« LES DÉFIS DE L’UNION ÉCONOMIQUE CANADIENNE »
OTTAWA (ONTARIO), le 20 novembre 1996 – S’adressant aux membres de l’Association
canadienne des fabricants de produits chimiques, le ministre des Affaires
intergouvernementales du Canada Stéphane Dion, a fait des parallèles entre les
défis qu’a dû surmonter l’industrie chimique pour demeurer efficace et
compétitive, et le cheminement de la fédération canadienne, qui a toujours
démontré sa capacité et sa souplesse d’ajustement à l’évolution des
enjeux nationaux et internationaux.
Le Ministre constate que le Canada est, dans l’ensemble, un succès
économique en dépit des problèmes qui subsistent au niveau du chômage et de
la pauvreté chez les enfants. Il souligne que les grandes instances
économiques, notamment la Banque du Canada, l’OCDE et l’Organisation
mondiale du Commerce, «ont donné de très bonnes notes au Canada pour ses
réformes qui ont permis d’améliorer la performance de l’économie
canadienne, au niveau notamment de la diminution du taux d’inflation et de la
réduction du déficit, ce qui s’est traduit par des baisses successives des
taux d’intérêt et par une amélioration sensible de la compétitivité
internationale du Canada».
Dans son exposé, monsieur Dion insiste sur le renforcement de l’union
économique canadienne et dresse une liste des défis importants qui nous
attendent au tournant de siècle. Il rappelle que la fédération canadienne est
une force en soi, et que l’on doit en améliorer les institutions pour mieux
faire face à ces défis. Faisant allusion au plan de réforme mis de l’avant
par le gouvernement fédéral et à la bonne performance économique résultant
du redressement des finances publiques, le Ministre s’est dit réjoui que
toutes les conditions soient réunies pour nous permettre d’envisager l’avenir
du Canada et des Canadiens avec confiance. Mais il ajoute : «Alors que nous
sommes en train de remettre notre économie sur pied, de préparer les Canadiens
à entrer dans le XXIe siècle avec tous les outils dont ils ont besoin pour
réussir, il est irresponsable de la part du gouvernement du Québec d’entretenir
l’incertitude quant à une éventuelle sécession.»
«L’incertitude nuit à la bonne marche des affaires et de l’économie», de
dire le Ministre. «Les milieux d’affaires l’ont maintes fois répété, en
particulier lors du dernier Sommet socio-économique du Québec. Le gouvernement
indépendantiste du Québec l’a lui-même reconnu à sa façon en révélant
un «Plan O» selon lequel il était prêt à puiser 19 milliards de dollars
dans les économies des Québécois pour tenter d’atténuer les effets d’un
vote en faveur de la sécession.» Stéphane Dion se dit troublé par le fait
«que l’on mette en péril l’épargne des Québécois pour un projet
politique». «À aucun moment durant la campagne référendaire», dit-il
«a-t-on dévoilé à la population québécoise que ses économies seraient
ainsi mises en jeu».
Le ministre Dion a fait valoir qu’une des façons de contribuer à réduire
cette incertitude serait de «convaincre les Québécois qu’ils sont
pleinement acceptés et reconnus dans leur différence au sein du Canada», et
il a invité les gens d’affaires à appuyer les efforts du gouvernement dans
ce sens, avant de conclure sur ces mots : «Il y a deux interprétations à la
crise politique que nous traversons actuellement. Selon la première, l’existence
d’un fort mouvement séparatiste au Québec serait la preuve que la
fédération canadienne ne marche pas. Selon la deuxième, celle à laquelle j’adhère,
la fédération canadienne marche bien, même si elle peut être améliorée, et
elle fonctionnerait encore mieux si les Québécois et les autres Canadiens
décidaient résolument d’envisager ensemble, au sein d’une grande
fédération unie, les défis du prochain siècle. ».
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Pour information: Gilles Pineau
Secrétaire de presse
(613) 943-1838
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