Allocution de
Mel Cappe
Greffier du Conseil privé et Secrétaire du Cabinet
lors du
Forum des sous-ministres adjoints
Ottawa (Ontario)
Le 24-25 avril 2001
Le texte prononcé fait foi
Introduction
- Il a dressé le profil d’excellence d’un gestionnaire de la nouvelle économie, qui doit se concentrer sur l’innovation et l’action dans un contexte mondial en évolution rapide.
- La même attente en matière d’excellence est au cœur du plan d’élaboration des politiques et de prestation des programmes et des services du gouvernement, comme le faisant ressortir le discours du Trône en soulignant le besoin de rendre notre société inclusive.
- Ce livre s’intitule The Lost Art of Drawing the Line – How Fairness Went too Far [L’art perdu de fixer des limites : comment on a poussé l’équité trop loin].
- Une des observations de Monsieur Howard est que le secteur public a créé des règles qui permettent à ses employés de travailler sans prendre de risques. De plus, les efforts fournis pour utiliser ces règles comme moyen d’assurer l’équité ont tout simplement étouffé l’excellence et encouragé la médiocrité.
- Prenons le cas de la gestion des ressources humaines, où les gestionnaires de la fonction publique avaient la responsabilité, mais non l’autorité.
- Nous avons exigé l’excellence de nos employés sans leur donner tous les outils nécessaires pour leur permettre de l’atteindre.
- Cela est insuffisant.
- Vous avez maintenant la responsabilité de la gestion des ressources humaines, et vous pourriez bientôt avoir l’autorité nécessaires pour l’assumer avec le niveau d’excellence qu’on exigera de la fonction publique au XXIe siècle.
- Je présente souvent le gouvernement comme étant un outil qui nous appuie dans nos tâches; aujourd’hui je crois que c’est nécessaire en visant l’excellence.
- En tant que leaders, vous pouvez manifester clairement vos attentes en matière d’excellence de la part des gens qui vous entourent.
L’excellence dans la fonction publique
- Tout au long de ma carrière à la fonction publique, j’ai été extrêmement impressionné par le dévouement et le professionnalisme des gens avec qui j’ai travaillé; j’ai rencontré des personnes vouées à l’excellence à tous les niveaux.
« Pour contribuer activement au mieux-être de la société, un gouvernement doit pouvoir compter sur une fonction publique de haut niveau. Je suis fier de notre fonction publique. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour que la fonction publique continue de disposer des talents dont elle a besoin dans sa poursuite de l’excellence. »
- Bâtir une économie plus innovatrice, créer une société plus inclusive offrant des possibilités à tous, assurer aux Canadiens et Canadiennes un environnement propre et sain, rehausser la présence du Canada sur la scène internationale et raffermir notre sentiment d’une citoyenneté partagée.
- Nous avons tous vu des exemples d’indifférence.
- Il faut ne pas se satisfaire de l’ordinaire. Cela ne devrait jamais être acceptable si nous voulons que la fonction publique se distingue comme institution s’appuyant sur des valeurs, une institution qui sert les Canadiens et Canadiennes et soutient nos ministres au meilleur de sa compétence.
- Cela ne devrait pas être acceptable si nous voulons que la fonction publique soit un lieu où nos gens apportent la meilleure contribution possible à leur pays et au bien-être de leurs concitoyens et concitoyennes.
- Il faut insister sur plus de rigueur.
- C’est ce que j’attends de vous, et c’est ce que les sous-ministres exigent aussi : l’excellence devrait être au centre de votre façon de voir les gens que nous engageons et de notre manière de les diriger.
- C’est pourquoi la gestion des ressources humaines est une priorité.
- Nous voulons tous travailler dans des organisations performantes. Voilà comment nous devrions gérer notre gestion du rendement : nous devrions insister sur l’excellence et appuyer les gestionnaires qui l’exigent.
La genèse du Groupe de travail
- Mais j’avais délibérément remis à plus tard la modernisation de notre cadre législatif.
- Selon moi, on n’avait pas suffisamment tiré parti du système en place; on n’exploitait pas la souplesse qui existait déjà.
- Depuis que je suis devenu greffier, le marché du travail a changé de façon incroyable ces dernières années. Nous avons du mal à rivaliser avec un marché qui nous fait concurrence pour recruter les talents.
- Considérons, par exemple, le rôle de la Commission de la fonction publique : comme l’exige la loi, elle s’occupe du principe du mérite, qui a évolué au fil du temps.
- La Commission s’est aussi efforcée de créer des mécanismes flexibles.
- Les ministères testent de nouvelles approches et ils partagent les résultats obtenus; les organismes centraux ont appuyé les nouvelles idées. Nous avons assisté à toutes sortes de pratiques innovatrices, comme celles mises en œuvre par le ministère des Transports et celles d’Industrie Canada auprès des techniciens.
- Nos expériences pratiques nous démontrent que le présent cadre législatif vise l’équité au détriment de l’efficience.
- Nous avons besoin de l’efficacité, mais sans sacrifier l’équité. Autrement, les talents que nous cherchons à attirer vont nous échapper.
- Je vous donne un exemple : il m’a fallu six semaines pour doter un poste de soutien au niveau de compétence souhaité.
- Vous avez peut-être entendu à la radio anglaise de Radio-Canada une discussion récente à propos de la lenteur de la dotation.
- Un tel exemple dont on parle dans les médias nuit à nos efforts de recrutement. Nous avons beaucoup de travail à faire, même avant la réforme.
- Évidemment, elle a accepté la première offre de travail du secteur privé, en novembre. En fait, c’était déjà un progrès que de lui offrir le poste en février, soit trois mois plus vite que l’année précédente. Vous allez me dire que c’était bien pire auparavant. Il est vrai que les choses se sont améliorées, mais il y a moyen de faire encore beaucoup mieux.
« Nous devons enclencher une réforme plus approfondie de la législation en matière de gestion des ressources humaines dans la fonction publique. »
- Et ce processus est maintenant entamé.
Le Groupe de travail
- Monsieur Ranald Quail, ex-sous-ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, a accepté de diriger ce groupe de travail.
- en 1962, la Commission royale Glassco avait recommandé de « laisser les gestionnaires gérer »;
- en 1979, la Commission royale Lambert avait dit : « Obligeons les gestionnaires à gérer »;
- cette année, le vérificateur général a supplié : « S’il vous plaît, gérez! »
- Je ne suis pas tout à fait d’accord, mais avouez qu’il y a du vrai dans cette réaction. J’aimerais d’ailleurs poser une question à ce sujet.
- Nous insistons de plus en plus sur le rôle des gestionnaires dans la gestion des ressources humaines.
- Fonction publique 2000 a permis d’apporter des modifications à la Loi sur l’emploi dans la fonction publique.
a suscité un sentiment d’urgence : tout à coup, on a attaché une grande importance à la gestion des ressources humaines, aux nouveaux programmes collectifs et aux groupes fonctionnels.
- La Relève
- Les sous-ministres, les sous-ministres adjoints et d’autres gestionnaires s’intéressent maintenant à la gestion des ressources humaines comme jamais auparavant.
- L’administration fédérale reconnaît le travail très utile accompli par le Réseau, et je souhaite vivement que la haute qualité de ce travail et l’élan se maintiennent.
- Vous, les sous-ministres adjoints, continuerez donc de profiter des mêmes services de qualité que fournit cette équipe pilotée par Monsieur Frank Claydon, Secrétaire du Conseil du trésor et Contrôleur général du Canada. c’est-à-dire de la gestion collective des sous-ministres adjoints.
- De même, le mandat de créer et de soutenir des réseaux de leaders à l’échelle de la fonction publique demeurera inchangé.
- Ils se sont heurtés à des obstacles, mais ils ont accompli des progrès quand même.
La volonté politique qui appui l’engagement du Groupe de travail
- Nous avons en Madame Robillard une présidente du Conseil du trésor qui est très déterminée à voir des changements fondamentaux se produire, et ce, aussi rapidement qu’elle peut contribuer à leur réalisation.
- Elle n’est pas seule à être résolue à voir ces changements s’effectuer.
- Un article récent du « Hill Times » citait un extrait de la réponse de la présidente du Conseil du Trésor à une question qui lui avait été posée pendant la période des questions à la Chambre des communes :
« Monsieur le Président, c’est un engagement ferme de notre gouvernement – c’était d’ailleurs stipulé dans le discours du Trône – c’est un engagement ferme de notre premier ministre d’avoir une fonction publique qui soit capable de faire face aux défis du XXIe siècle, pour continuer d’assurer des services de haute qualité à nos citoyens, aux canadiens et aux canadiennes. Alors, la volonté du gouvernement est là. Nous avons un groupe de travail en place, et on verra déjà, au cours des prochains mois, des changements qui seront apportés au système pour nous permettre justement de l’améliorer. »
- Les syndicats sont encouragés à participer au changement. Monsieur Claydon et Monsieur Quail ont rencontré les représentants syndicaux, et je crois qu’ils appuieront les changements.
« Le gouvernement est déterminé à aller au bout des réformes nécessaires pour que la fonction publique du Canada continue d’évoluer et de s’adapter. Innovation et dynamisme, tels seront les attributs d’une fonction publique à l’image de la diversité canadienne. Elle sera ainsi en mesure d’attirer et de développer les talents nécessaires pour servir les Canadiens au XXIe siècle. »
- On a vraiment le sentiment que la réforme n’est pas seulement une question interne; c’est une question qui touche le Canada et aussi les Canadiens et les Canadiennes.
Premier volet – Ce que fera le Groupe de travail
- Il étudiera les modèles de gestion des ressources humaines dans d’autres administrations et évaluera des idées proposées dans des études et des examens passés. Cela rejoint le besoin d’évaluer notre travail dont parle Monsieur Sérieyx en discutant l’excellence.
- Il élaborera des propositions de réforme concrètes.
- la nécessité de clarifier les rôles des intéressés touchant la gestion des ressources humaines;
- la nécessité pour les gestionnaires d’assumer une plus grande part de responsabilité touchant la gestion des ressources humaines;
- la nécessité d’améliorer l’efficacité du système et de garantir le traitement équitable des employés.
- Nous savons que le cadre de gestion des ressources humaines doit s’inspirer avant tout des valeurs du mérite, de l’impartialité, de la représentativité et de la compétence.
- en tout premier lieu, sauvegarder le principe du mérite, de l’impartialité et de la compétence dans une fonction publique représentative;
- les gestionnaires devraient être responsables de la gestion des ressources humaines;
- l’autorité en ce qui attrait à la gestion des ressources humaines devrait être délégué au plus bas niveau possible de la hiérarchie au sein de l’organisation;
- les gestionnaires devraient être tenus de répondre de l’exercice de leurs responsabilités.
- Il sera soutenu par un groupe consultatif externe composé de représentants des secteurs privé, public et universitaire.
- Il entamera un dialogue avec les syndicats et entretiendra des rapports coordonnés avec les organismes centraux et les ministères.
- Et, bien sûr, il consultera également d’autres groupes et répondra ainsi au besoin d’« écouter » dont parle Monsieur Sérieyx.
Deuxième volet –Utiliser les outils pour accomplir des progrès
- Pour souligner l’importance de ce deuxième volet, je dois rappeler que le recrutement, le maintien en poste et l’apprentissage, de même que les mesures entourant les langues officielles, constituent des priorités claires des ententes de rendement des sous-ministres pour 2001-2002.
- Je m’attends à voir les ministères utiliser le plus possible les options mises au point par la Commission de la fonction publique en matière de ressources humaines.
- Le président de la Commission de la fonction publique, Monsieur Scott Serson, s’est engagé à améliorer le système dans le cadre législatif actuel.
- Nous devons fonder nos travaux sur des initiatives qui ont été couronnées de succès, comme le programme Cours et affectations de perfectionnement pour les Autochtones, auquel 26 nouveaux Autochtones se sont inscrits.
- Nous devons également nous efforcer d’être présents sur les campus universitaires.
Les sous-ministres adjoints : des leaders en matière de ressources humaines
- Pour ce faire, vous devez agir à titre de leaders en matière de ressources humaines. Comme je l’ai dit dans mon rapport annuel, la gestion avisée des ressources humaines fait partie intégrante d’une bonne gestion.
- Soyez exigeants. Demandez l’excellence.
- Nous devons manifester notre engagement à l’égard de l’élément humain, par des gestes aussi simples que de signer vous-même les offres d’emploi de votre division ou de votre région et accueillir chaleureusement et personnellement, en tant que sous-ministres adjoints et sous-ministres, chacun des nouveaux employés.
- C’est le sens de l’ensemble auquel se réfère Monsieur Sérieyx. Tous les sous-ministres seront appelés à y prendre part dans le cadre des petits déjeuners, des travaux du Comité des hauts fonctionnaires et des retraites.
Conclusion
- Les experts qui vous parleront aujourd’hui traiteront de certains de ces défis.
- Toutefois, le Canada ne pourra atteindre aucun de ces buts sans le talent, l’innovation et les idées nécessaires pour assurer le renouveau dans une fonction publique axée sur le savoir.
- Ce sera une façon de contribuer à créer un climat de changement culturel et d’ouverture qui attirera la nouvelle génération de travailleurs dont Monsieur Sérieyx a parlé.
- le mérite comme principe que nous observons et appliquons, et non le système rigide que nous possédons et qui nous entraîne vers le plus petit dénominateur commun, d’où le risque est exclu;
- un système plus simple, plus efficace et plus souple fondé sur des valeurs exigeant l’excellence;
- plus d’investissements dans le capital humain et moins dans les processus administratifs;
- la clarification des rôles et des responsabilités touchant la gestion des ressources humaines, et l’imputabilité des résultats.
- C’est à vous de susciter l’engagement faces aux valeurs dans un contexte où « les gestionnaires gèrent ».
- Vous possédez déjà les outils nécessaires pour rendre votre milieu de travail plus attrayant et davantage axé sur l’exécution du travail.
- Par-dessus tout, vous pourriez devenir imputables de la gestion efficace des ressources humaines et de l’excellence des résultats.
- Les membres de la délégation m’ont dit qu’ils essayaient depuis six ans de bâtir une fonction publique moderne et représentative et cela, après des décennies d’apartheid.
- Je leur ai fait remarquer qu’ils ne devraient pas trop s’en faire, car nous travaillons à cela depuis quarante ans.
- Le Canada possède une fonction publique très solide, fondée sur le principe du mérite, la compétence et l’impartialité, et qui a une solide tradition de leadership. Et vous en faites partie.
- Nous avons maintenant un plan à deux volets pour assurer le maintien de cette force.
- Je préférerais parler d’erreurs intéressantes plutôt que de réussites stupides.
- Rappelez-vous ceci : l’un des problèmes qu’il y a à ne pas combattre la médiocrité est que l’indifférence est contagieuse. Il n’est pas juste d’exiger un rendement élevé de certains employés, mais pas de tout son personnel.
- Mais, si l’indifférence est contagieuse, il en va de même de l’excellence. Exigez-la de vous-mêmes et de votre personnel. Il faut renforcer le bon rendement des employés.
- Je peux dire aussi que je préférerais échouer dans cette entreprise plutôt que de ne pas essayer du tout.
- Bien entendu, je préférerais réussir, et nous allons réussir.
- Monsieur Sérieyx dit en outre dans La nouvelle excellence que « la gestion d’action doit être impatiente ». Dix-huit mois : voilà notre échéance.
- Mais vous, les sous-ministres adjoints, pouvez commencer à effectuer les changements culturels nécessaires dès maintenant; vous n’avez pas besoin d’attendre la loi.
- Votre leadership fera la différence, c’est l’engagement de Monsieur Sérieyx : vous établirez les attentes pour vos équipes et vous vous assurerez qu’elles peuvent compter sur les appuis nécessaires.
- Vous dirigerez les changements à l’intérieur de notre cadre actuel de manière à améliorer notre milieu de travail. Nous attirerons ainsi et retiendrons les gens de talent dont nous avons besoin.
- Vous vous présenterez au « marbre » dans un climat où prendre des risques pour les bonnes raisons et adopter des méthodes basées sur des principes feront partie intégrante de votre travail.