LE MINISTRE DION AFFIRME QUE LE TEMPS EST VENU
DE SORTIR DE L’« OBSESSION CONSTITUTIONNELLE »
TORONTO (ONTARIO), le 28 janvier
1999 – S’adressant aux étudiants et au corps professoral de l’Université
de Toronto, l’honorable Stéphane Dion, Président du Conseil privé et
ministre des Affaires intergouvernementales, a souligné l’importance de
respecter la Constitution. «Le respect de la Constitution est essentiel au bon
fonctionnement de notre démocratie et de tout notre système politique», a
affirmé M. Dion. «Le gouvernement du Canada respecte scrupuleusement la
Constitution canadienne et entend continuer de le faire.»
M. Dion a critiqué l’«obsession
constitutionnelle» qui, à son avis, a embrouillé le discours politique au
Canada par le passé, bien qu’elle ait perdu du terrain ces dernières années.
Cette obsession vient d’une
«croyance fausse qui veut que l’existence d’un mouvement séparatiste fort
au Canada est la preuve que la Constitution de ce pays ne fonctionne pas et qu’il
doit donc la modifier de fond en comble s’il veut survivre.» Le Ministre a
ajouté que «les modifications constitutionnelles ne doivent surtout pas être
des monnaies d’échange. Chaque proposition doit être considérée à son
mérite, selon le bénéfice qu’en tire la population.»
Le Ministre a fait remarquer que
plus nous nous éloignons de l’obsession constitutionnelle, mieux nous
comprenons le phénomène sécessionniste, mieux nous parvenons à faire la
distinction entre ce phénomène et d’autres réalités canadiennes et plus
nous considérons de façon concrète et salutaire les pouvoirs et rôles
respectifs des gouvernements.
M. Dion rejette l’idée que
la «souveraineté-partenariat» est une solution modérée. «Ce n’est pas
vrai que le fédéralisme renouvelé et la souveraineté-partenariat sont des
notions voisines. Entre les deux, il y a un gouffre, celui de la sécession.»
Il a poursuivi en ajoutant «Ou on fait sécession, ou on ne la fait pas. Ou on
reste dans le Canada, ou on sort du Canada pour faire du Québec un État
indépendant.»
Le Ministre a déclaré que «le
plus sûr moyen de diviser les Québécois entre eux est de les plonger dans une
tentative de sécession sur la base d’une question confuse, d’une majorité
incertaine et sans cadre légal.»
Un des plus grands problèmes
résultant de l’«obsession constitutionnelle», d’ajouter le Ministre, est
qu’elle «conduit à inclure dans l’enjeu sécessionniste toutes sortes de
considérations qui n’ont rien à y faire.»
Le Ministre a indiqué que la
réforme du partage des pouvoirs doit venir d’un désir de mieux servir les
Canadiens. «Les transferts de pouvoirs ne peuvent calmer le séparatisme s’ils
sont effectués en fonction de cette seule visée», a affirmé M. Dion. Il a
ajouté qu’on ne renforce pas un pays en se fondant sur une telle logique de
séparatisme interieur. «Chaque nouveau transfert conduirait les Québécois à
se retrancher toujours davantage sur leur territoire, à se définir par un ‘nous’
exclusif, à ne plus voir les autres Canadiens que de loin en loin et à rejeter
le gouvernement canadien et les institutions communes canadiennes comme une
menace à leur nation, un corps étranger.»
Le Ministre a terminé en
disant que «nous convenons de plus en plus que notre Constitution «fonctionne»
même si elle est perfectible.» Il a poursuivi en rappelant à son auditoire
que, la plupart du temps, les questions peuvent être réglées plus
efficacement en dehors de la réforme constitutionnelle et de ses rigidités.
«La solution à nos problèmes politiques, économiques et sociaux ainsi que la
promotion des valeurs auxquelles nous croyons n’exigent pas un chambardement
constitutionnel», a affirmé M. Dion.
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André Lamarre
Secrétaire de presse
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