LE MINISTRE STÉPHANE DION AFFIRME QUE CE QUI FAIT LE GÉNIE PROPRE DU
FÉDÉRALISME EST SA CAPACITÉ DE CONCILIER LA DIVERSITÉ DANS L'UNITÉ
PUEBLA (MEXICO), le 30 septembre 1999 –
Prenant la parole aujourd'hui lors du 4e Congrès international des Amériques,
qui se déroule sous le thème «Les Amériques en transition : les défis du
nouveau millénaire», l'honorable Stéphane Dion, Président du Conseil privé
et ministre des Affaires intergouvernementales, a déclaré que le fédéralisme
est l'une des voies qui peut le mieux «contribuer à l'épanouissement et à la
promotion des valeurs de tolérance et de solidarité» dans un monde de plus en
plus diversifié.
M. Dion a décrit la coexistence de populations
différentes dans un même pays comme étant l'un des principaux enjeux du
prochain siècle pour les Amériques et pour le monde entier. Il a poursuivi en
faisant valoir que le fédéralisme peut nous aider à composer avec ces enjeux,
car il permet «à des peuples ayant des identités propres de collaborer dans
le but d'atteindre des objectifs communs au sein d'un même État.»
Le Ministre a ensuite défini les grands
principes qui guident la façon canadienne de rechercher l'unité dans la
diversité. «Le système canadien est avant tout fondé sur les droits
individuels», d'affirmer M. Dion. «Cela dit, les individus entretiennent ou
développent des affinités du fait qu'ils partagent des traits communs.
Certaines de ces affinités (...) se traduisent en identités collectives (...)
L'idéal canadien consiste à voir dans ces différences entre groupes de
citoyens l'inverse d'un problème, une force qui, au lieu de séparer les
citoyens, leur permet de mener ensemble la recherche plurielle de ce qui est
juste et bien.» Il a ajouté que «la promotion des affinités ou des
identités collectives au Canada n'équivaut pas à la négation des droits
individuels.»
M. Dion a brossé un tableau des forces
historiques qui ont contribué à modeler la diversité culturelle du Canada. Il
a rappelé plus particulièrement «la chance, le privilège et l'obligation»
que le Canada a hérités de son histoire «de promouvoir cette langue [la
langue française] ainsi que les cultures d'expression française au Québec,
dans l'ensemble du Canada et partout dans le monde.»
Le ministre Dion a insisté sur la question des
identités collectives au Canada, en s'attardant tout particulièrement à la
spécificité du Québec et à la recherche d'une plus grande autonomie pour les
peuples autochtones. Il s'est servi de ces exemples pour illustrer comment on
peut concilier les droits individuels et les identités collectives.
Le Ministre a ensuite abordé le sujet de la
souplesse du fédéralisme canadien en expliquant que la Constitution canadienne
procure une grande liberté d'action aux provinces pour qu'elles puissent
poursuivre des objectifs communs, compte tenu de leurs contextes différents.
«On le voit, a-t-il précisé, l'égalité de statut des provinces n'est pas à
confondre avec l'uniformité.»
«L'idéal poursuivi par notre pays, à travers
sa forme fédérative, ses institutions démocratiques, ses chartes des droits,
son bilinguisme et son multiculturalisme, est de permettre à chacun de ses
citoyens de s'épanouir dans la liberté, en tenant compte du contexte dans
lequel il évolue, dans le respect de ses appartenances collectives» a indiqué
le Ministre. «C'est dans la poursuite de cet idéal que réside la
consolidation de notre unité.»
En terminant, le Ministre a rejeté l'idée que
l'existence d'un mouvement séparatiste au Québec soit la preuve que le
fédéralisme canadien ne fonctionne pas : «Le Canada est incontestablement un
pays qui fonctionne, qui offre à ses citoyens l'une des meilleures qualités de
vie qui soient. Cette qualité de vie vient en bonne partie d'une tolérance,
d'un esprit d'ouverture, d'une confiance mutuelle entre populations différentes.»
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Pour informations:
André Lamarre
Conseiller spécial
(613) 943-1838
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