Gouvernement du Canada, Bureau du Conseil privé
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Quoi de neuf Carte du site Ouvrages de référence Autres sites BCP Accueil
Abonnez-vous
Archives - Salle de presse

Archives - Salle de presse

LE MINISTRE DION DRESSE UN BILAN POSITIF DES 20 PREMIÈRES ANNÉES D'APPLICATION DE LA CHARTE CANADIENNE DES DROITS ET LIBERTÉS

 

WASHINGTON (D.C.), le 2 avril 2002 – Dans une allocution qu’il a prononcée aujourd’hui au Woodrow Wilson International Centre for Scholars, l’honorable Stéphane Dion, Président du Conseil privé et ministre des Affaires intergouvernementales, a déclaré que la Charte canadienne des droits et libertés a permis de mieux faire respecter les droits collectifs tout en maintenant la primauté des droits individuels. M. Dion a aussi rappelé que, bien que la Constitution américaine ne reconnaisse pas explicitement de droits collectifs, la conciliation parfois difficile entre les droits individuels et les droits collectifs soulève des débats semblables au Canada et aux États-Unis.

Pour mettre en relief l’importance accordée aux droits collectifs dans le droit canadien, le Ministre s’est arrêté sur l’interaction, maintenant vieille de vingt ans, entre la Charte canadienne des droits et libertés et trois caractéristiques de la société canadienne : le fédéralisme, le bilinguisme et les peuples autochtones.

M. Dion a soutenu que les droits collectifs rattachés au fédéralisme se sont bien adaptés à la Charte et à l’interprétation qu’en ont faite les tribunaux et qu’il y a même eu un approfondissement de la pratique du fédéralisme. Au sujet du Québec, le Ministre a affirmé que, contrairement aux craintes maintes fois exprimées par des nationalistes québécois, le caractère distinct de cette province n’a pas été affaibli. Quant aux droits des minorités de langue officielle, il a indiqué que la Cour suprême du Canada en a fait une interprétation libérale et dynamique, leur donnant la forme de véritables programmes d’action positive. Et il a noté que les dispositions de la Charte portant sur les droits des peuples autochtones du Canada ont été interprétées par les tribunaux de façon à leur donner une grande portée.

Le Ministre a aussi donné des exemples de la reconnaissance, par la jurisprudence américaine, du principe de respect des droits des minorités tels que les programmes d’action positive au bénéfice de groupes minoritaires ou encore de droits visant à répondre aux besoins de minorités linguistiques.

M. Dion a ensuite fait remarquer que les similitudes de droit des deux pays, qui se manifestent en dépit de la différence des contextes et des textes juridiques, démontrent à quel point l’agencement des droits individuels et des droits collectifs renvoie à un débat universel.

En démocratie libérale, a affirmé le Ministre, le droit doit être avant tout fondé sur les droits individuels plutôt que sur les droits collectifs puisque « seules les personnes en chair et en os existent concrètement, qu’elles seules sont capables de sentiments, de liberté, de bonheur. » Mais il a ajouté que, si les droits individuels ont la primauté, ils peuvent être limités par une règle de droit pour le bien de l’ensemble de la société, ou pour le bien de collectivités particulières au sein de la société « car les chartes existent aussi pour protéger les minorités contre la domination ou la négligence de la majorité ».

En s’appuyant sur les travaux du philosophe canadien Will Kymlicka, M. Dion a fait valoir que les groupes minoritaires tendent à vouloir une protection juridique particulière pour deux raisons : « La première est un besoin de protection face à la société dans son ensemble. La seconde est le désir de contrôler les membres du groupe en question afin de préserver la cohésion interne du groupe, son homogénéité. » Le Ministre a dit craindre que ces deux préoccupations, en particulier la seconde, mènent à des pratiques contraires au respect des droits individuels : « Elles peuvent créer des inégalités et des discriminations entre les membres du groupe et le reste de la société, comme elles peuvent laminer la liberté des individus membres de ce groupe ».

Face à ces revendications particulières de groupes qui demandent un régime de droits qui ne serait pas accessible aux autres membres de la société, le Ministre a soutenu que les démocraties libérales doivent accepter de moduler l’exercice des droits pour mieux répondre aux composantes de diversité qui sont compatibles avec les droits universels. Il a souligné que c’est ce que les États-Unis et le Canada s’efforcent de faire, selon leurs propres traditions juridiques, en poursuivant un processus toujours en évolution : « Malgré cette différence dans les textes, les pratiques juridiques des deux pays tendent à accorder préséance aux droits individuels tout en prenant en compte les droits collectifs ».

En terminant, M. Dion a rappelé que, tout comme les Américains valorisent leur Constitution, les Canadiens ont rapidement vu dans leur Charte l’une de leurs institutions les plus fondamentales. Il a déclaré qu’elle était devenue très populaire partout au pays, y compris au Québec.

« Je crois que les Canadiens ont raison. Au Canada comme aux États-Unis, les droits individuels et collectifs établis par les textes constitutionnels et la jurisprudence sont plus que jamais des éléments essentiels à la quête d’une société plus juste », a conclu le Ministre.

 

- 30 -

Pour information :
André Lamarre
Conseiller spécial
Téléphone : (613) 943-1838
Télécopieur : (613) 943-5553

 

  Impression accessible
Mise à jour : 2002-04-02  Avis importants