LE MINISTRE DION VOIT LA RÉCONCILIATION
NATIONALE EN TROIS ÉTAPES
LETHBRIDGE (ALBERTA), le 18 octobre 1996 – Selon Stéphane Dion,
Président du Conseil privé et ministre des Affaires intergouvernementales, la
réconciliation nationale doit passer par trois étapes : travailler à
rééquilibrer et à rendre plus efficace la répartition des responsabilités
entre les gouvernements fédéral et provinciaux, à reconnaître le caractère
distinct du Québec et à célébrer les aspects positifs du Canada. Le Ministre
a développé chacune de ces étapes lors d’un discours prononcé aujourd’hui
à Lethbridge dans le cadre de la conférence annuelle du conseil sur les
études sociales de l’association des enseignants de l’Alberta.
Monsieur Dion a rappelé à l’auditoire que «la réconciliation nationale
revêt une importance capitale pour chacun d’entre nous.» Alors que la
rupture du Canada est improbable, le Ministre précise qu’il est important que
personne ne prenne ce sujet à la légère. «La réorganisation implicite que
nécessiterait le départ du Québec serait très coûteuse et néfaste pour
tous les Canadiens» a noté monsieur Dion.
Rééquilibrer la fédération pour en améliorer l’efficacité
«Le rééquilibrage de la fédération a pour but d’assurer de meilleurs
services aux Canadiens», a affirmé le Ministre. Le gouvernement fédéral, a
indiqué M. Dion, reconnaît le désir des Canadiens de voir une répartition
plus efficace des pouvoirs dans certains domaines. «Tous les politiciens
devraient viser à avantager les citoyens canadiens, et non pas à remporter une
victoire pour un ordre de gouvernement dans une situation où il y a un gagnant
et un perdant», a soutenu le Ministre. «Nous, politiciens, ne devons jamais
perdre de vue que c’est de la santé, de la sécurité et du bien-être de
Canadiens en chair et en os dont il est question.»
Selon le Ministre, l’approche propre à rééquilibrer la fédération
consiste notamment à réaliser un équilibre entre la solidarité, «le sens du
bien commun et de la compassion pour nos concitoyens, qui nous permet d’agir
de concert et d’unir nos forces» et la subsidiarité, «le principe de l’autonomie
locale, de la proximité du gouvernement et des citoyens.» Cette approche
consiste aussi à s’appuyer sur les forces du fédéralisme telles la
flexibilité. À ce sujet, a indiqué M. Dion, le gouvernement fédéral
travaille à rendre «la fédération plus flexible dans la mesure du possible,
de façon à ce que les gouvernements provinciaux puissent mieux répondre aux
besoins régionaux.»
«Nous avons d’ailleurs pris des mesures importantes dans ce sens», a
déclaré le Ministre. Monsieur Dion a abordé les initiatives dans des secteurs
d’intérêt pour tous les Canadiens, notamment la formation professionnelle, l’exploitation
des mines et des forêts, la santé et les services sociaux de même que les
mesures prises par le gouvernement fédéral pour répondre aux préoccupations
récentes et particulières des provinces de l’Ouest. «Nous avons une
fédération qui est efficace et juste» a indiqué le Ministre.
Reconnaître le caractère distinct du Québec
Afin d’illustrer pourquoi la reconnaissance du caractère distinct du Québec
est importante pour les Québécois, le Ministre a invité les membres de l’auditoire
à un exercice où ils devaient imaginer que leur province était la seule
province anglophone dans un continent de 300 millions de francophones et que les
francophones étaient trois fois plus nombreux que les anglophones au Canada.
«Dans une telle situation», a demandé le Ministre, «ne croyez-vous pas que
vous voudriez être assurés de quelque manière de l’appui cordial des autres
Canadiens lorsqu’il s’agit de préserver votre langue et votre patrimoine?»
Et reconnaître le caractère distinct du Québec ne signifierait pas que les
Québécois auraient davantage de droits que les autres citoyens canadiens, a
souligné le Ministre. «Tous les citoyens sont égaux, mais cela ne veut pas
dire que le gouvernement ne doit pas répondre à la diversité de leurs besoins
et des circonstances,» a expliqué M. Dion. «La reconnaissance des
différences linguistiques et culturelles du Québec repose sur le même
principe qui sous-tend les autres domaines de politiques publiques, à savoir,
répondre à des circonstances et besoins particuliers tout en respectant l’égalité
des provinces et des citoyens. Nous pouvons être égaux et différents.»
Célébrer le Canada
«Il n’est pas difficile de trouver des raisons de célébrer le Canada» a
observé M. Dion. Même si le Canada fait bonne figure sur le plan économique
et en termes de qualité de vie, le Ministre a suggéré de «célébrer le
Canada pour des raisons plus nobles que les avantages qu’il procure à nos
portefeuilles.»
«Le Canada est tout simplement une réalisation humaine étonnante. Il comporte
une société multiculturelle et deux langues officielles, il s’étend sur des
milliers de kilomètres d’un océan à l’autre et il arrive quand même à
relier ses divers points éloignés et à unifier sa considérable diversité
par ses valeurs de tolérance, d’ouverture et de compassion.»
En raison des nouvelles technologies qui rendent le monde de plus en plus petit,
a noté le Ministre, «il est de plus en plus évident qu’il faudra trouver
des moyens de coexister d’une manière pacifique. Le XXIe siècle l’exigera.
Au Canada, nous avons déjà une longueur d’avance à ce sujet. Nous avons
déjà, à l’intérieur de nos frontières, accepté cette nouvelle réalité
mondiale.»
«Le Canada mérite tout simplement de demeurer intact» a déclaré le
Ministre.
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Pour informations : Claude Péloquin
Secrétaire de presse
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