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Archives - Salle de presse

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« Les relations intergouvernementales à l'ère des surplus fédéraux »

Notes pour une allocution
de l’honorable Stéphane Dion
Président du Conseil privé et
ministre des Affaires intergouvernementales

devant le Toronto Board of Trade

Toronto (Ontario)

le 6 décembre 2002

L'allocution prononcée fait foi


 

Les choses vont bien au Canada en ce début de décennie. Notre économie a échappé au ralentissement économique qui frappe les autres pays industrialisés, l'unité du pays est solidifiée... et notre gouvernement fédéral n'accumule plus les déficits. Il dégage même des surplus depuis maintenant cinq années.

Et, depuis cinq ans, notre Premier ministre, le très honorable Jean Chrétien, qui a, comme vous le savez, une longue expérience de la vie politique, répète cet avertissement aux membres de son Cabinet et de son caucus : gouverner en période de surplus se révélera au moins aussi difficile qu'à l'époque des déficits.

L'existence d'un surplus fait saliver tout le monde. Chacun veut sa part au point parfois d'oublier toute la discipline dont on a dû faire preuve pour sortir de l'ornière des déficits. Comme le Premier ministre l'a déclaré, dans un discours qu'il a prononcé le 30 août dernier, à Saint-Gall, en Suisse, à l'occasion de la Conférence internationale sur le fédéralisme : « Il semblerait, au Canada du moins, qu'il soit aussi difficile, sinon plus, de gérer des surplus que de gérer un déficit. La détermination et la discipline dont tous les gouvernements font preuve pour remettre de l'ordre dans nos finances a fait place, dans une certaine mesure et dans certains esprits, à des attentes accrues, et à la perception que le gouvernement fédéral engrange les surplus à l'infini. »

Au sein d'une fédération, il est normal qu'une situation de surplus budgétaire crée ce type de tension. On ne s'étonnera donc pas que nos gouvernements provinciaux et territoriaux exercent des pressions pour que le gouvernement fédéral leur transfère davantage d'argent puisque sa situation financière paraît meilleure que la leur. Je trouve cela tout à fait compréhensible et le gouvernement du Canada s'est d'ailleurs engagé à appuyer ses partenaires de la fédération du mieux qu'il le peut dans les circonstances. Il entend notamment renforcer son partenariat avec les provinces et territoires dans le domaine de la santé, l'une des grandes priorités des Canadiens. Mais il veut aussi les appuyer dans tous les autres domaines où ils l'interpellent : les infrastructures, l'agriculture, les enjeux urbains, l'environnement, les politiques sociales, l'aide au secteur du bois d'œuvre, etc.

Par-delà les tensions inévitables, je voudrais amicalement suggérer à mes homologues provinciaux et territoriaux trois principes dont le respect pourrait faire en sorte que les relations intergouvernementales servent au mieux l'intérêt public en cette ère de surplus fédéraux. Je remercie le Toronto Board of Trade de me donner l'occasion de les exposer alors même que nos gouvernements entreprennent des discussions qui vont les mener à la rencontre des premiers ministres au début de l'année 2003.

Premier principe : tous les gouvernements doivent inviter les Canadiens à ne jamais relâcher la discipline budgétaire

Je comprends très bien les gouvernements des provinces et des territoires de considérer avec envie le surplus du gouvernement fédéral alors même qu'ils luttent pour maintenir l'équilibre budgétaire.

Cependant, ils ne doivent pas donner l'impression aux Canadiens que « le gouvernement fédéral engrange les surplus à l'infini »1, pour reprendre l'expression du Premier ministre Chrétien. Le gouvernement du Canada ne nage pas dans l'argent. Il faut garder en tête que la dette fédérale de 536 milliards de dollars est plus de deux fois supérieure à celle des provinces. Le surplus du gouvernement du Canada, qui se chiffre à 8,9 milliards de dollars pour la dernière année budgétaire complétée, peut paraître important, mais il fondrait comme neige au soleil si nous relâchions notre prudence budgétaire.

Nous n'aurions pas dégagé un tel surplus si le Canada avait connu le ralentissement économique que lui annonçaient les économistes du secteur privé au moment du dernier budget fédéral en décembre 2001. Alors qu'ils entrevoyaient une croissance du PIB de 1,1 % pour le Canada en 2002, celle-ci sera de 3,5 % selon le Fonds monétaire international (FMI).

Cette performance inattendue de l'économie canadienne est tout à fait exceptionnelle dans les circonstances. La croissance ne sera que de 1,4 % en moyenne pour les pays du G7, toujours selon le FMI.

Les effets de balancier en matière budgétaire sont considérables et commandent la plus grande prudence. Regardons la situation dans d'autres pays. Le gouvernement fédéral américain prévoyait, lors du dépôt du budget de 2001-2002, un surplus de 230 milliards de dollars US; les plus récentes prévisions font plutôt état d'un déficit de 165 milliards de dollars US. En Europe, les gouvernements de la France, de l'Italie, de l'Allemagne et du Portugal ont des problèmes importants de trésorerie.

Le Canada est une économie ouverte, après tout. Si les économies des États-Unis, de l'Europe et du Japon croissaient à un rythme aussi impressionnant que la nôtre au lieu de montrer des signes de faiblesse, si les gouvernements de ces pays dégageaient des surplus comparables au nôtre au lieu de renouer avec des déficits importants, il est certain que notre ministre des Finances, l'honorable John Manley, envisagerait le prochain exercice budgétaire avec un optimisme accru. Mais, dans les circonstances, tous, y compris ses homologues provinciaux et territoriaux, devraient le féliciter de sa prudence.

Car les ministres des finances des provinces et des territoires savent bien que ce n'est pas surtout par des transferts d'argent que le gouvernement fédéral peut leur être utile. Avant tout, le gouvernement fédéral les appuie en contribuant à mettre en place les conditions d'une économie saine dont la croissance remplit les coffres des gouvernements provinciaux et territoriaux mieux que ne pourront jamais le faire les transferts fédéraux.

Or, le bilan économique non seulement du gouvernement Chrétien, mais de l'ensemble de la fédération, est impressionnant. Dans un rapport tout récent, le Fonds monétaire international qualifie d'« exceptionnelle » la performance macroéconomique du Canada depuis le milieu des années 1990 et estime qu'elle est « largement tributaire d'un cadre stratégique sain et de son adroite mise en oeuvre ».2

Si le Canada a pu échapper au ralentissement économique en ce début de décennie, c'est pour une bonne part parce que la Banque du Canada a pu baisser ses taux d'intérêt au bon moment. Elle a pu le faire notamment parce que les finances publiques, autant fédérales que provinciales, étaient plus saines qu'il y a dix ou vingt ans.

En somme, il est normal que nos gouvernements discutent ferme du meilleur usage possible des surplus fédéraux. Mais ils ne doivent pas perdre une seule occasion de faire valoir aux Canadiens que ces surplus constituent en soi une excellente nouvelle, fruit d'un redressement économique que les Canadiens ont trop difficilement obtenu pour qu'on le tienne pour acquis.

Deuxième principe : tous les gouvernements doivent assumer leurs propres responsabilités

J'accepte volontiers que les gouvernements provinciaux et territoriaux rappellent que le gouvernement du Canada a des responsabilités envers l'ensemble de la fédération et non pas seulement envers lui-même. L'une des responsabilités du gouvernement fédéral est d'appuyer ses partenaires. Les transferts en espèces du gouvernement fédéral vers les provinces et les territoires sont l'une des formes que prend cet appui.

Les transferts fédéraux comportent deux avantages dans une fédération. Le premier est d'aider les provinces et les territoires à mieux orienter leurs activités vers l'atteinte d'objectifs nationaux. Par exemple, la Loi canadienne sur la santé vise à faire en sorte qu'au Canada l'accès aux soins de santé ne soit pas fonction de l'épaisseur du porte-monnaie du patient. Les transferts fédéraux contribuent à l'atteinte de cet objectif national.

Deuxièmement, les transferts fédéraux permettent aux provinces moins riches que la moyenne d'offrir des services sensiblement comparables à ceux des autres provinces. C'est la raison d'être de la péréquation. Même quand le transfert est redistribué à toutes les provinces au prorata de leur population, il conserve un effet de redistribution de la richesse puisque les provinces moins riches sont appuyées au-delà de leur capacité fiscale.

Cependant, il y a toujours le risque que les transferts fédéraux aient pour effet négatif de déresponsabiliser les gouvernements qui les reçoivent. Ceux-ci, plutôt que de gérer prudemment leur budget, peuvent se laisser aller à un certain laxisme en comptant sur la manne fédérale.

De ce point de vue, le thème du soi-disant déséquilibre fiscal, que les provinces ont endossé ces dernières années, m'apparaît très contestable. Le slogan qu'elles accolent à ce thème – « l'argent est à Ottawa, les besoins sont dans les provinces » – est carrément déresponsabilisant. Il ne rend pas justice aux provinces en les faisant paraître comme des gouvernements impuissants. Elles méritent mieux que cette image dépréciative qu'elles donnent d'elles-mêmes. Comme le rappelait l'OCDE dans une étude récente3, il serait difficile de trouver des entités fédérées plus autonomes et responsables de leur budget que ne le sont nos provinces.

Dans une fédération, il ne peut y avoir de déséquilibre au détriment d'un ordre de gouvernement quand celui-ci a accès à toutes les sources de revenus et dispose même d'un monopole sur des sources importantes telles les redevances sur les ressources naturelles (et le Canada est riche en ressources naturelles) et les loteries. Le maire de Toronto, M. Mel Lastman, peut se trouver éventuellement en situation de déséquilibre fiscal, en ce que les sources de revenus de la ville de Toronto seraient trop limitées par rapport à ses obligations. Cela ne peut pas être le cas du premier ministre Ernie Eves car son gouvernement a accès à toutes les sources de revenus.

Chaque gouvernement doit assumer ses responsabilités pour qu'une fédération fonctionne de façon optimale. Les gouvernements provinciaux ont choisi de réduire leurs impôts ces dernières années. Ils doivent en assumer la responsabilité. Alors que les transferts fédéraux aux provinces ont été restaurés à leur niveau de 1995, les baisses d'impôt des provinces leur occasionnent un manque à gagner de plus de 22 milliards de dollars. Le gouvernement du Canada ne leur reproche pas ces réductions d'impôt pas plus qu'il ne leur recommande de les augmenter. Il dit simplement que le fait que les provinces réduisent leurs impôts est l'une des preuves de l'inexistence d'un déséquilibre fiscal.

Comme l'a dit le Premier ministre dans son discours de Saint-Gall : « Il est illogique pour un gouvernement de choisir de réduire les impôts, puis de prétendre qu'il ne dispose pas des ressources nécessaires pour effectuer de nouveaux investissements. »

Votre gouvernement provincial a été particulièrement zélé en matière de baisse d'impôt. Encore une fois, je ne lui reproche pas ce zèle. Je dis simplement qu'il doit en assumer les retombées, bonnes ou mauvaises. À lui seul, il a procédé à 57 % des baisses d'impôt provinciales depuis 1995, ce qui représente un manque à gagner de 13 milliards de dollars par rapport aux recettes qu'il aurait perçues, n'eût été des baisses d'impôt. Les transferts fédéraux en espèces au gouvernement de l'Ontario ont pour leur part augmenté de 549 millions de dollars pendant la même période. Ces réductions d'impôt de 13 milliards de dollars ont-elles été profitables aux Ontariens ou leur ont-elles valu une baisse indue de la qualité des services dispensés par la province dans les domaines de la santé, de l'environnement, de l'éducation? Les électeurs ontariens répondront aux prochaines élections provinciales.

Dans ma province, le gouvernement provincial prélève un impôt sur le revenu des particuliers et des taxes d'affaires 40 % plus élevés qu'ailleurs au pays, alors qu'il se classe à l'avant-dernier rang des provinces pour les dépenses en santé par habitant. Les Québécois en ont-ils pour leur argent? À eux de répondre aux prochaines élections provinciales.

Il appartient aux gouvernements provinciaux d'assumer la responsabilité de leurs propres bilans. Le slogan du déséquilibre fiscal ne saurait leur servir d'échappatoire. Ce slogan n'est qu'une autre façon de répéter à propos de tout et de rien : « c'est la faute du fédéral. »

Dans le prochain budget fédéral, le gouvernement du Canada augmentera ses transferts aux provinces car telle est l'une de ses responsabilités. Il est normal que les provinces le lui rappellent avec toute la fermeté voulue. Mais convenons que les provinces doivent, elles aussi, assumer leurs propres responsabilités.

Troisième principe : tous les gouvernements doivent veiller à ce que le ton de leurs débats fasse honneur aux Canadiens

Je me rappellerai toujours que le principal argument brandi au référendum de 1995 par ce redoutable tribun qu'était Lucien Bouchard était que la sécession du Québec entraînerait « la fin de la chicane ». Le Canada apparaissait aux yeux d'un trop grand nombre de Québécois comme une chicane perpétuelle.

Aujourd'hui, le mouvement sécessionniste connaît une forte baisse au Québec. Mais le sentiment que notre fédération est trop chicanière est encore très présent, au Québec comme ailleurs au pays.

Pourtant, les tensions et les désaccords se produisent dans toutes les fédérations du monde. La fédération du nirvana n'existe pas. Il est normal que notre gouvernement fédéral et ceux de nos provinces et territoires aient des désaccords. On ne doit pas s'attendre à ce qu'ils s'entendent d'emblée sur tout. L'important est que de cette tension inhérente au fédéralisme se dégage une synergie bénéfique pour les Canadiens.

Nous devons cesser de dramatiser continuellement ces désaccords normaux. Que le premier ministre Bernard Landry brandisse le soi-disant déséquilibre fiscal comme un argument pour justifier la sécession est déjà suffisamment aberrant en soi : même d'un point de vue sécessionniste, on devrait convenir que les pays ne se brisent pas pour cause de surplus budgétaire! Mais quand le ministre de l'environnement de l'Alberta, M. Lorne Taylor, qui, lui, croit dans le Canada, suggère que la ratification du Protocole de Kyoto pourrait le conduire au séparatisme4, cela dépasse l'entendement. Quoi qu'on pense de l'opportunité pour le Canada de ratifier Kyoto, on doit convenir que cela n'a rien à voir avec l'attachement à notre pays. Le Canada est certainement le seul pays au monde où la ratification d'un accord international comme celui de Kyoto peut donner lieu à une remise en cause de l'unité nationale.

En soi, ce n'est pas le séparatisme qui m'inquiète. Je sais bien que cette idéologie est marginale dans neuf provinces et trois territoires et devient de plus en plus minoritaire au Québec. Les questions de sondage5 qui ont pu donner l'impression contraire en Alberta étaient confuses (je m'y connais en questions confuses sur le séparatisme!). J'ai bien noté que le ministre Taylor a pris ses distances face à son propos et que le premier ministre Ralph Klein et les autres membres de son Cabinet ont réitéré leur attachement inconditionnel au Canada. Non, ce qui m'inquiète, c'est l'effet délétère que ce genre de discours peut avoir sur la qualité du débat public au Canada ainsi que sur l'image que les Canadiens se font de leur pays.

Reprenons encore l'exemple du débat sur Kyoto. On ne devrait pas induire d'équivalence entre un appui pour Kyoto et un sentiment anti-albertain. Même le leader de l'opposition à la Chambre des communes, M. Stephen Harper, a fait ce genre de lien injuste : « Ils essaient de le [Protocole de Kyoto] vendre en se fondant sur un sentiment anti-albertain »6 [traduction], a-t-il dit à propos du gouvernement du Canada. Je ne connais aucun de mes collègues à la Chambre des communes, peu importe le parti, qui soit anti-Alberta. Par contre, je sais qu'il y a quantité d'Albertains attachés à leur province qui sont pro-Kyoto, y compris 58 scientifiques de différentes universités de l'Alberta qui ont cosigné une lettre dans laquelle ils font valoir au premier ministre Klein les mérites de ce protocole7.

Nos gouvernements s'engagent dans une autre discussion difficile : le renforcement de leur partenariat en matière de santé à la suite de la publication du rapport de la Commission Romanow8 et des nombreux rapports provinciaux sur le même sujet. J'espère que ces discussions seront exemptes de tout dérapage et empreintes de respect mutuel. Elles ont malheureusement mal commencé avec la publicité négative des provinces à la télévision et dans les journaux.

Aujourd'hui, ma critique porte non pas sur le contenu du message des provinces, mais sur le véhicule choisi. Je ne reprocherai pas aux provinces de prétendre que la contribution fédérale au financement de la santé n'est que de 14 %, bien que cette arithmétique soit inexacte. Je dirai plutôt que leur offensive télévisée n'est pas constructive du point de vue de la bonne marche de la fédération. Il n'est pas acceptable que, dans une fédération, un ordre de gouvernement attaque son partenaire constitutionnel par de la publicité négative. Les contribuables canadiens ne seront guère impressionnés par ce gaspillage de leur argent. Jusqu'à présent, seulement deux politiciens canadiens ont régulièrement utilisé la publicité négative comme arme politique : Mike Harris et Lucien Bouchard. Cela ne leur a rien donné : sans faire de lien de cause à effet trop simpliste, je note que les deux ne sont plus en politique.

Imaginez le cercle vicieux si le gouvernement du Canada imitait les provinces. Si la publicité négative devait devenir un façon courante de mener les relations intergouvernementales, l'image de tous les gouvernements serait ternie aux yeux des Canadiens. Il n'y a rien de bon à attendre de cette pratique.

Je suis heureux que ce gouvernement auquel j'appartiens n'ait, jusqu'à présent, pas répliqué aux provinces par sa propre publicité négative. Je préfère que sa publicité porte sur des questions d'intérêt public comme la lutte contre le tabagisme ou la promotion de l'activité physique.

Je peux vous assurer que le procédé médiatique par lequel les provinces ont cherché à répandre leur version des faits n'influencera en rien le gouvernement du Canada. Sa volonté de parvenir à un partenariat optimal avec les provinces afin d'offrir aux Canadiens les meilleurs soins de santé possibles ne sera aucunement affectée. C'est ce que les Canadiens attendent de leurs gouvernements.

Conclusion

Discipline budgétaire, responsabilité budgétaire, respect mutuel, tels sont les trois principes que nos gouvernements doivent observer en cette ère de surplus fédéraux.

L'économie canadienne se porte exceptionnellement bien. Il a été dit, et répété, que nous avons mis nos finances publiques en ordre (voir tableau 1). Mais, ce qu'il faut souligner surtout, c'est que cet assainissement de notre situation budgétaire s'est accompagné d'un redressement spectaculaire de notre performance économique. Depuis 1994, cette performance est bien supérieure à celle des dix années précédentes. Tant du point de vue de la croissance économique que de la création d'emplois, nous étions à peine dans la moyenne du G7; nous sommes maintenant les premiers. (voir tableaux 2, 3 et 4)

N'oublions pas que si la santé émerge comme étant de loin la priorité des Canadiens, c'est en partie parce que des questions comme l'économie, l'emploi, le déficit et l'unité nationale ne les préoccupent plus comme il y a dix ans. (voir tableau 5)

Ce redressement spectaculaire de l'économie canadienne ne doit pas nous porter à la complaisance. Mais il doit nous aider à poser sur notre fédération le regard serein qui nous permettra de trouver les solutions aux problèmes qui sont les nôtres, tant dans le domaine de la santé que dans d'autres domaines. Pour cela, il nous faudra une bonne dose de discipline, de sens des responsabilités et de respect mutuel. Que tous nos gouvernements donnent l'exemple!

 


  1. Discours du Premier ministre Jean Chrétien à l’occasion de la Conférence internationale sur le fédéralisme, Saint-Gall (Suisse), 30 août 2002.

  2. Fonds monétaire international, Consultation avec le Canada sur l’article IV en 2003. Énoncé de la mission du FMI, 15 novembre 2002.

  3. Examens territoriaux de l’OCDE : Canada, 2002.

  4. The Calgary Sun, 28 octobre 2002, p. A4.

  5. Sondages auprès des Albertains : Insight Research and Consulting Corp., entre le 20 et le 25 octobre 2002; JMCK Communications Inc., entre le 30 octobre et le 9 novembre 2002.

  6. The Calgary Sun, 18 octobre 2002, p. A19.

  7. Open letter to Alberta Premier Ralph Klein about climate change, Edmonton Journal, 28 octobre 2002, p. A14.

  8. Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada, 28 novembre 2002.

 

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Mise à jour : 2002-12-06  Avis importants