La fonction publique du XXIe siècle
Notes pour une allocution de
Mel Cappe
Greffier du Conseil privé et Secrétaire du Cabinet
Symposium de l’Association professionnel des cadres de la
fonction publique du Canada (APEX)
Ottawa (Ontario)
Le 6 juin 2001
Le texte prononcé fait foi
Introduction
- D’abord, je tiens à remercier les organisateurs du Symposium de nous
avoir préparé un programme de deux jours aussi intéressant et aussi
instructif.
- Je ne manque jamais l’occasion de prendre la parole devant les membres
de l’APEX; après tout, vous constituez le groupe de leaders le plus
imposant de la fonction publique à qui j’ai la chance de m’adresser.
- Évidemment, les habitués de cette conférence pourraient commencer à se
demander :
- si le Chef de la fonction publique a quelque chose de neuf à leur
apprendre ou s’il se répétera.
- Oui, je vais revenir sur certains points fondamentaux, et oui, j’ai
autre chose à vous dire.
- Je vous parlerai, entre autres, de la réforme de la gestion des
ressources humaines qui représente, selon moi, un changement de culture
qui nous permettra d’atteindre l’excellence.
- L’établissement d’une fonction publique modernisée et capable de
servir les Canadiens et Canadiennes est un projet qui doit tous nous
motiver. Voici, en résumé, le message que j’aimerais vous livrer.
- La réforme de la fonction publique, pourra fournir la flexibilité aux
cadres et à tous les fonctionnaires les politiques et les outils modernes
qui peuvent soutenir votre engagement personnel envers nos valeurs et envers
l’excellence.
- N’attendez pas la réforme formelle — prenez les devants!
Excellence et innovation — Des attentes aux résultats
- Nous avons, selon moi, une fonction publique diversifiée et innovatrice
que nous pouvons rendre plus forte.
- En ma qualité de Chef de la fonction publique, une partie de mes
fonctions consiste à établir un plan de gestion qui s’aligne sur les
objectifs du gouvernement formulés dans le discours du Trône.
- Ça peut sembler vague — vertigineux même — dans l’esprit de
certains, car il est parfois difficile d’apprécier les vrais défis à
relever sur la ligne de front, dans les régions et dans les directions de
cette immense institution.
- Je vous comprends : je suis passé par là moi-même. Je commencerai donc
par vous dire :
- que la fonction publique du Canada vit une période absolument
emballante;
- même si le reporter qui parlait du Symposium ce matin, à la radio de
CBC, a dit que la vie de fonctionnaire aujourd’hui n’est pas
toujours rose;
- d’une part, les ministres nous demandent de leur prodiguer des
conseils judicieux sur des questions de plus en plus complexes;
- et, d’autre part, les citoyens exigent que nous leur fournissions des
services améliorés en temps opportun et par les moyens de leurs choix.
- La période de transition que nous vivons comme fonctionnaires en ce
moment de transition ne facilite pas les choses.
- Nous passons de l’économie postindustrielle à celle du savoir.
- Les gouvernements évoluent dans un monde qui est en pleine mutation.
- Un monde qui exige plus que jamais l’excellence et l’innovation.
- Le Canada et le reste du globe exigent l’excellence.
- Nous avons le devoir de servir les Canadiens et les Canadiennes avec
excellence.
- D’ailleurs, le Premier ministre a été clair sur ses attentes à ce
sujet :
- « [...] nous croyons qu’un gouvernement peut contribuer
activement au mieux-être de la société. Pour ce faire, il doit pouvoir
compter sur une fonction publique de haut niveau. Je suis fier de notre
fonction publique. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires
pour que la fonction publique continue de disposer des talents dont elle a
besoin dans sa poursuite de l’excellence. »
- Comme le suggère le titre de votre symposium, il faut pouvoir compter
au XXIe siècle sur une fonction publique compétente,
impartiale, représentative et moderne : notre pays et notre succès
en dépendent.
- En poursuivant l’excellence et l’innovation, nous pouvons aider le
Canada et nos co-citoyens à mieux réussir dans l’économie mondiale.
- Mais avant de pousser plus loin la réflexion, j’aimerais m’adresser
à quelques questions.
- Pouvons-nous réellement affirmer que l’excellence et l’innovation
sont manifestes dans tout ce que nous faisons en tant qu’institution et en
tant que dirigeants?
- Il est facile de faire des beaux discours sur l’excellence, mais où
en sommes nous pour la mise en œuvre?
- C’est comme la météo : tout le monde en parle, mais ça s’arrête
là.
- C’est dû en bonne partie au fait qu’il n’est pas facile de demeurer
attaché aux principes de l’excellence et de l’innovation — c’est
une tâche difficile et exigeante, qui nécessite un style de gestion axé
sur l’élément humain.
- C’est une tâche très exigeante pour tous les fonctionnaires.
- Et une tâche qui devient tout particulièrement difficile lorsque nous
sommes appelés à faire des choix difficiles — notamment pour tenir
compte des contraintes budgétaires — tout en servant l’intérêt
public.
- L’excellence n’est pas seulement notre défi à nous, leaders de la
fonction publique, comme j’ai pu le constater lors de mes discussions avec
des leaders du secteur privé et du secteur bénévole.
- Dans bon nombre d’organisations, la première chose qu’apprennent les
nouveaux cadres, c’est qu’on peut se contenter de résultats
« satisfaisants ».
- Ainsi, la plupart d’entre eux entreprennent leur carrière en se
croyant justifiés de s’en tenir aux modèles éprouvés pour éviter
les risques d’échec.
- Alors que faire si l’on veut vraiment bâtir une fonction publique
prête à relever les défis du XXIe siècle?
- D’abord, il faut se rappeler que toutes les organisations et tous les
leaders ont à affronter des obstacles pour parvenir à l’excellence.
- Et ensuite, il faut aussi toujours s’interroger sur la contribution
personnelle que l’on peut faire pour améliorer la performance de nos
ministères et bâtir une fonction publique moderne, dynamique et
innovatrice.
Ce qui doit changer et ce qui doit demeuré
- Le récent sondage de l’APEX révèle que d’ici dix ans, 75 % des
cadres actuels auront pris leur retraite, et beaucoup d’entre nous ont
sans doute songé à notre relève.
- Nous devons offrir le mentorat quant à ceux que nous avons repéré comme
ayant le potentiel de leaders dans nos équipes. Quelques ministères ont
des programmes pour permettre aux cadres proches de la retraite de partager
leur expérience.
- Où que nous soyons dans la hiérarchie, nous léguons tous quelque
chose à l’organisation et à notre entourage — nous sommes également
appelés à renforcer l’institution et la gestion des ressources
humaines.
- Il est d’ailleurs urgent que vous commenciez à opérer ce changement
culturel qui s’impose, sans attendre la réforme législative qui
découlera de la modernisation de la gestion des ressources humaines.
- Notre défi, en tant que gestionnaires appelés à laisser un héritage
aux fonctionnaires de demain, consiste à répondre à la question
suivante :
- Qu’est-ce qui doit changer et qu’est-ce qui doit demeuré dans cette
fonction publique du XXIe siècle?
- Lorsque je vous ai parlé pour la première fois en 1999, mon discours
portait sur les valeurs de la fonction publiques qui, elles, demeureront
comme notre fondation solide.
- Dans son rapport sur les valeurs et l’éthique, le regretté John Tait
écrivait ceci : « d’abord, il y a le fait que c’est avant
tout par l’exemple des leaders que les valeurs sont transmises,
entretenues et renforcées. »
- Il a souligné l’importance du leadership et des modèles de
comportement fondés sur nos valeurs démocratiques, professionnelles,
éthiques et humaines.
- Nos valeurs personnelles et professionnelles servent de guides
fondamentaux dans nos choix en tant que gestionnaires : plus nos propres
valeurs sont solides, plus nous prenons des décisions judicieuses et plus
nous inspirons confiance à nos équipes.
- Les valeurs traditionnelles de la fonction publique ont un aspect
unificateur que les valeurs individuelles n’ont pas — elles forment la
base sur laquelle nous nous guidons tous depuis la Seconde Guerre mondiale
et qui continue d’être renforcée dans la fonction publique aujourd’hui.
- Ces valeurs créent même un climat propice au recrutement, au maintien en
poste de l’effectif et à l’obtention de résultats de qualité.
Maintenant, que faut-il changer?
- L’an dernier, je me suis également référé à nos valeurs de base
pour vous parler de Fonctionnaires sans frontières, c’est-à-dire
de la nécessité d’apprendre à travailler très différemment dans un
cybergouvernement, et dans un monde qui nous oblige de dépasser les
cloisonnements.
- La transformation du cybergouvernement privilégie l’élément humain
à la technologie.
- C’est un monde où nos valeurs — le mérite, la compétence, l’équité
et l’inclusion — demeurent solides, mais où nous sommes plus ouverts
à l’idée de trouver des façons nouvelles de répondre aux besoins des
Canadiens et Canadiennes d’appuyer les ministres.
- Comme je l’ai indiqué l’an dernier, le défi consiste en partie à s’adapter
aux changements culturels provoqués par la connectivité, surtout quand les
Canadiens et Canadiennes s’attendent à des réponses, des services et des
renseignements sur-le-champ.
- Nous devons dorénavant accepter que nos subalternes prennent des
risques, fassent preuve de créativité et privilégient le côté humain.
- Nos équipes doivent soutenir la prise de risques calculés et valoriser l’essai
de nouvelles idées.
- Il faut toutefois savoir quel risque prendre.
- Je préfère les échecs instructifs aux réussites stupides.
- Évidemment, la gestion des risques suppose que l’on apprend des
échecs subis et des victoires remportées.
- En ce qui concerne notre héritage et nos valeurs, nous devons nous poser
ces questions :
- Avons-nous reconnu et applaudit les idées géniales et les pratiques
exemplaires?
- Avons-nous réussit à constituer un effectif qui nous apporte une
richesse de cultures et d’idées?
- Il y a environ deux ans, une importante étude américaine sur le maintien
en poste dans beaucoup d’entreprises Fortune 500 concluait que la
plupart des gens quittent non pas à cause de l’organisation ou même de
la charge de travail, mais à cause de leur gestionnaire.
- Nous parlons ici de gestion des ressources humaines : ceci comporte à la
fois nos interactions avec nos employé(e)s ainsi que leurs idées et leurs
projets de travail.
- Les gestionnaires qui opèrent selon cette réalité obtiennent
généralement un meilleur rendement de leurs employés et de leurs
équipes.
Le défi d’améliorer la gestion des ressources humaines
- Je n’ai pas à vous rappeler qu’une carrière à la fonction publique
n’a pas son pareil.
- Après tout, l’une des raisons qui ont incité la majeure partie d’entre
nous à venir travailler ici, au gouvernement, c’était d’avoir un
emploi où l’on aurait la possibilité de faire bouger les choses et
aussi de servir l’intérêt public.
- Ces raisons ne sont toutefois pas suffisantes pour attirer et retenir les
employés talentueux dont nous avons besoin pour relever les défis du XXIe
siècle.
- Notamment parce que les autres gouvernements, le secteur privé et le
secteur bénévole avec qui nous sommes en concurrence, et aussi en
partenariat, attirent les gens avec le même genre d’arguments.
- Et parce que le secteur privé sera toujours capable de faire des offres
plus alléchantes aux gens.
- Pourtant, servir l’intérêt public exige de chacun de nous des normes
plus élevées que ce que le secteur privé semble exiger de ses employés.
- C’est pourquoi nous devons nous fixer des objectifs élevés pour
répondre aux besoins de nos employés et pour moderniser la fonction
publique.
- En mettant l’accent sur l’innovation et l’excellence, nous abaissons
les barrières qui nous empêchent encore aujourd’hui d’attirer et de
retenir les meilleurs employés et de les aider à donner le meilleur d’eux-mêmes.
- Et cela s’applique aux fonctions aussi fondamentales que nos processus
de dotation à notre façon jusqu’à la façon que nous traitons nos
employés tout au long de leur carrière dans la fonction publique.
- Si les gens sont heureux de se lever le matin et de venir travailler,
nous pourrons attirer d’autres à se joindre à nous.
- La meilleure stratégie de recrutement est celle qui consiste à bien
traiter nos employés actuels.
- La modernisation de la fonction publique nous obligera — à recruter des
milliers de nouveaux employés chaque année au cours de la prochaine
décennie, et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de faire
poireauter nos candidats prometteurs durant trois mois avant de leur faire
une offre. Ils seraient partis voir ailleurs depuis longtemps!
- Pour souligner l’urgence d’apporter les changements qui nous
libéreront des surdoses de processus, je veux vous lire ce court extrait d’un
rapport gouvernemental que je lisais dernièrement :
- Aujourd’hui, les fonctionnaires consacrent beaucoup trop de temps à
brasser de la paperasse et à manœuvrer entre les contrôles, ou à les
contourner quand il le faut à force d’ingéniosité ou de contacts
personnels.
- Êtes-vous surpris d’apprendre que cette affirmation est tirée du
rapport de la commission Glassco qui remonte à 1962?
- J’ai passé le week-end à lire certains rapports du gouvernement. Je
vous résumerai simplement le message livré dans trois d’entre eux :
- En 1962, la Commission Royale Glassco disait : laisser les
gestionnaires gérer.
- En 1979, la Commission Royal Lambert disait : obligeons les
gestionnaires à gérer.
- Et cette année encore, le vérificateur général suppliait : s’il
vous plaît... gérez!
- Vous rendez-vous compte qu’essentiellement, la plupart des études
réalisées depuis soulèvent le même point?
- La gestion des ressources humaines est donc un enjeu clé depuis longtemps
dans la fonction publique.
- La nécessité de moderniser la gestion des ressources humaines est plus
grande que jamais si nous voulons bien positionner le Canada sur l’échiquier
mondial au XXIe siècle. Ceci comporte aussi de permettre
au gouvernement de rivaliser efficacement avec le secteur privé dans sa
recherche de talents.
- Une autre différence aujourd’hui est l’appui indéniable des hautes
instances à cet égard.
- Le discours de Trône contient un engagement tout à fait clair en
faveur de la réforme de la fonction publique :
- « Il [le gouvernement] est déterminé à aller au bout des
réformes nécessaires pour que la fonction publique du Canada continue d’évoluer
et de s’adapter. Innovation et dynamisme, tels seront les attributs d’une
fonction publique à l’image de la diversité canadienne. Elle sera en
mesure d’attirer et de développer les talents nécessaires pour servir
les Canadiens au XXIe siècle. »
- Mme Robillard, qui est elle-même une partisane convaincue de
la réforme, vous confirmera que le Premier ministre et le Cabinet appuient
notre démarche.
Le groupe de travail sur la modernisation de la gestion des ressources
humaines
- Il est important de viser l’excellence en gestion des ressources
humaines car celle-ci détermine des décisions clés que les gestionnaires
sont appelés à prendre.
- Il est clair que nous continuons d’être animés par les valeurs comme
le mérite, mais surtout par la façon dont nous les appliquons dans les
tâches quotidiennes, par exemple l’embauche des gens, l’appui que
nous leurs accordions afin qu’ils s’épanouissent au travail en
favorisant leur perfectionnement.
- La protection du mérite peut être compromise par les règles qui sont
là en principe pour nous protéger.
- Le mérite peut être menacé par l’inefficacité.
- Et la nécessité de changer d’approche est manifeste depuis un
certain temps, pour ne pas dire même depuis la Commission Glassco.
- Cette dernière signalait qu’une distinction doit être faite
entre le principe du mérite et le système du mérite. Dans beaucoup de
ses pratiques courantes, celui-ci empêche l’atteinte des principes
établis; en son nom, de nombreuses procédures absurdes sont tolérées.
Le système est devenu une fin en soi, l’emportant sur la nécessité d’accomplir
le travail.
- Comme je l’ai indiqué dans le huitième rapport annuel au Premier
ministre sur la fonction publique, encore aujourd’hui, nous avons un
système de gestion des ressources humaines basé sur des lois qui
« ne nous permettent pas d’aller assez vite pour transformer la
fonction publique en une institution moderne, axée sur l’élément
humain ».
- Nous ne sommes pas vraiment au début de cette transformation.
- Nous avons réalisé des progrès au fil des ans dans le cadre actuel
— et nous pouvons en accomplir encore plus.
- Toutefois, l’heure est venue de changer ce cadre.
- C’est le genre de changement de culture dont il est question dans mon
rapport annuel quand je dis que « nous avons rompu avec le modèle
traditionnel de la gestion dans la fonction publique, basée sur la
hiérarchie et l’exécution des ordres » et avons commencé à
faire de la fonction publique une institution axée sur les valeurs et l’élément
humain comme beaucoup de gestionnaires et d’employés nous l’ont
demandé.
- Équité, efficacité et flexibilité peuvent coexister — je ne crois
pas que pour réaliser des gains en termes de mérite, nous devions
nécessairement sacrifier l’efficacité. Celle-ci est aussi un objectif
réaliste sans que nous ayons à nous empêtrer dans les règles. Pour
parvenir à nos fins, nous devons poursuivre les trois principes en
question.
- La ministre Robillard a prévu vous parler un peu plus tard du Groupe de
travail sur la modernisation de la gestion des ressources humaines dans la
fonction publique du Canada, mais je veux quand même aborder quelques
aspects de cet exercice avec vous.
- Dans ses travaux visant à proposer un nouveau cadre législatif pour la
gestion des ressources humaines, ce groupe de travail dirigé par Ranald
Quail s’inspirera de principes directeurs fondés sur les valeurs de la
fonction publique.
- Le premier principe — et le plus important — est de confirmer l’importance
du mérite et d’avoir une fonction publique non partisane, compétente
et représentative.
- Le deuxième principe est que la gestion doit être responsable de la
gestion des ressources humaines — avec tout ce que le mot
« responsable » sous-entend.
- Le troisième principe est de confier la responsabilité des ressources
humaines au plus bas niveau de gestion possible, selon les circonstances,
dans chaque organisation.
- Et finalement le quatrième principe est d’assurer l’imputabilité
des gestionnaires de leur gestion des ressources humaines.
- Le nouveau projet de loi devrait être déposé à l’été 2002.
- J’ai mis sur pied un comité de coordination, présidé par
Ronald Bilodeau, secrétaire associé du Cabinet, et formé de
dirigeants d’organismes centraux pour veiller à ce que nos efforts se
complètent et aillent tous dans le même sens.
- Je m’impliquerai moi-même et je suivrai avec intérêt les progrès de
la réforme, à laquelle, j’en suis convaincu, tous les sous-ministres,
les sous-ministres adjoints et les cadres contribueront de leur mieux.
Modernisation : préparer l’avenir
- La modernisation devrait nous aider à donner suite à un grand nombre de
nos priorités liées aux ressources humaines.
- Entre autres, la diversité et les langues officielles.
- Il y a quelques semaines, j’ai comparu devant le Comité permanent des
comptes publics afin de parler de gestion des ressources humaines. L’expérience
a été très positive et nous a permis de nous pencher longuement sur la
diversité.
- Les députés voulaient en effet connaître les progrès quant à l’amélioration
de la représentativité de notre effectif.
- Les députés connaissaient bien les résultats de récentes études
comme celle du Groupe de travail Perinbam intitulée Faire place au
changement dans la fonction publique fédérale. Le comité
parlementaire voulait connaître les mesures prises en ce sens.
- Mon engagement envers la diversité est très simple : une fonction
publique diversifiée fournira de meilleurs services à la population et
prodiguera des conseils plus judicieux aux ministres.
- Or, afin d’améliorer les services et les conseils que nous
dispensons, nous devons aller chercher des gens de tous les horizons
culturels.
- La diversité est importante non pas seulement pour refléter la
société canadienne, mais aussi pour renforcer notre société et la
fonction publique.
- Notre insistance sur la diversité relève du fait que le Canada est
appelé à relever d’immenses défis à l’intérieur et à l’extérieur
de ses frontières.
- L’élargissement de nos idées, de nos expériences, de nos
perspectives et de nos connaissances nous permettra de trouver des
solutions plus judicieuses et de parvenir à l’excellence.
- La diversité n’est qu’un des résultats que nous souhaitons obtenir
afin de moderniser la gestion des ressources humaines. Nous voulons en
outre :
- permettre aux gestionnaires de gérer, c’est-à-dire leur donner plus
de choix et favoriser la dotation fondée sur les compétences grâce à
des processus justes, équitables et simples;
- promouvoir des relations de travail plus efficaces et plus souples;
- promouvoir la croissance et l’apprentissage personnels — autrement
dit, intéressez-vous aux gens et ils s’intéresseront à vous;
- faire bon accueil aux spécialistes de l’extérieur qui arrivent avec
d’idées diverses, car il peut y avoir parmi eux de futurs
fonctionnaires de carrière. Même s’ils nous quittent après quelque
temps, ils nous auront fait profiter de leur connaissances;
- et, j’aimerais que les gens se joignent à nous pour vivre l’expérience
— quelques-un y resteront pour y faire carrière.
Langues Officielles
- Dans le dernier rapport annuel que j’ai présenté au Premier ministre,
je lui ai indiqué nos grandes priorités pour l’année à venir : la
gestion des ressources humaines, le cybergouvernement, une meilleure
capacité de recherche sur les politiques, la gestion financière et les
langues officielles.
- Je veux que nous axions nos efforts sur les langues officielles car c’est
une priorité toujours présente qui a besoin d’être renouvelée.
- Nous parlons d’une loi qui a été adoptée il y a plus de
trente ans maintenant, et dont l’application représente un défi
encore aujourd’hui.
- Au fil des années, nous avons changé la culture de la fonction publique
en mettant en place des lois et des politiques relatives aux langues
officielles. Nous avons réalisé des progrès, notamment pour ce qui est de
favoriser une participation équitable des deux communautés linguistiques
et de servir les Canadiens et les Canadiennes dans la langue officielle de
leurs choix.
- Mais, de toute évidence, nous n’avons pas atteint tous les objectifs
que nous nous étions fixé.
- À titre de gestionnaires, nous devons nous assurer de promouvoir
activement l’utilisation des deux langues officielles dans nos milieux de
travail, non seulement parce que c’est ce qu’exige la loi mais parce que
c’est une façon de montrer à nos collègues qu’on les respecte.
- Voilà donc quelques exemples des défis qui nous attendent et qui font
ressortir l’importance de moderniser la gestion des ressources humaines.
Les cadres ont la chance de montrer la voie
- Les cadres actuels guident ceux qui leur succéderont.
- Comme je l’ai déjà mentionné, même si nous sommes en train de
préparer les lois et règlements régissant les ressources humaines de
demain, nous devons obtenir des résultats maintenant; nous devons changer d’attitude
et exiger l’excellence.
- Après tout, le vrai test de leadership dans notre culture est le nombre
de futurs leaders qui accomplissent des progrès en suivant votre exemple.
- Former des leaders pour la fonction publique de demain est la plus
grande contribution que vous puissiez faire à celle-ci.
- Si nous voulons que les gens dans les directions, divisions ou dans les
régions soient innovateur et visent l’excellence, alors nous devons tous
leur donner l’exemple.
- Nous devons réformer la gestion des ressources humaines, mais nous devons
également passer immédiatement à l’action.
- Car souvent les gens et leur talent ont une incidence positive ou
négative sur nos résultats et notre rendement global.
- Car une gestion axée sur l’élément humain peut indiquer aux
employés que leurs intérêts et leurs opinions comptent — ce qui est
clé pour le maintien en poste.
- Cela peut vouloir dire pour vous, leaders, de poser des gestes aussi
simples que d’accueillir personnellement les nouveaux membres de votre
équipe ou de signer des lettres d’offre.
- Posez-vous les questions suivantes : comment puis-je convaincre les
gens à venir travailler pour moi? Comment les encourager à ouvrir leurs
horizons?
- Ai-je bien identifié mes besoins de recrutement? — car nous devons
être sur les campus avant nos concurrents.
- Est-ce que je donne suite au dernier sondage réalisé auprès des
fonctionnaires afin de créer un milieu de travail plus inclusif et plus
productif?
- Ce sont là de petits gestes simples, mais qui précisément en disent
long sur l’intérêt que nous portons à nos gens.
- Nous ne pouvons nous permettre d’attendre les changements législatifs,
et c’est pourquoi les organismes centraux et les ministères ont déjà
pris des mesures importantes.
- Ils cherchent activement à accroître la participation des groupes
visés par l’équité en matière d’emploi dans les programmes
institutionnels, notamment le programme Cours et affectations de
perfectionnement.
- De leur côté, le Secrétariat du Conseil du Trésor et la Commission
de la fonction publique examinent les façons de donner plus de souplesse
aux règles et aux processus existants, et de déléguer aux
sous-ministres et aux cadres.
- Je crois savoir que les résultats de le dernier sondage de l’APEX ont
été publiés aujourd’hui.
- Les résultats révèlent que vous êtes dédiés à la fonction
publique et à l’apprentissage continu, et ce sont là deux facteurs
clés pour amener une main-d’œuvre du savoir sur la voie de l’excellence.
- Ceci démontre aussi que vous êtes fiers de votre travail et vous
devriez l’être.
- L’équilibre entre vie privée et vie professionnelle demeure une
grande priorité pour chacun de vous, que vous prévoyiez travailler
encore 5 ans ou 15 ans à la fonction publique.
- Ainsi, tout comme je sais que vous devez vous préoccuper des besoins de
vos employés, je sais que les sous-ministres et moi nous devons en faire
autant pour répondre à vos différents besoins professionnels.
Conclusion
- Je conclus mon allocution en vous disant que notre fonction publique a d’immenses
défis à relever, c’est-à-dire :
- créer un milieu de travail à la fonction publique qui attire et qui
permet de tirer le meilleur de tous les gens qui y travaillent;
- trouver des solutions innovatrices pour répondre aux priorités
gouvernementales d’aujourd’hui et de demain;
- et, s’adapter à un univers où les gens veulent être servis vite et
bien.
- Mes discussions avec les fonctionnaires régionaux et les cadres
intermédiaires, de même que celles avec les sous-ministres et les
sous-ministres adjoints, tournent toutes autour du même sujet : que
chacun de vous joue un rôle important dans la modernisation de notre
institution.
- Comme leaders, vous pouvez mettre en œuvre des thèmes comme l’innovation
et l’excellence et vous en inspirer au quotidien pour répondre aux
besoins des citoyens et de vos employés.
- Comme je l’ai mentionné au début, je crois que la réforme de la
fonction publique peut fournir la flexibilité aux cadres et à tous les
fonctionnaires les politiques et les outils modernes qui peuvent soutenir
votre engagement personnel envers nos valeurs et envers l’excellence.
- Cela veut dire prendre un engagement, sans plus attendre, envers l’élément
humain de la gestion des ressources humaines.
- Pour moi, ceci comprend aussi « bâtir » la réforme et y contribuer.
- Je m’engage personnellement à mener à bien cette réforme, pour le
bien de nos enfants aussi.
- Je termine sur une anecdote concernant Yogi Berra — parce que c’est la
saison du baseball et que l’été est arrivé.
- Bref, Yogi dirigeait les Yankees de New York quand un reporter lui a
posé une question sur Don Mattingly, un joueur de son équipe.
- « Mattingly a-t-il dépassé vos attentes? »
- « Je dirais qu’il a fait mieux que ça. »
- Je sais que, ensemble, nous pouvons dépasser nos attentes.
- Et mieux encore, je suis convaincu que nous dépasserons celles des
citoyens.
- Nous pouvons diriger des équipes dont les gens veulent faire partie et
dans lesquelles ils veulent rester.
- Je veux faire partie d’une fonction publique axée sur l’excellence
et l’innovation.
- Et nous pouvons répondre aux attentes des Canadiens et Canadiennes en
visant, toujours, l’excellence et l’innovation.
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