REGAINING CONFIDENCE IN CANADA
« LA FÉDÉRATION JUSTE »
OTTAWA (ONTARIO), le 21 avril 1997 – S’adressant aujourd’hui aux
membres de la Chambre de commerce de Trois-Rivières, le Président du Conseil
privé et ministre des Affaires intergouvernementales, l’honorable Stéphane
Dion a repris sensiblement les mêmes idées qu’il avait exprimées à Calgary
le 4 avril dernier car, a-t-il dit, «il est important pour l’unité
canadienne de dire la même chose partout au pays, et je suis prêt à
démontrer partout au pays que le Canada est une fédération juste, autant
envers les Québécois qu’envers les Albertains.»
Prenant de front les doléances exprimées d’un côté par les députés du
Parti réformiste, qui présentent le Québec comme un enfant gâté, et de l’autre
par les députés bloquistes, qui présentent le Québec comme une victime
systématique des «injustices du gouvernement fédéral», le ministre Dion a
répondu aux arguments des uns et des autres.
«Bien que certaines des revendications de l’Ouest ou du Québec puissent
être fondées,» souligne le ministre, «personne n’est brimé, et les
Québécois ne sont ni les victimes ni les enfants gâtés de cette fédération.
Dans un cas comme dans l’autre, les jalousies interrégionales occupent bien
trop de place dans nos débats sur l’équité.»
Faisant référence aux arguments des réformistes, M. Dion répond que le
gouvernement du Canada ne néglige pas les intérêts de l’Alberta, ni ceux de
la Colombie-Britannique, contrairement à ce que laisse croire M. Manning. Le
ministre précise que l’Ouest a longtemps bénéficié de nombreuses mesures
de développement régional, et la Colombie-Britannique et l’Alberta ont été
les deux premières provinces à profiter du Programme de stabilisation fiscale.
Différentes initiatives du gouvernement fédéral, que ce soit au chapitre des
allégements fiscaux, des négociations commerciales multilatérales ou d’autres
interventions, ont profité et profitent toujours aux provinces de l’Ouest.
Répondant aux bloquistes, le ministre Dion s’attaque aux doléances contenues
dans le document de travail du congrès du Bloc de 1997, intitulé Ensemble
le défi, ça nous réussit. Le document en question tente de démontrer d’une
part que le gouvernement fédéral a pris, au cours des trois dernières
décennies, plusieurs décisions qui ont eu des répercussions néfastes sur
l'économie québécoise et, d’autre part, que la répartition des dépenses
fédérales est inéquitable envers le Québec.
Reprenant point par point les arguments contenus dans le document, Stéphane
Dion démontre, faits et chiffres à l’appui, que «les arguments d’iniquité
avancés par les dirigeants bloquistes manquent de cohérence. Ils s’appuient
plus souvent qu’autrement sur des données partielles qui servent les
intérêts séparatistes qu’ils défendent.»
Le ministre des Affaires intergouvernementales qualifie d’illogique l’argumentation
bloquiste voulant que la «juste part» doit être toujours égale au poids
démographique de chaque province. «Si on suivait ce raisonnement», d’ajouter
le ministre, «il faudrait donner à la Saskatchewan, par exemple, l’équivalent
de son poids démographique en dépenses pour les pêcheries!»
«J’espère qu’il n’y aura jamais à la Chambre des communes de Bloc
ontarien ou de Bloc d’une autre province. J’espère qu’il n’y aura plus
jamais de Bloc d’où que ce soit au Canada», de conclure M. Dion. «Le Canada
n’est pas un exercice comptable. Notre fédération est une famille de
provinces, de territoires et de populations qui ont en commun le sens des
valeurs de justice, de solidarité et d’équité. Les Québécois sont des
gens généreux. Cette mentalité calculatrice qui habite les dirigeants
bloquistes ne nous fait pas honneur et ne correspond pas à nos vraies valeurs.»
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Pour informations :
André Lamarre
Secrétaire de presse
(613) 943-1838
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