AU-DELÀ DU PLAN A ET DU
PLAN B :
LE MINISTRE DION EXPOSE LA VISION DU GOUVERNEMENT EN MATIÈRE D'UNITÉ
CANADIENNE
MONTRÉAL (QUÉBEC), le 3 décembre 1997 – Devant le Cercle des
journalistes de Montréal, le ministre des Affaires intergouvernementales, M.
Stéphane Dion, a déclaré que la question de l'unité canadienne se situe au-delà
des notions de plan A et de plan B. Elle doit susciter des échanges
substantiels qui transcendent les slogans.
M. Dion a souligné que les nombreuses questions
soulevées par l'unité canadienne et l'avenir du Québec peuvent se ranger en
deux débats. Le premier, sur les avantages comparés d'un Canada uni par
rapport à un Québec indépendant. Le second, sur la procédure par laquelle le
Québec pourrait devenir un État indépendant. Le Ministre a ajouté que ces
deux débats ne comportent rien de contradictoire et «...doivent être menés
de front, dans un même élan de clarification.»
À propos du premier débat, celui sur les
avantages du Canada, M. Dion a tenu à contrer l'argument selon lequel
l'existence d'un mouvement séparatiste démontrait l'échec du Canada. Cette
fausse logique masque les fantastiques réussites que tous les Canadiens ont
accomplies ensemble. Selon M. Dion, le système fédéral canadien est en grande
partie responsable de notre succès : «Les changements que nous opérons ne
visent pas à rendre le Canada acceptable : il l'est déjà» a-t-il dit avant
de rejeter la notion de statu quo. Le Ministre a rappelé les progrès
réalisés depuis deux ans au chapitre de l'union sociale canadienne.
Le Ministre s'est dit conscient que l'argument du
succès incontestable du Canada ne suffira pas si on ne gagne pas aussi la
bataille de l'identité. «Convaincre les Québécois qu'ils n'ont pas à
choisir entre le Québec et le Canada est sans doute l'enjeu le plus important»
a affirmé le Ministre en citant des sondages qui montrent combien nos
concitoyens sont fiers d'être à la fois Québécois et Canadiens.
Quant au second débat, celui de la procédure
par laquelle le Québec pourrait être changé en État indépendant, M. Dion a
répété que le renvoi devant la Cour suprême met en cause la prétention du
gouvernement Bouchard de faire unilatéralement l'indépendance, et non le droit
des Québécois à l'autodétermination. Il a insisté sur cette distinction
essentielle qui est trop souvent passée sous silence. Il a souligné que notre
pays doit reposer sur l'adhésion volontaire de toutes ses composantes. Il a
mentionné que le gouvernement du Canada a le devoir de s'assurer que les
Québécois voudraient vraiment que le Canada se retire du Québec avant
d'engager une négociation sur la sécession.
Le ministre Dion propose de rechercher, entre
démocrates, une procédure juste et équitable par laquelle la question de la
sécession pourrait être tranchée. Cette procédure devrait s'inspirer de
trois principes : le pacifisme, la clarté et la légalité. «Si demain, M.
Bouchard pouvait convenir de ces trois principes, nous aurions fait un pas de
géant en tant que démocrates dans ce débat difficile», a ajouté M. Dion.
Le Ministre a conclu son discours en affirmant
que les Québécois ne renonceront jamais au Canada dans la clarté des choses.
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Pour informations :
André Lamarre
Secrétaire de presse
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