« LES PROVINCES DE L'ATLANTIQUE
ONT UN RÔLE ESSENTIEL À JOUER
DANS L'UNITÉ DU CANADA »
NOTES POUR UNE
ALLOCUTION
À L'UNIVERSITÉ ST-MARY'S
HALIFAX (NOVA SCOTIA)
LE 12 NOVEMBRE 1997
Comme vous le savez probablement tous, si je suis entré en politique, c'est
pour combattre la sécession. Je suis donc particulièrement heureux de me
retrouver à nouveau en Nouvelle-Écosse, berceau du gouvernement responsable au
Canada. C'est la première province qui a compris que la sécession n'est pas la
solution. En 1868, Joseph Howe a franchi l'Atlantique pour soumettre à Londres
une pétition sur le désir de la Nouvelle-Écosse de se retirer de la
Confédération. Londres a rejeté cette demande et M. Howe a fait son deuil de
ses ambitions sécessionnistes. Il est venu travailler au Conseil privé --
justement dans le poste que j'occupe maintenant! Près de 130 ans plus tard, le
premier ministre Bouchard a, lui aussi, traversé l'Atlantique, dans l'espoir
d'obtenir à Paris un appui retentissant à son programme sécessionniste. Il
n'a pas obtenu ce qu'il voulait, lui non plus.
Il faut que je vous dise que lorsque ma fille de
neuf ans, Jeanne, me demande quand je vais retourner à l'enseignement, ce qui
lui permettra de me voir plus souvent, je lui réponds que cela dépend de M.
Bouchard. Je devrai peut-être attendre bien longtemps avant de réintégrer le
milieu universitaire, car il est peu probable que M. Bouchard suive l'exemple de
Joseph Howe! Blague à part, une des raisons pour lesquelles je tiens à ce que
le Québec continue de faire partie du Canada, c'est que je veux que la
Nouvelle-Écosse et les autres provinces de l'Atlantique continuent de faire
partie de mon pays. Je veux que votre région continue de faire partie de
l'avenir de ma fille. Chaque fois que je me rends dans les provinces de
l'Atlantique, la beauté de vos paysages me touche. Mais ce ne sont pas vos
paysages qui, d'abord et avant tout, m'incitent à vouloir que la Nouvelle-Écosse
continue de faire partie de mon pays, c'est vous, mes compatriotes, les citoyens
de la Nouvelle-Écosse.
Aujourd'hui, je souhaite encourager chacun et
chacune d'entre vous à participer aux consultations publiques au sujet de la
déclaration de Calgary. À mes yeux, les principes que les premiers ministres
ont élaborés constituent une étape importante, à la fois pour assurer
l'unité de notre pays et pour déterminer les orientations que, selon nous, le
Canada devrait adopter en vue du XXIe siècle. Toutefois, avant de commenter la
déclaration de Calgary, je tiens à souligner brièvement l'importance du rôle
que jouent la Nouvelle-Écosse et les autres provinces de l'Atlantique dans
notre remarquable pays et à dire un mot de l'avenir que vous méritez.
Les provinces de l'Atlantique :
vers un avenir meilleur
L'histoire de la région de l'Atlantique est
longue et riche. Des siècles avant que Samuel de Champlain ne construise
Port-Royal, des marins vikings ont débarqué sur vos rives. Et, bien
évidemment, la nation micmaque vit ici depuis des milliers d'années. Depuis
l'arrivée des premiers colons européens, votre région est synonyme
d'expéditions maritimes. Toutefois, ce ne sont pas seulement votre tradition de
marins et vos ressources naturelles qui attirent l'attention à l'échelle
nationale. Votre population y est aussi pour quelque chose. Des hommes et femmes
politiques comme Franck McKenna et la sénatrice Peggy Butts font comprendre à
nos compatriotes le véritable sens de l'action au service de la population. Des
artistes réputés dans le monde entier, comme Rita MacNeil et Ashley MacIsaac,
donnent chaleur et vitalité à notre vie musicale. Et que feraient les
politiciens fédéraux le lundi soir à Ottawa sans l'émission This Hour Has 22
Minutes? J'ai enfin eu l'impression d'être un homme politique à part entière
lorsqu'on s'est gentiment moqué de moi parce que j'avais dit que le Canada
s'étendait de Vancouver à Halifax, au lieu de dire de Victoria à St. John's!
En ma qualité de ministre des Affaires
intergouvernementales, je suis de près l'évolution des provinces de
l'Atlantique. Et je peux vous donner l'assurance qu'au cours des derniers mois,
j'ai consacré beaucoup plus de temps à étudier la proposition de modification
du régime scolaire à Terre-Neuve qu'à écrire des lettres au gouvernement
sécessionniste du Québec! Plus j'apprends à mieux connaître votre région,
plus je suis convaincu que l'avenir de vos provinces sera aussi riche que votre
histoire. Cela dit, il ne fait aucun doute qu'aujourd'hui, vos provinces sont
confrontées à plusieurs défis. Certains des résidants des provinces de
l'Atlantique craignent de perdre leur gagne-pain traditionnel. D'autres voient
leurs jeunes quitter la région pour trouver des emplois dans leur domaine.
Toutefois, je devrais souligner que certains d'entre eux commencent à y revenir,
y compris le premier ministre MacLellan! À l'instar de ma province, le Québec,
les quatre provinces de l'Atlantique constituent actuellement une région du
Canada moins favorisée économiquement. Les deux ordres de gouvernement ont eu
des décisions difficiles à prendre. Ces décisions se sont traduites par de
nombreux sacrifices de la part des citoyens de votre région. Néanmoins, comme
l'a déclaré le Premier ministre Jean Chrétien à l'occasion de la conférence
«Vision de l'Atlantique», ces changements s'imposaient «à la fois pour
assainir les finances publiques et aussi pour préparer l'économie du Canada
Atlantique, et toute l'économie canadienne pour le XXIe siècle».
Vos gouvernements et vos populations ont réagi
aux contraintes budgétaires avec un sens de l'innovation et avec
détermination. J'ai bon espoir que les résidants des provinces de l'Atlantique
seront bien placés pour récolter les retombées de la croissance d'une
économie moderne. Les facteurs incitant à la confiance se font de plus en plus
nombreux.
En premier lieu, un certain nombre de vos
industries affichent de très bons résultats, témoignant par là-même du
dynamisme de votre économie, qui est en mesure de soutenir la concurrence
mondiale et d'attirer des investissements. Vous unissez vos efforts pour
améliorer les perspectives d'avenir de votre région, comme l'a montré la
conférence «Vision de l'Atlantique». Selon les prévisions, le taux de
croissance économique de votre région, en 1998, atteindra 3,1 %, niveau
supérieur au taux national. De nouveaux projets, comme Hibernia, Voisey's Bay
et l'exploitation du gaz de l'île de Sable, ici même en Nouvelle-Écosse,
représentent d'éventuels moteurs de croissance. Comme l'a dit récemment à
Moncton, en plaisantant, le gouverneur du Maine, « nous allons être le Texas
sans serpents à sonnettes.»
Toutefois, ce n'est pas, et de loin, l'absence de
ces reptiles qui rend votre région attrayante. Dans une récente étude KPMG de
la compétitivité sur le plan du coût de l'activité commerciale, quatre de
vos villes se sont classées dans le peloton de tête : St. John's, Halifax,
Charlottetown et Moncton. Il s'ensuit que les entreprises à la recherche d'un
tremplin pour s'implanter sur le marché de l'ALENA seront sans aucun doute
attirées par ce que vous avez à offrir, non seulement d'un point de vue
économique, mais aussi en matière de qualité de vie. Après tout, la chaleur
de l'accueil est une des caractéristiques réputées des provinces de
l'Atlantique; d'ailleurs, l'un des plus vieux clubs sociaux d'Amérique du Nord,
l'Ordre de Bon Temps, a été fondé par les premiers colons francophones de la
Nouvelle-Écosse.
D'ores et déjà, des secteurs d'activité de
l'économie de votre région comme le tourisme, la technologie de l'information,
les télécommunications, l'aquaculture et la recherche océanographique,
donnent des signes de vitalité et laissent présager un avenir prometteur. À
vrai dire, quiconque pense que les provinces de l'Atlantique forment une région
qui tire de l'arrière devrait examiner la transformation économique de votre
région grâce à l'action de vos gouvernements et de vos gens d'affaires.
Il importe que, tous ensemble, nous unissions nos
efforts pour bâtir une région de l'Atlantique plus forte, un Canada plus fort.
Un avenir prospère attend les provinces de l'Atlantique au sein du Canada. Je
veux partager cet avenir avec la Nouvelle-Écosse et ses voisins et qu'ils
continuent de faire partie de mon pays. Même si les décideurs politiques et
les citoyens de votre région se sont vigoureusement employés, ces dernières
années, à redresser vos finances publiques, il convient qu'on vous rende
l'hommage de ne jamais avoir négligé la tâche de l'unité nationale. En
réalité, vous avez été des chefs de file dans ce domaine. Le message que je
veux vous transmettre aujourd'hui, à titre de ministre des Affaires
intergouvernementales et en qualité de Canadien, est le suivant : continuez
votre bon travail!
La déclaration de Calgary
En guise de conclusion de son dernier discours,
chargé d'émotion, à titre de premier ministre du Nouveau-Brunswick, Frank
McKenna a décrit notre pays dans les termes suivants :
«c'est un pays qui a su accueillir en son
sein les deux cultures fondatrices, française et anglaise, et vivre dans le
respect et l'harmonie, nos citoyens s'enrichissant de la culture des uns et des
autres. C'est là une joie et une bénédiction que peu de pays du monde ont
connues... C'est un pays qui a suffisamment de civilité pour être en mesure de
s'attaquer aux questions les plus difficiles de la façon la plus pacifique que
l'on puisse imaginer... C'est un pays où nous avons été à même de produire
un régime de soins de santé gratuit et de qualité mondiale, ce qui témoigne
de notre générosité».
Si j'avais tenté de traduire en quelques mots
l'esprit et les valeurs qui sous-tendent la déclaration de Calgary, je n'aurais
pu mieux dire, et certainement pas en anglais!
Je tiens à féliciter les premiers ministres
MacLellan, McKenna, Tobin et Binns d'avoir joué un rôle important dans
l'adoption de cette déclaration de principes. Je souhaite également rendre
hommage aux dirigeants de l'opposition, dans les provinces de l'Atlantique, qui
ont laissé de côté la politique partisane et choisi plutôt de jouer un rôle
positif.
La déclaration de Calgary m'inspire beaucoup
d'optimisme, car, pour une fois, on a d'abord mis sur la table les valeurs que
nous avons en commun à titre de Canadiens. Les premiers ministres n'ont pas
concocté péniblement un compromis au goût amer pour ensuite demander à nos
compatriotes de l'avaler. Au contraire, ils se sont efforcés d'élaborer un
énoncé de principes dans lesquels tous les Canadiens pourraient se
reconnaître. Je ne soutiens pas que la déclaration de Calgary est parfaite.
Cela dit, les premiers ministres nous ont donné un excellent point de départ
qui nous permettra de définir notre avenir ensemble, en tant que Canadiens.
Aujourd'hui, je veux faire ressortir quelques
éléments clés de la déclaration : la façon dont elle concilie l'égalité
et la diversité, sa manière de reconnaître le caractère unique du Québec et
l'importance des consultations publiques dans le processus que la déclaration a
enclenché.
Équilibrer égalité et diversité : le principe
selon lequel tous les Canadiens sont égaux, en qualité à la fois d'êtres
humains et de citoyens, constitue une assise fondamentale du concept de
démocratie. On le reconnaît explicitement dans la Charte canadienne des droits
et libertés, particulièrement à l'article 15, où on garantit à tous nos
compatriotes le droit à l'égalité devant la loi et en vertu de celle-ci. De
ce fait, la reconnaissance de l'égalité des citoyens comme valeur canadienne
fondamentale, qu'on trouve dans la déclaration de Calgary, ne pose aucun
problème. L'égalité n'est pas un principe défendu uniquement par le Parti
réformiste ou par le Parti libéral, par le Parti conservateur ou par les
néo-démocrates : il s'agit d'un principe auquel tous nos concitoyens sont
attachés.
Je me sens très à l'aise, aussi, devant
l'égalité de statut de nos provinces. Les provinces canadiennes ne possèdent
qu'un seul statut : on est une province ou on ne l'est pas. Les dix provinces de
notre pays détiennent les mêmes compétences prévues par la loi et elles
entretiennent les mêmes rapports avec leurs citoyens et avec le gouvernement
fédéral. Si une province, ou quelques-unes d'entre elles, devaient obtenir des
pouvoirs qui n'étaient pas prévus en 1867, il est tout à fait naturel qu'on
offre ces pouvoirs à toutes les autres provinces aussi. Il se peut que
certaines provinces décident de ne pas les exercer, mais elles devraient avoir
le choix dans ce domaine.
Nous devons également avoir une idée claire de
ce que ne signifie pas l'égalité des provinces. L'égalité n'est pas synonyme
d'homogénéité ou d'uniformité. Le fait de reconnaître que les provinces ont
un statut égal devant la loi ne veut pas dire qu'on passe sous silence le fait
qu'elles aient des besoins différents. Cela ne signifie pas, par exemple, que
la région de l'Atlantique cesserait de bénéficier du programme des frégates
ou du soutien dispensé par l'Agence de promotion économique du Canada
atlantique aux secteurs industriels de la région. Cela ne nuit pas non plus à
notre programme de péréquation. L'article 36 de la Constitution consacre le
principe de paiements de péréquation «propres à donner aux gouvernements
provinciaux des revenus suffisants pour les mettre en mesure d'assurer les
services publics à un niveau de qualité et de fiscalité sensiblement
comparables». J'ajoute que l'égalité de statut des provinces n'enlèverait
pas à l'Île-du-Prince-Édouard un nombre minimal garanti de députés, comme
certaines personnes de cette province l'ont craint. Pour reprendre les propos
tenus par le premier ministre Tobin, en septembre, nos compatriotes
reconnaissent le fait que l'Île-du-Prince-Édouard a besoin d'un niveau minimal
de représentation pour se faire entendre efficacement au Parlement.
Les Canadiennes et les Canadiens apprécient la
souplesse de notre fédération et se sentent très à l'aise face à sa
diversité. D'ailleurs, la fierté et l'identité canadiennes sont peut-être
uniques au monde en ce sens qu'en plus d'être très discrètes, elles se
fondent sur la mise en valeur de la diversité et de la différence. C'est
pourquoi la diversité constitue, elle aussi, un principe clé de la
déclaration de Calgary.
En effet, qui peut nier la diversité du Canada?
Il saute aux yeux que la Nouvelle-Écosse est différente de la
Colombie-Britannique et de Terre-Neuve. Il est évident que les Premières
Nations et les Inuit, les colons français et britanniques, et des générations
arrivées plus récemment d'immigrants venant de tous les coins du monde, ont
donné à notre pays un tissu culturel d'une richesse et d'une diversité
étonnantes. En qualité de Canadiens, nous respectons le fait que chaque
province et chacune de nos communautés culturelles ont leur propre façon de
vivre l'identité canadienne. Dans un monde où les différences culturelles
déchirent des pays, cette capacité de vivre dans la diversité est un
remarquable atout du Canada et un exemple pour la communauté internationale. La
reconnaissance et la mise en valeur de la diversité du Canada dans la
déclaration de Calgary sont à la fois pertinentes et positives. C'est dans ce
contexte, celui de l'égalité et de la diversité, que la déclaration de
Calgary reconnaît le caractère unique du Québec.
Le caractère unique du Québec : le caractère
unique du Québec représente un aspect de la diversité canadienne qui, aux
yeux de pratiquement tous nos compatriotes, revêt une importance fondamentale
pour l'identité canadienne. Le Québec est la seule province dont la population
soit en majorité francophone, la seule instance administrative à majorité
francophone dans une Amérique du Nord anglophone, dans une très forte
proportion. La langue, la culture et le droit civil du Québec sont,
incontestablement, des éléments uniques de notre pays. C'est une réalité
sociologique évidente que personne ne nie. Toutefois, lorsqu'il s'agit de
reconnaître officiellement ce fait, particulièrement dans la Constitution, on
constate certaines hésitations. D'aucuns craignent que la reconnaissance des
caractéristiques d'une province ne vienne nuire aux principes de l'égalité
des citoyens et des provinces auxquels nous sommes attachés. Ils pensent que
cela pourrait se traduire par l'attribution d'un statut particulier au Québec.
Je pense que c'est pour cette raison que la
déclaration de Calgary a séduit les citoyens de toutes les régions du Canada
: elle situe la reconnaissance du caractère unique du Québec dans le cadre
d'un engagement plus large envers l'égalité et la diversité. Et
parallèlement, comme l'a fait remarquer le premier ministre Binns, la
déclaration envoie un signal positif au Québec. Un sondage Angus Reid
réalisé tout de suite après la publication de la déclaration a révélé que
pour 70 % des Canadiens, dont 79 % des résidants des provinces de l'Atlantique
et 62 % des Québécois, la déclaration constituait un pas dans la bonne
direction. D'après un récent sondage effectué par la maison Environics, 27 %
des Québécois actuellement favorables à la sécession changeraient d'avis si
les neuf provinces adoptaient des résolutions reconnaissant le caractère
unique du Québec.
Les consultations avec les Canadiennes et les
Canadiens : après avoir procédé à de larges consultations publiques sur les
principes de la déclaration de Calgary, les gouvernements provinciaux
prépareront peut-être des projets de résolution qu'adopteront les assemblées
législatives d'un bout à l'autre du pays. Ces résolutions enverraient un
signal clair à tous les gouvernements quant aux valeurs fondamentales que
partagent les Canadiens. Elles enverraient aussi un message significatif aux
Québécois, à savoir que figure parmi ces valeurs l'acceptation de la
réalité unique de leur province. Ces résolutions, en elles-mêmes, auraient
une grande importance.
Il faut toutefois souligner que la déclaration
n'est pas une modification constitutionnelle. Elle est plutôt un énoncé de
principes sur le type de Canada auquel nous aspirons pour le XXIe siècle.
Compte tenu de la présence actuelle d'un gouvernement sécessionniste au
Québec, il serait inutile de proposer une modification constitutionnelle allant
dans ce sens. Les dirigeants sécessionnistes veulent faire éclater notre pays,
et non pas réaffirmer ses valeurs fondamentales. Comme l'a dit le premier
ministre MacLellan en septembre, «les changements constitutionnels ne
surviendront que lorsque le Québec sera dirigé par un gouvernement qui
s'intéresse à des discussions d'ordre constitutionnel».
Il est possible qu'à l'avenir, un gouvernement
québécois fédéraliste souhaite modifier la Constitution pour y faire figurer
une disposition fondée sur la déclaration de Calgary. Toutefois, dans
l'intervalle, j'encourage toutes les Canadiennes et tous les Canadiens des
provinces de l'Atlantique à poursuivre leur contribution inestimable à
l'unité canadienne en prenant part aux consultations sur la déclaration de
Calgary, selon les diverses modalités que votre province vous offre :
assemblées publiques, discussions sur Internet, présentation d'un mémoire à
un comité parlementaire ou, tout simplement, en écrivant à votre député
provincial. Comme l'a dit le premier ministre MacLellan, les gens veulent se
faire entendre. Je vous invite à vous assurer que les voix de la
Nouvelle-Écosse et de vos voisins de l'Atlantique se font entendre d'un océan
à l'autre.
Conclusion
Pour conclure, je tiens à remercier toutes les
personnes de l'Université St. Mary qui ont déployé tant d'efforts pour me
donner cette occasion de vous adresser la parole. Pour paraphraser John Crosbie,
vous pouvez repérer, au ciel, les gens de la Nouvelle-Écosse : ce sont ceux
qui veulent rentrer chez eux. J'ajouterais qu'au ciel, on peut également savoir
qui a visité la Nouvelle- Écosse, car ce sont des gens qui aimeraient bien
pouvoir y retourner!
Aujourd'hui, je voulais faire trois grandes
observations. Premièrement, la Nouvelle-Écosse et les autres provinces de
l'Atlantique ont devant elles un brillant avenir, un avenir que je veux
continuer de partager avec vous en tant que compatriote. Deuxièmement, les
principes de la déclaration de Calgary se fondent sur des valeurs canadiennes
et les citoyens des provinces de l'Atlantique peuvent y souscrire sans réserve.
Troisièmement, les consultations publiques forment un volet clé du processus
et je vous encourage à y participer. J'ai la conviction qu'en discutant de ce
que nous avons en commun comme Néo-Écossais, comme Québécois et, surtout,
comme Canadiens, nous nous rendrons tous compte du fait que nous partageons les
mêmes valeurs de base, les mêmes espoirs pour notre avenir. Une fois que nous
aurons compris que nous avons en commun nos convictions les plus profondes, nous
déciderons tous que nous voulons construire cet avenir ensemble, dans ce pays
remarquable qui est le nôtre.
L'allocution prononcée fait foi.
|