14 septembre 2000
Victoria, Colombie Britannique

Le texte prononcé fait foi

Introduction

• Heureux d’être ici

• Vous savez que le greffier du Conseil privé porte plusieurs chapeaux : secrétaire du Cabinet, sous-ministre du premier ministre et chef de la fonction publique

• Mon rôle de chef de la fonction publique a pour moi une importance toute particulière lorsque je m’adresse à un auditoire, qu’il soit de l’intérieur ou de l’extérieur de l’administration publique fédérale

• à cause de l’importance que représente une fonction publique efficace pour le pays et les citoyens, cela a des conséquences pour l’économie et la société en général

• à cause des importantes questions sociales qui définiront la manière dont nous remplirons notre mandat vis-à-vis le gouvernement et les citoyens dans l’avenir

• Depuis que je suis greffier, je me suis beaucoup préoccupé des problèmes de gestion. Je veux que le Canada ait la fonction publique dont il a besoin au XXI^e siècle

• La raison en est simple :

• il faut que la fonction publique demeure une institution nationale bilingue forte, représentative, professionnelle et impartiale sur le plan politique pour offrir aux Canadiens le service de la plus haute qualité au XXI^e siècle

• une fonction publique efficace est essentielle aux intérêts du Canada, c’est-à-dire avoir une économie forte, rester à la fine pointe de la révolution du savoir et créer la meilleure qualité de vie pour les citoyens

• Le gouvernement l’a reconnu très clairement et de façon historique lorsqu’il s’est engagé à mettre l’accent sur le recrutement, le maintien en poste et l’apprentissage de sa main-d’oeuvre lors du discours du Trône de l’an dernier

• jamais discours du Trône au Canada n’avait évoqué de cette façon la fonction publique

• Et il faut bien savoir que ce n’était pas une allusion de pure forme

• cela faisait partie d’un ensemble complet d’engagements en vue de bâtir une économie dynamique, qui marque bien la contribution que nous apportons à notre pays

• Mon message de ce soir est donc le suivant :

• nous devons tous travailler ensemble pour faire de la fonction publique un lieu de travail prisé, moderne et respecté. Il faut pour cela la participation des syndicats, des employés et des gestionnaires. Cela ne se fera pas sans vous

• je crois que nos objectifs sont les mêmes et nous pouvons travailler au bien-être des Canadiens

• Il y a déjà beaucoup d’activités en cours dans les ministères et les organismes centraux et de concert avec les syndicats, mais il nous faut aller plus loin encore

• l’an dernier, le sondage auprès des fonctionnaires fédéraux a été un outil important qui nous a permis de recenser les problèmes à résoudre

• trois comités de sous-ministres ont consacré beaucoup de temps et d’énergie à étudier les questions relatives au recrutement, au maintien en poste ainsi qu’à l’apprentissage et au perfectionnement, et ont cerné des mesures à court et à long terme pour résoudre les difficultés

• Les années de croissance à grande échelle, suivies d’années de recrutement minimal puis d’années de compression des effectifs font aujourd’hui sentir leurs effets sur la composition de l’effectif

• Il est clair que nous n’avons jamais eu à affronter le défi de recrutement qui se dresse aujourd’hui devant nous

• Plus encore, il nous faut constituer un effectif capable de travailler avec les technologies nouvelles, qui transforment la façon dont nous travaillons et modifient même nos choix stratégiques

• la fonction publique est le moteur de la connexion entre les citoyens et l’État, et entre le Canada et le reste du monde

• Nous sommes maintenant tous des travailleurs du savoir. Nous devons réfléchir sérieusement à ce qu’il faut faire pour attirer et garder dans les postes vacants et à devenir la nouvelle génération de travailleurs du savoir

• qui nous mènera dans le monde de demain pendant une bonne partie du siècle nouveau

• qui évoluera dans un nouvel environnement mouvant, axé sur la collaboration et sur le citoyen

• Mais, chose toute aussi importante,

• nous devons créer l’environnement qui nous permettra de tirer la meilleure contribution possible de tous les employés, quel que soit le moment où ils ont été embauchés, quel que soit le poste qu’ils occupent ou convoitent et qui leur permettra de s’épanouir en tant que personnes

Être un employeur du savoir de choix

• Pour y parvenir, je m’engage à ce que nous devenions un employeur de choix

• C’est-à-dire qu’il nous faut créer un cadre de travail enrichissant qui soit source de fierté pour le fonctionnaire et pour le citoyen

• Pour y parvenir, il faut bien comprendre le nouvel univers de travail fondé sur le savoir

• En vérité, notre travail a toujours été axé sur le savoir, qu’il s’agisse d’élaboration de politiques, de sciences, de droit, etc.

• aujourd’hui, même les emplois opérationnels traditionnels et d’administration des programmes sont davantage axés sur le savoir

• plus que jamais, les cols bleus s’adaptent aux techniques et technologies nouvelles

• Nos employés ont plus de latitude que jamais pour prendre eux-mêmes des décisions, s’informer à une multitude de sources pour faire leurs choix et appliquer de nouvelles technologies sans se contenter de suivre les directives rigides d’un manuel ou les ordres d’un supérieur

• dans notre nouveau milieu de travail, le leadership ne doit pas être la chasse gardée de quelques haut placés; nous devons aider et encourager les gens à tous les niveaux à devenir des leaders

• dans notre nouveau milieu de travail, nous devons avoir un effectif qui reflète la richesse et la diversité de la société canadienne

• la représentativité est importante, non seulement pour être à l’image de la population canadienne, mais aussi pour voir des politiques enrichies par la diversité des points de vue

• C’est autant de gagné car tout cela ne peut que renforcer l’action importante que nous exerçons dans la vie du pays en la concentrant là où elle pourra vraiment changer les choses

• cela cadre également avec ce que nous devons faire pour attirer et garder les nouvelles recrues et éliminer certaines des tracasseries qui irritent les employés d’aujourd’hui

• Notre tâche est donc relativement simple : solidifier nos atouts traditionnels et améliorer certaines de nos pratiques. Vrai?

• faux

• aujourd’hui nous ne sommes plus les seuls à vouloir nous entourer de gens capables de changer les choses

• Les gouvernements provinciaux et territoriaux, les gouvernements des Premières nations, le secteur bénévole et même les entreprises privées peuvent offrir des emplois où l’on sent que l’on fait quelque chose de valable pour la société

• les autres pouvoirs publics font face aux mêmes défis que nous en matière de recrutement et de maintien en poste de la main-d’oeuvre. La concurrence est compétitive

• il n’y a aucune raison de nous reposer sur nos lauriers

La modernisation de la fonction publique

• Il faut donc admettre qu’une fonction publique dynamique et renouvelée ne sera pas le fruit d’un coup du sort, bon ou mauvais, ou de l’absence de concurrence

• il faudra examiner sérieusement ce que nous devons faire pour créer un cadre de travail vraiment moderne

• cela entraînera des changements radicaux à nos vieilles méthodes de travail lentes et rigides

• Par exemple, je sais que la mise en oeuvre de la Norme générale de classification crée des difficultés pour l’employeur, les employés et les agents de négociation

• mais vous-même avez déjà beaucoup fait pour changer la façon dont nous calculons la valeur du travail dans la fonction publique et rémunérons les employés de façon juste et équitable

• la Norme générale de classification (NGC) peut nous aider à recruter et à garder des éléments compétents et dévoués dans tous les ministères et organismes fédéraux

• Et nous allons continuer à aller de l’avant avec ce projet

• Le genre de changement structurel illustré par la NGC doit avoir pour complément des efforts vigoureux de recrutement, de conservation et d’apprentissage

• Comme je l’ai dit, trois comités de sous-ministres ont commencé en octobre 1999 à travailler sur le recrutement, le bien-être en milieu de travail et l’apprentissage

• En réponse à une lettre d’appel que je leur ai envoyée, tous les ministères ont recensé les problèmes et décrit les nombreuses initiatives déjà prises ou en voie de l’être chez eux, et ont mis en évidence les secteurs où de l’aide à l’échelle de tout le système est nécessaire

• Chaque comité a soigneusement examiné les problèmes qui se posent et ce qui doit être fait pour déterminer les priorités et les pratiques exemplaires

• vous trouverez cela dans les trois rapports des comités que vous pouvez consulter sur mon site Web

• un nombre important de mesures peuvent maintenant être prises et je vous encourage à être de la partie

• La conclusion qui ressort de tous ces rapports est qu’il ne faut pas traiter en vase clos le recrutement, le maintien en poste et l’apprentissage

• ce que nous faisons dans un domaine doit être renforcé par les actions dans les deux autres

• je veux la concertation de ces efforts et non leur dispersion

• je sais que chaque action doit tenir compte des autres

• C’est le cas du rapport Perinbam (Plan d’action du groupe de travail sur la participation des minorités visibles), qui nous a conduit récemment à prendre des engagements clairs en vue de créer un milieu de travail diversifié, et celui des réalisations du Groupe de travail sur une fonction publique inclusive

• cela tiendra certainement compte de la réponse au rapport Fryer, puisque toutes nos stratégies doivent prendre en considération le rôle légitime des agents négociateurs des employés

• et de notre détermination à maintenir le respect pour les droits linguistiques et le principe du mérite dans tout ce que nous accomplissons

• Tout cela nous conduit à une approche cohérente dans les dossiers axés sur l’élément humain, une approche qui déterminera notre succès dans l’avenir

• cette stratégie nous aidera aussi à faire des choix pour que nos nouveaux investissements donnent les meilleurs résultats possible

• Je veux insister sur ces résultats

• pour obtenir l’appui du gouvernement dans nos démarches concernant le recrutement, le maintien en poste et l’apprentissage, il nous faut une stratégie claire et intelligente qui donne des résultats coordonnés à long terme

• Nous sommes en bonne voie d’y parvenir, non pas au moyen d’une seule grande stratégie pour l’appareil gouvernemental tout entier, mais en nous assurant que les ministères voient bien le caractère prioritaire de ces questions et qu’ils reçoivent l’aide qui mènera à des résultats

Donnant-donnant

• Cela constitue de toute évidence pour les gestionnaires de la fonction publique une série importante de défis à relever

• la nécessité d’une réflexion vaut toutefois de part et d’autre dans cette salle

• il faut vraiment penser différemment, se livrer à une réflexion à l’image du milieu de travail que nous bâtissons et du climat au travail que nous voulons créer

• pour y arriver, la flexibilité et la collaboration sont essentielles

• Je pense que les agents de négociation de la fonction publique doivent aussi faire le point sur leur propre rôle dans la promotion d’un milieu de travail qui soit le véritable miroir des intérêts et des préoccupations de la relève

Conclusion – Conserver nos valeurs et en être fier

• Mais il ne s’agit pas exclusivement de changement

• nos valeurs essentielles vont continuer de nous guider

• nous restons également attachés à travailler avec les agents de négociation pour résoudre les problèmes dans le respect réciproque et le dévouement commun vis-à-vis des citoyens et de la fonction publique

• Nous savons tous que l’élément humain est l’élément clé de la fonction publique

• et que le défi est d’apporter des changements au profit de ceux qui composent la fonction publique, ceux qui sont déjà parmi nous et ceux que nous voulons attirer et garder dans nos rangs dans les années à venir

• Nous tous, gestionnaires, syndicats et employés, avons notre rôle à jouer dans cette transformation

• le CNM sera un forum déterminant pour que ces progrès soient réels et efficaces

• c’est ici que nous élaborerons une grande partie de ce qui doit se faire et que nous aurons la chance de batîr un consensus

• J’attends donc avec impatience de prendre connaissance des résultats du colloque et de l’ensemble de vos travaux

• Merci