Notes pour une allocution de
Mel Cappe
Greffier du Conseil privé et Secrétaire du CabinetSymposium de l’Association professionnel des cadres de la fonction publique du Canada (APEX)
Ottawa (Ontario)
Le 6 juin 2001
Le texte prononcé fait foi
Introduction
- si le Chef de la fonction publique a quelque chose de neuf à leur apprendre ou s’il se répétera.
- Je vous parlerai, entre autres, de la réforme de la gestion des ressources humaines qui représente, selon moi, un changement de culture qui nous permettra d’atteindre l’excellence.
- L’établissement d’une fonction publique modernisée et capable de servir les Canadiens et Canadiennes est un projet qui doit tous nous motiver. Voici, en résumé, le message que j’aimerais vous livrer.
Excellence et innovation — Des attentes aux résultats
- que la fonction publique du Canada vit une période absolument emballante;
- même si le reporter qui parlait du Symposium ce matin, à la radio de CBC, a dit que la vie de fonctionnaire aujourd’hui n’est pas toujours rose;
- d’une part, les ministres nous demandent de leur prodiguer des conseils judicieux sur des questions de plus en plus complexes;
- et, d’autre part, les citoyens exigent que nous leur fournissions des services améliorés en temps opportun et par les moyens de leurs choix.
- Nous passons de l’économie postindustrielle à celle du savoir.
- Les gouvernements évoluent dans un monde qui est en pleine mutation.
- Un monde qui exige plus que jamais l’excellence et l’innovation.
- Le Canada et le reste du globe exigent l’excellence.
- Nous avons le devoir de servir les Canadiens et les Canadiennes avec excellence.
- « [...] nous croyons qu’un gouvernement peut contribuer activement au mieux-être de la société. Pour ce faire, il doit pouvoir compter sur une fonction publique de haut niveau. Je suis fier de notre fonction publique. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour que la fonction publique continue de disposer des talents dont elle a besoin dans sa poursuite de l’excellence. »
- Comme le suggère le titre de votre symposium, il faut pouvoir compter au XXIe siècle sur une fonction publique compétente, impartiale, représentative et moderne : notre pays et notre succès en dépendent.
- En poursuivant l’excellence et l’innovation, nous pouvons aider le Canada et nos co-citoyens à mieux réussir dans l’économie mondiale.
- Il est facile de faire des beaux discours sur l’excellence, mais où en sommes nous pour la mise en œuvre?
- C’est comme la météo : tout le monde en parle, mais ça s’arrête là.
- C’est une tâche très exigeante pour tous les fonctionnaires.
- Et une tâche qui devient tout particulièrement difficile lorsque nous sommes appelés à faire des choix difficiles — notamment pour tenir compte des contraintes budgétaires — tout en servant l’intérêt public.
- Ainsi, la plupart d’entre eux entreprennent leur carrière en se croyant justifiés de s’en tenir aux modèles éprouvés pour éviter les risques d’échec.
- D’abord, il faut se rappeler que toutes les organisations et tous les leaders ont à affronter des obstacles pour parvenir à l’excellence.
- Et ensuite, il faut aussi toujours s’interroger sur la contribution personnelle que l’on peut faire pour améliorer la performance de nos ministères et bâtir une fonction publique moderne, dynamique et innovatrice.
Ce qui doit changer et ce qui doit demeuré
- Où que nous soyons dans la hiérarchie, nous léguons tous quelque chose à l’organisation et à notre entourage — nous sommes également appelés à renforcer l’institution et la gestion des ressources humaines.
- Il est d’ailleurs urgent que vous commenciez à opérer ce changement culturel qui s’impose, sans attendre la réforme législative qui découlera de la modernisation de la gestion des ressources humaines.
- Qu’est-ce qui doit changer et qu’est-ce qui doit demeuré dans cette fonction publique du XXIe siècle?
- Dans son rapport sur les valeurs et l’éthique, le regretté John Tait écrivait ceci : « d’abord, il y a le fait que c’est avant tout par l’exemple des leaders que les valeurs sont transmises, entretenues et renforcées. »
- Il a souligné l’importance du leadership et des modèles de comportement fondés sur nos valeurs démocratiques, professionnelles, éthiques et humaines.
- Nos valeurs personnelles et professionnelles servent de guides fondamentaux dans nos choix en tant que gestionnaires : plus nos propres valeurs sont solides, plus nous prenons des décisions judicieuses et plus nous inspirons confiance à nos équipes.
Maintenant, que faut-il changer?
- La transformation du cybergouvernement privilégie l’élément humain à la technologie.
- C’est un monde où nos valeurs — le mérite, la compétence, l’équité et l’inclusion — demeurent solides, mais où nous sommes plus ouverts à l’idée de trouver des façons nouvelles de répondre aux besoins des Canadiens et Canadiennes d’appuyer les ministres.
- Nous devons dorénavant accepter que nos subalternes prennent des risques, fassent preuve de créativité et privilégient le côté humain.
- Il faut toutefois savoir quel risque prendre.
- Je préfère les échecs instructifs aux réussites stupides.
- Évidemment, la gestion des risques suppose que l’on apprend des échecs subis et des victoires remportées.
- Avons-nous reconnu et applaudit les idées géniales et les pratiques exemplaires?
- Avons-nous réussit à constituer un effectif qui nous apporte une richesse de cultures et d’idées?
- Les gestionnaires qui opèrent selon cette réalité obtiennent généralement un meilleur rendement de leurs employés et de leurs équipes.
Le défi d’améliorer la gestion des ressources humaines
- Après tout, l’une des raisons qui ont incité la majeure partie d’entre nous à venir travailler ici, au gouvernement, c’était d’avoir un emploi où l’on aurait la possibilité de faire bouger les choses et aussi de servir l’intérêt public.
- Notamment parce que les autres gouvernements, le secteur privé et le secteur bénévole avec qui nous sommes en concurrence, et aussi en partenariat, attirent les gens avec le même genre d’arguments.
- Et parce que le secteur privé sera toujours capable de faire des offres plus alléchantes aux gens.
- Et cela s’applique aux fonctions aussi fondamentales que nos processus de dotation à notre façon jusqu’à la façon que nous traitons nos employés tout au long de leur carrière dans la fonction publique.
- Si les gens sont heureux de se lever le matin et de venir travailler, nous pourrons attirer d’autres à se joindre à nous.
- La meilleure stratégie de recrutement est celle qui consiste à bien traiter nos employés actuels.
- Aujourd’hui, les fonctionnaires consacrent beaucoup trop de temps à brasser de la paperasse et à manœuvrer entre les contrôles, ou à les contourner quand il le faut à force d’ingéniosité ou de contacts personnels.
- Êtes-vous surpris d’apprendre que cette affirmation est tirée du rapport de la commission Glassco qui remonte à 1962?
- En 1962, la Commission Royale Glassco disait : laisser les gestionnaires gérer.
- En 1979, la Commission Royal Lambert disait : obligeons les gestionnaires à gérer.
- Et cette année encore, le vérificateur général suppliait : s’il vous plaît... gérez!
- Vous rendez-vous compte qu’essentiellement, la plupart des études réalisées depuis soulèvent le même point?
- La nécessité de moderniser la gestion des ressources humaines est plus grande que jamais si nous voulons bien positionner le Canada sur l’échiquier mondial au XXIe siècle. Ceci comporte aussi de permettre au gouvernement de rivaliser efficacement avec le secteur privé dans sa recherche de talents.
- Le discours de Trône contient un engagement tout à fait clair en faveur de la réforme de la fonction publique :
- « Il [le gouvernement] est déterminé à aller au bout des réformes nécessaires pour que la fonction publique du Canada continue d’évoluer et de s’adapter. Innovation et dynamisme, tels seront les attributs d’une fonction publique à l’image de la diversité canadienne. Elle sera en mesure d’attirer et de développer les talents nécessaires pour servir les Canadiens au XXIe siècle. »
Le groupe de travail sur la modernisation de la gestion des ressources humaines
- Il est clair que nous continuons d’être animés par les valeurs comme le mérite, mais surtout par la façon dont nous les appliquons dans les tâches quotidiennes, par exemple l’embauche des gens, l’appui que nous leurs accordions afin qu’ils s’épanouissent au travail en favorisant leur perfectionnement.
- Le mérite peut être menacé par l’inefficacité.
- Et la nécessité de changer d’approche est manifeste depuis un certain temps, pour ne pas dire même depuis la Commission Glassco.
- Cette dernière signalait qu’une distinction doit être faite entre le principe du mérite et le système du mérite. Dans beaucoup de ses pratiques courantes, celui-ci empêche l’atteinte des principes établis; en son nom, de nombreuses procédures absurdes sont tolérées. Le système est devenu une fin en soi, l’emportant sur la nécessité d’accomplir le travail.
- Nous ne sommes pas vraiment au début de cette transformation.
- Nous avons réalisé des progrès au fil des ans dans le cadre actuel — et nous pouvons en accomplir encore plus.
- Toutefois, l’heure est venue de changer ce cadre.
- C’est le genre de changement de culture dont il est question dans mon rapport annuel quand je dis que « nous avons rompu avec le modèle traditionnel de la gestion dans la fonction publique, basée sur la hiérarchie et l’exécution des ordres » et avons commencé à faire de la fonction publique une institution axée sur les valeurs et l’élément humain comme beaucoup de gestionnaires et d’employés nous l’ont demandé.
- Équité, efficacité et flexibilité peuvent coexister — je ne crois pas que pour réaliser des gains en termes de mérite, nous devions nécessairement sacrifier l’efficacité. Celle-ci est aussi un objectif réaliste sans que nous ayons à nous empêtrer dans les règles. Pour parvenir à nos fins, nous devons poursuivre les trois principes en question.
- Le premier principe — et le plus important — est de confirmer l’importance du mérite et d’avoir une fonction publique non partisane, compétente et représentative.
- Le deuxième principe est que la gestion doit être responsable de la gestion des ressources humaines — avec tout ce que le mot « responsable » sous-entend.
- Le troisième principe est de confier la responsabilité des ressources humaines au plus bas niveau de gestion possible, selon les circonstances, dans chaque organisation.
- Et finalement le quatrième principe est d’assurer l’imputabilité des gestionnaires de leur gestion des ressources humaines.
Modernisation : préparer l’avenir
- Entre autres, la diversité et les langues officielles.
- Les députés voulaient en effet connaître les progrès quant à l’amélioration de la représentativité de notre effectif.
- Les députés connaissaient bien les résultats de récentes études comme celle du Groupe de travail Perinbam intitulée Faire place au changement dans la fonction publique fédérale. Le comité parlementaire voulait connaître les mesures prises en ce sens.
- Or, afin d’améliorer les services et les conseils que nous dispensons, nous devons aller chercher des gens de tous les horizons culturels.
- La diversité est importante non pas seulement pour refléter la société canadienne, mais aussi pour renforcer notre société et la fonction publique.
- L’élargissement de nos idées, de nos expériences, de nos perspectives et de nos connaissances nous permettra de trouver des solutions plus judicieuses et de parvenir à l’excellence.
- permettre aux gestionnaires de gérer, c’est-à-dire leur donner plus de choix et favoriser la dotation fondée sur les compétences grâce à des processus justes, équitables et simples;
- promouvoir des relations de travail plus efficaces et plus souples;
- promouvoir la croissance et l’apprentissage personnels — autrement dit, intéressez-vous aux gens et ils s’intéresseront à vous;
- faire bon accueil aux spécialistes de l’extérieur qui arrivent avec d’idées diverses, car il peut y avoir parmi eux de futurs fonctionnaires de carrière. Même s’ils nous quittent après quelque temps, ils nous auront fait profiter de leur connaissances;
- et, j’aimerais que les gens se joignent à nous pour vivre l’expérience — quelques-un y resteront pour y faire carrière.
Langues Officielles
- Nous parlons d’une loi qui a été adoptée il y a plus de trente ans maintenant, et dont l’application représente un défi encore aujourd’hui.
Les cadres ont la chance de montrer la voie
- Après tout, le vrai test de leadership dans notre culture est le nombre de futurs leaders qui accomplissent des progrès en suivant votre exemple.
- Former des leaders pour la fonction publique de demain est la plus grande contribution que vous puissiez faire à celle-ci.
- Car souvent les gens et leur talent ont une incidence positive ou négative sur nos résultats et notre rendement global.
- Car une gestion axée sur l’élément humain peut indiquer aux employés que leurs intérêts et leurs opinions comptent — ce qui est clé pour le maintien en poste.
- Posez-vous les questions suivantes : comment puis-je convaincre les gens à venir travailler pour moi? Comment les encourager à ouvrir leurs horizons?
- Ai-je bien identifié mes besoins de recrutement? — car nous devons être sur les campus avant nos concurrents.
- Est-ce que je donne suite au dernier sondage réalisé auprès des fonctionnaires afin de créer un milieu de travail plus inclusif et plus productif?
- Ils cherchent activement à accroître la participation des groupes visés par l’équité en matière d’emploi dans les programmes institutionnels, notamment le programme Cours et affectations de perfectionnement.
- De leur côté, le Secrétariat du Conseil du Trésor et la Commission de la fonction publique examinent les façons de donner plus de souplesse aux règles et aux processus existants, et de déléguer aux sous-ministres et aux cadres.
- Les résultats révèlent que vous êtes dédiés à la fonction publique et à l’apprentissage continu, et ce sont là deux facteurs clés pour amener une main-d’œuvre du savoir sur la voie de l’excellence.
- Ceci démontre aussi que vous êtes fiers de votre travail et vous devriez l’être.
- L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle demeure une grande priorité pour chacun de vous, que vous prévoyiez travailler encore 5 ans ou 15 ans à la fonction publique.
- Ainsi, tout comme je sais que vous devez vous préoccuper des besoins de vos employés, je sais que les sous-ministres et moi nous devons en faire autant pour répondre à vos différents besoins professionnels.
Conclusion
- créer un milieu de travail à la fonction publique qui attire et qui permet de tirer le meilleur de tous les gens qui y travaillent;
- trouver des solutions innovatrices pour répondre aux priorités gouvernementales d’aujourd’hui et de demain;
- et, s’adapter à un univers où les gens veulent être servis vite et bien.
- Comme leaders, vous pouvez mettre en œuvre des thèmes comme l’innovation et l’excellence et vous en inspirer au quotidien pour répondre aux besoins des citoyens et de vos employés.
- Cela veut dire prendre un engagement, sans plus attendre, envers l’élément humain de la gestion des ressources humaines.
- Pour moi, ceci comprend aussi « bâtir » la réforme et y contribuer.
- Je m’engage personnellement à mener à bien cette réforme, pour le bien de nos enfants aussi.
- « Mattingly a-t-il dépassé vos attentes? »
- « Je dirais qu’il a fait mieux que ça. »
- Nous pouvons diriger des équipes dont les gens veulent faire partie et dans lesquelles ils veulent rester.
- Je veux faire partie d’une fonction publique axée sur l’excellence et l’innovation.
- Et nous pouvons répondre aux attentes des Canadiens et Canadiennes en visant, toujours, l’excellence et l’innovation.