, naît Louis-Émile Beauregard à
Saint-Adolphe-de-Dudswell, paroisse francophone de Marbleton.
Il est l'aîné d'une famille de onze enfants. Très
jeune, son père l'initie à la menuiserie. C'est
dans l'atelier de celui-ci que Louis-Émile laisse libre
cours à son imagination pour fabriquer des jouets à
ses frères et surs. Ainsi naît une passion
qu'il nourrira et développera jusqu'à son dernier
jour, le 5 février 1989, à l'âge 66 ans et
6 mois.
Lors
de la Deuxième Guerre mondiale, Louis-Émile fait
deux ans de service militaire. C'est à cette occasion qu'il
rencontre Marie-Claire Sauvé, une jeune montréalaise.
Le 20 juillet 1946 Louis-Émile unit sa destinée
à celle de Marie-Claire. De cette union naissent six enfants,
dont Nicole qui sera une source d'inspiration
et de motivation à la création de la Collection.
Sans
délaisser son intérêt pour la sculpture, le
parcours de Louis-Émile Beauregard est marqué par
les métiers d'ébéniste, d'ouvrier à
la compagnie de Lime Ridge, usine de fabrication de la chaux à
Dudswell, de marchand général, chauffeur d'autobus
et de maître de poste, fonction qu'il occupe durant les
25 dernières années de sa vie. Il occupe également
des fonctions importantes dans la communauté à titre
de secrétaire-trésorier de sa municipalité,
sur une période ininterrompue de 32 ans et de président
de la caisse populaire de Saint-Adolphe-de-Dudswell.
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À
travers ses nombreux métiers et son engagement actif
dans la communauté, Louis-Émile consacre du
temps à son loisir : le travail manuel. Ce n'est
qu'à 47 ans que Louis-Émile Beauregard reprend
assidûment ses outils de sculpteur. La sculpture,
est pour lui, plus qu'un passe-temps : c'est l'histoire
d'une vie. Une nécessité d'oublier les préoccupations
professionnelles et d'assouvir sa créativité.
Ses premières créations sont des ornements
de jardin et des bateaux. Ensuite, il modélise sur
bois un imposant convoi de train totalisant 108 mètres.
De cela émerge un besoin, un rêve grandissant
de faire revivre le passé.
En
1977, alors âgé de 55 ans, il adopte la technique
de sculpture ronde bosse, puisque celle-ci lui permet d'être
plus créatif et surtout, de créer des pièces
d'un réalisme surprenant. La recherche de représentativité,
jumelée à son désir d'inscrire dans
le temps présent le monde de son enfance, donne naissance
au projet de Louis-Émile Beauregard, soit celui de
reproduire la vie rurale des années 1920-1940.
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Détermination,
patience, précision et organisation : les qualités
éprouvées chez Louis-Émile Beauregard tout
au long des années consacrées à réaliser
les 66 pièces de sa Collection, soient les onze dernières
années de sa vie. Il puise ses idées non seulement
dans ses souvenirs de jeunesse, mais aussi lors de ses nombreux
déplacements dans les campagnes, musées et expositions.
Il récupère mille et un petits objets, tels que
des fils électriques dénudés et des retailles
de sacoche, qui serviront de chaînes et de harnais pour
chevaux.
En
dépit d'un horaire très chargé, il consacre
tous ses dimanches à la recherche d'idées nouvelles,
à la prise de photographies et de mesures des pièces
à reproduire et ses soirées de la semaine, dans
son atelier. Le calculs des dimensions, les dessins et les gabarits
sont des étapes essentielles avant le début de chaque
sculpture. Chacune d'elle, construite à l'échelle
de 1¼ pouce au pied nécessite environ de 40 à
500 heures de travail. Louis-Émile Beauregard reproduit
avec précision et réalisme des scènes de
la vie quotidienne, des outils agricoles et des moyens de transport.
De plus, il investit son génie du détail jusqu'à
rendre chaque sculpture fonctionnelle.
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En
1985, des ethnologues de l'Université Laval, responsables
d'une vaste enquête menée de 1977 à 1979 pour
identifier les artistes populaires, estiment que Monsieur Beauregard
et ses uvres présentent l'intérêt nécessaire
pour être répertoriées dans Pour passer
le temps, Artistes populaires du Québec, ouvrage publié
par les Publications du Québec.
Puis,
ce sont les médias régionaux et nationaux qui s'intéressent
de plus en plus à Louis-Émile Beauregard. En octobre
1985, Radio-Québec (aujourd'hui Télé-Québec)
diffuse un reportage sur l'uvre de Louis-Émile dans
le cadre de l'émission "On n'a pas tout vu".
En mai 1988, le mensuel "Le Haut-St-François",
journal régional communautaire et bilingue, le désigne
"personnalité du mois". À l'automne 1988,
une équipe de la télévision anglaise de Radio-Canada,
à Ottawa, vient faire un reportage, à Marbleton.
L'intérêt
sans cesse grandissant que les médias portent à
l'artiste lui procure une grande visibilité et surtout,
la reconnaissance de son art.
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Louis-Émile
Beauregard expose ses premières pièces sur le dessus
des casiers du bureau de poste, où il travaille. Dès
le début, elles suscitent l'admiration. En 1978, il réalise
sa première exposition à Marbleton, laquelle tournera
d'un bout à l'autre des Cantons-de-l'Est. En 1983, Louis-Émile
ouvre officiellement, à sa résidence, le musée
du patrimoine. Il réussit à intégrer son
musée dans l'itinéraire des circuits touristiques
régionaux.
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À
son décès, survenu le 5 février 1989, Louis-Émile
Beauregard laisse en héritage une impressionnante et imposante
Collection de 66 maquettes de sculpture de bois. Les enfants font
un don de 64 sculptures à la municipalité de Dudswell.
Les deux autres, le forgeron et la tricoteuse, font partie de
leur collection privée. Depuis 1998, l'Association touristique
et culturelle de Dudswell est la gardienne de ce trésor
patrimonial et voit à la mise en valeur de cette Collection
unique.
La
Collection Louis-Émile-Beauregard est exposée en
permanence à la Maison de la culture de Dudswell. Les règles
de préservation et de conservation prescrites en pratique
muséologique et technique d'exposition sont respectées.
Louis-Émile
Beauregard avait un rêve
L'Association touristique
et culturelle le poursuit.
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