LE MINISTRE STÉPHANE DION PLAIDE POUR
LA PRATIQUE DE LA PÉRÉQUATION DANS LES PAYS FÉDÉRÉS
SAINT-GALL (SUISSE), le 29 août 2002 – Dans le cadre de la
Conférence internationale sur le fédéralisme 2002, laquelle fait suite à la
Conférence 1999 tenue à Mont-Tremblant au Canada, l’honorable Stéphane Dion,
Président du Conseil privé et ministre des Affaires intergouvernementales, a
fait valoir que la péréquation était utile dans une fédération, non
seulement pour des considérations d’équité, mais aussi pour des raisons d’efficacité.
M. Dion a illustré ses propos en présentant des données comparant
certains aspects de la pratique de la péréquation dans différentes
fédérations, notamment au Canada, en Suisse et en Australie.
Certes, a fait valoir le Ministre, la péréquation « contribue
à l’équité en faisant en sorte que les citoyens aient accès à des niveaux
comparables de services publics à des taux de taxation sensiblement
comparables, peu importe la région où ils résident. » Mais, d’ajouter
M. Dion, « la péréquation contribue [aussi] à l’efficacité
économique, notamment en réduisant les migrations internes motivées
uniquement par les disparités fiscales plutôt que par des raisons économiques
fondamentales ».
Selon le Ministre, les affirmations de certains observateurs selon lesquelles
la péréquation crée une dépendance nuisible au développement économique
des provinces qui en bénéficient ne sont appuyées par aucune preuve empirique.
Au Canada, a-t-il souligné, « les disparités dans la capacité
fiscale des provinces ont diminué au cours des vingt dernières années, de
sorte que les provinces moins nanties sont devenues moins dépendantes de la
péréquation. De même, l’écart du PIB réel par habitant entre les
provinces s’est rétréci au fil des années ».
En comparant les différentes fédérations, le Ministre a fait ressortir que
la nécessité de la péréquation s’accroît avec le degré de
responsabilité des entités fédérées et l’ampleur des disparités qui
existent entre elles. Dans une fédération comme le Canada, où les provinces
ont de nombreuses compétences constitutionnelles ainsi que des capacités de
financement très inégales, la péréquation est un programme particulièrement
nécessaire, a-t-il noté.
Le Ministre n’est donc pas étonné qu’au Canada « les
gouvernements fédéral et provinciaux (y compris ceux qui ne reçoivent pas de
paiements de péréquation), de même que la population en général, soient
largement en faveur de la péréquation. »
M. Dion s’est aussi demandé quelles disparités devaient faire l’objet
de la péréquation : les recettes des gouvernements, leurs dépenses, ou
les deux? Il a fait remarquer qu’au Canada, les disparités étant sans doute
beaucoup plus importantes du côté des recettes, notre système de
péréquation ne porte que sur ce seul aspect. Inclure les dépenses des
gouvernements provinciaux dans les calculs rendrait très complexe une formule
de péréquation qui l’est déjà beaucoup, a-t-il déclaré, précisant que
des experts sont du même avis.
Le Ministre a expliqué que la péréquation au Canada, financée
entièrement par le gouvernement fédéral, permet à toutes les provinces d’avoir
une capacité fiscale qui atteint au moins 97 % de la moyenne nationale.
Tout en soulignant que plusieurs provinces souhaiteraient que cette norme soit
de 100 % et non de 97 %, M. Dion a relevé les progrès
réalisés, alors qu’il y a 20 ans, la norme de péréquation n’était que
de 90 %.
M. Dion a conclu en faisant valoir que les fédérations gagnent à
mieux connaître leurs pratiques respectives, en matière de péréquation comme
dans les autres domaines, et il s’est dit pour cela reconnaissant aux
autorités suisses d’avoir organisé cette grande conférence qui a réuni
plus de six cents personnes en provenance d’une soixantaine de pays. En
terminant, il a souligné la valeur inestimable du travail du Forum des
fédérations.
Voir présentation : La
pratique de la péréquation dans les fédérations
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André Lamarre
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