Discours du Premier ministre Jean Chrétien à l’occasion d’un déjeuner d’affaires d’Équipe Canada Atlantique

Le 14 mai 2001
Atlanta (Géorgie)

Mesdames et Messieurs, rien ne me plaît davantage comme Premier ministre que de pouvoir vanter le Canada dans le monde. Nos gens. Notre savoir-faire. Et notre potentiel.

Voilà pourquoi je suis si heureux de faire partie de la première visite à Atlanta d’Équipe Canada Atlantique.

Le Canada et les États-Unis sont proches au sein de ce que j’aime appeler la Grande Famille des Amériques – une famille dont les valeurs communes de démocratie, d’ouverture commerciale et de coopération ont été grandement renforcées il y a à peine quelques semaines à Québec, lors du Sommet des Amériques 2001.

Comme vous le savez, ce sommet marquait les débuts du Président George Bush sur la scène internationale. Et je tiens à souligner à quel point tous les dirigeants qui participaient au Sommet ont été impressionnés par sa maîtrise des dossiers, par son engagement et par l’habileté avec laquelle il a su défendre les intérêts de la population des États-Unis.

Ce que nous avons accompli au Sommet n’aurait pas été possible sans sa contribution et son engagement remarquables.

L’amitié entre le Canada et les États-Unis date de la naissance de nos pays. Cette relation de partenaires s’exprime de mille façons. Et se traduit par des affaires d’une valeur de plus d’un milliard de dollars par jour. Ces dernières années, nos échanges commerciaux avec les États du Sud-Est américain représentent une part grandissante de ces transactions.

En l’an 2000, nos exportations vers la région ont totalisé environ 26,4 milliards de dollars canadiens – en hausse de plus de 18 % par rapport à l’année précédente. De plus, le commerce bilatéral a atteint près de 34 milliards de dollars.

Nortel Networks, Alcan et de nombreuses autres compagnies sont bien implantés dans cette région, tandis qu’au Canada, nous avons bénéficié de la présence d’un nombre important de grandes entreprises comptant parmi les plus de 50 compagnies qui figurent au palmarès Fortune 500 dont le siège social est dans le Sud-Est.

En même temps, le Canada et les États du Sud sont un peu comme des cousins qui se seraient perdus de vue – séparés non seulement par la distance, mais par le fait que nous nous connaissons mal. Je crois que cela nous a empêché d’exploiter pleinement notre potentiel à titre de partenaires commerciaux.

Atlanta et la Géorgie incarnent au plus haut point l’immense vitalité et la modernité du « Nouveau Sud » – une région fière de son histoire et de ses traditions, à l’hospitalité légendaire. Cette qualité, le gouverneur Barnes en a fait preuve envers nous avec la générosité qui le caractérise depuis mon arrivée. En même temps, le Sud a acquis une nouvelle vigueur et une nouvelle prospérité en adoptant avec enthousiasme de nouvelles idées et la nouvelle économie.

Pour sa part, Équipe Canada Atlantique veut vous présenter le Nouveau Canada. Un Canada dont l’économie est saine et revitalisée. Un Canada en mouvement et en transition, qui fait fructifier ses atouts économiques traditionnels et en développe de nouveaux. Un Canada qui relève le défi de l’économie mondiale du savoir.

J’ai le plaisir de vous présenter ce Canada à l’aide d’une de nos régions les plus dynamiques – une région en pleine croissance : nos provinces de l’Atlantique – la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve et le Labrador. Équipe Canada Atlantique est venue ici en force. Avec les premiers ministres Bernard Lord, John Hamm, Roger Grimes, et Pat Binns, qui arrivera demain. Et, bien sûr, avec ses meilleurs vendeurs, c’est-à-dire les nombreuses entreprises du Canada atlantique venues ici pour faire des affaires.

Nous somme venus vous dire que le Canada atlantique a résolument mis le cap sur la nouvelle économie de l’information. Sa population adopte cet outil puissant qu’est l’Internet. Les chercheurs de l’Atlantique mettent au point de nouvelles technologies et méthodes. Les entreprises de l’Atlantique rivalisent de créativité dans la présentation de nouveaux produits et services. Et, comme vous pouvez le voir aujourd’hui, les exportateurs de l’Atlantique se tournent, comme jamais auparavant, vers de nouveaux marchés où faire des affaires.

Nous voulons donner l’occasion au Sud-Est de monter à bord. Nous voulons que le Canada atlantique soit à ses yeux une porte vers le marché canadien. Qu’il pense au Canada atlantique lorsqu’il est en quête d’idées et d’infrastructures à la fine pointe. Qu’il pense au Canada atlantique quand vient le temps de former des alliances dans le secteur de la haute technologie. Que le Canada atlantique soit pour lui un lieu propice à l’investissement.

Si la région de l’Atlantique connaît un tel essor, c’est en grande partie à cause du travail colossal accompli à la fois par le gouvernement du Canada, les provinces et l’ensemble des Canadiens pour remettre notre économie à flot.

Nos gouvernements – fédéral, provinciaux et territoriaux – ont pris les mesures nécessaires pour consolider les facteurs économiques fondamentaux. Nous avons équilibré les budgets, réduit la dette publique, allégé les impôts, maintenu des taux d’intérêt faibles et une inflation modérée. Notre productivité continue de progresser. Nous enregistrons la plus forte croissance de l’emploi au sein du G-7. Et notre taux de chômage reste près de son point le plus bas en 25 ans.

Nous traversons la plus longue période de croissance économique depuis les années 1960. Et si le refroidissement de l’économie américaine a naturellement un effet sur nous, le Canada connaîtra quand même l’un des plus forts taux de croissance du G-7 cette année.

En l’an 2000, le prestigieux International Institute for Management Development a classé le Canada au premier rang du G-7 pour sa gestion financière.

Au niveau fédéral, la nouvelle ère de surplus nous a donné la liberté de prendre les mesures et de faire les investissements requis pour revitaliser le climat d’affaires au Canada. D’ailleurs, il y a quelques semaines, le Canada arrivait troisième au classement de la Economist Intelligence Unit pour son climat d’affaires.

Nous avons accordé la baisse d’impôt la plus considérable dans l’histoire du Canada. Et ce n’est pas pour me vanter, mais la nôtre est déjà chose faite.

Nous avons adopté par voie législative des réductions de l’impôt sur les sociétés qui ramèneront notre taux cinq points sous celui des États-Unis d’ici 2004. Notre impôt sur les gains en capital est maintenant moins élevé que celui des États-Unis, et notre traitement fiscal des options d’achat d’actions est plus généreux et plus flexible.

Les charges sociales sont sensiblement moins élevées chez nous qu’aux États-Unis. En plus, nous offrons l’un des régimes fiscaux les plus avantageux au monde pour la recherche et le développement, car ils constituent le meilleur gage de prospérité dans la nouvelle économie. Dans la région atlantique du Canada, par exemple, chaque dollar consacré à la R-D ne vous coûte en réalité que de 45 à 60 cents quand vous tenez compte des incitatifs fiscaux.

Nous avons également fait des investissements audacieux pour promouvoir l’innovation partout au Canada. En juin dernier, par exemple, nous avons annoncé l’établissement d’un important partenariat d’une valeur de 700 millions de dollars avec la région de l’Atlantique pour favoriser la transition vers la nouvelle économie. Et la promotion des exportations en est un élément clé.

Notre stratégie d’avant-garde Un Canada branché nous a hissés au deuxième rang mondial pour l’utilisation de l’Internet. Le Canada a été le premier grand pays au monde à brancher toutes ses écoles et ses bibliothèques au réseau Internet. Et nous nous sommes fixé des objectifs ambitieux qui feront du Canada un synonyme d’excellence en commerce électronique.

Des avantages canadiens comme ceux-là viennent s’ajouter à nos atouts traditionnels. Nous possédons une main-d’oeuvre très spécialisée et productive. Notre vaste potentiel énergétique – qui comprend le pétrole, le gaz et l’électricité produits au Canada atlantique – représente une source d’approvisionnement fiable et sûre qui suscite un intérêt grandissant aux États-Unis. Par ailleurs, notre régime de soins de santé accorde une plus grande souplesse aux entreprises canadiennes. Au Canada, les frais liés aux soins de santé, exprimés en pourcentage de la masse salariale des entreprises, correspondent à moins de la moitié des mêmes frais assumés aux États-Unis.

Mesdames et Messieurs, le Canada est l’une des plus grandes réussites économiques de la dernière décennie. Et le Canada atlantique montre la voie. Misant sur ses atouts traditionnels que sont l’agriculture, l’agroalimentaire et les pêches, il développe en même temps ses activités à valeur ajoutée dans ces domaines, en plus de ses propres nouveaux créneaux et points forts.

Le tourisme est en plein essor. L’exploitation du pétrole et du gaz en mer devient un des piliers de l’économie régionale. La province de Terre-Neuve et du Labrador abrite plus de 200 entreprises de haute technologie qui exportent des produits et des services spécialisés partout dans le monde. La Nouvelle-Écosse s’affirme comme centre du multimédia, de la biotechnologie, du commerce électronique et des télécommunications. L’industrie aérospatiale de l’Île-du-Prince-Édouard pense doubler de taille d’ici quelques années. Le Nouveau-Brunswick possède l’une des plus fortes concentrations d’entreprises de pointe au Canada, et la province est en voie de devenir un emplacement de premier choix pour la haute technologie en Amérique du Nord.

Derrière toutes ces tendances encourageantes, on retrouve les efforts extraordinaires que la région de l’Atlantique a déployés afin de devenir un pôle d’attraction pour les investissements. En fait, selon une récente étude effectuée par la firme KPMG, St. John’s, Halifax, Charlottetown et Moncton offrent les coûts manufacturiers les plus bas en Amérique du Nord.

Cela vaut pour des secteurs avancés de la nouvelle économie tels que l’électronique, les appareils médicaux, les produits pharmaceutiques, les plastiques, les logiciels et l’équipement de télécommunication. C’est donc dire que le Canada atlantique est un lieu idéal pour implanter une nouvelle entreprise, pour réimplanter une entreprise existante ou pour agrandir les installations d’une entreprise en expansion.

Regardez les gens d’affaires ici présents. Ils vous donnent une bonne idée du courant d’énergie créatrice qui anime la région de St. John’s à Moncton. Une énergie qu’il suffit de capter à l’avantage du Sud-Est.

C’est pourquoi nous sommes venus si nombreux : pour vous montrer que le Canada atlantique a mis le cap sur l’avenir et pour vous inviter à monter à bord.

Et c’est pourquoi nous serons de retour!

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