OBSERVATIONS ET ÉTAPES SUIVANTES
L'élaboration du cadre de référence du processus décisionnel relatif à la gestion publique du risque apporte deux contributions essentielles :
Deux faits relatifs à l'environnement actuel sont immédiatement ressortis lors de lélaboration de ce cadre de référence :
Il semble que reconnaître l'incertitude et la gérer est une préoccupation croissante des décideurs en matière de politique gouvernementale. Une conclusion que l'on retrouve dans les divers travaux consacrés à la gestion du risque est que le soutien de la haute direction est une condition préalable à l'élaboration d'une approche efficace de la gestion du risque. En conséquence, l'intégration à plus long terme de la gestion publique du risque dans les pratiques relatives aux décisions suppose un leadership continu dès à présent.
Étapes suivantes Les étapes suivantes portent sur des questions horizontales plus générales relatives à la gestion publique du risque. Ainsi quil est noté, le gouvernement a déjà entrepris beaucoup de travail et il sera important de miser sur une partie de ce travail et, dans la mesure du possible, détablir des liens entre divers exercices. Pour que la suite du travail qui se fera à léchelle du gouvernement connaisse du succès, tous les ministères et organismes doivent y participer. Néanmoins, des ministères et organismes clés ont été identifiés pour assurer le leadership horizontal et la coordination dans chacun des secteurs prioritaires. Les secteurs prioritaires pour lesquels il faudra poursuivre le travail au plan de la gestion du risque comprennent les suivants : 4.1 Un cadre gestion du risque pour lensemble du gouvernement Le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) a entamé des travaux pour voir comment divers ministères abordent les risques dans leurs secteurs de responsabilité, et il effectue des recherches sur les pratiques exemplaires que lon observe au pays et à létranger. Éclairé par ces études et par les constatations dun groupe consultatif interministériel, le SCT élabore actuellement un cadre de gestion des risques pour lensemble du gouvernement. Avec le temps, les processus qui seront élaborés et appliqués pour les ministères devraient permettre de tirer profit des pratiques exemplaires et aboutir à des lignes directrices et à des outils qui auront la souplesse appropriée. Une des conclusions les plus importantes du Groupe de travail au terme de son examen des meilleures pratiques dans lensemble du gouvernement est qu'une bonne gestion du risque dépend plus de l'existence d'un processus souple que d'un ensemble de règles rigides. Il sera toujours exigé que la gestion du risque repose sur des règles, mais la nature même des risques et l'incertitude font que ce système ne convient pas dans bien des cas. Même lorsque l'on connaît la situation, des changements ou des découvertes scientifiques peuvent rendre désuètes les règles en place. Sans les processus instaurés pour repérer les changements et réexaminer régulièrement les décisions, les systèmes de gestion du risque peuvent se révéler peu fiables. Ce qui semble donner les meilleurs résultats, ce sont les processus assez souples pour que l'on puisse appliquer des règles tout en permettant de réexaminer et de contester régulièrement l'analyse des questions (par ex., en sciences) et les procédures sur lesquelles s'appuient les ministères et les organismes. 4.2 Le cadre juridique Le ministère de la justice travaille avec le Secrétariat du Conseil du Trésor afin de trouver des moyens plus stratégiques de gérer le risque et les affaires civiles à léchelle du gouvernement fédéral. Avec le travail déjà en cours, lobjectif est de trouver des façons déviter de minimiser le contentieux et de traiter plus efficacement et plus stratégiquement tout litige qui se pose. Les résultats clés attendus au cours des mois qui viennent comprennent les suivants : Ces dernières années, le volume et la complexité des affaires civiles se sont grandement accrus et exercent des pressions considérables sur les ressources disponibles et sur la capacité du gouvernement de bien gérer les litiges. On semble accepter que la situation pose maintenant un grave problème pour tous les ministères et on souhaite une solution à léchelle du gouvernement. Les risques soulèvent des questions dintégrité de programme pour la plupart sinon la totalité des ministères. Le projet de gestion du risque juridiques abordera ces enjeux. 4.3 Lapproche préventive et le contexte international Le recours à lapproche préventive par les ministères et les organismes est un aspect central de la gestion du risque. LÉquipe d'examen des sous-ministres sur la confection des lois et l'exercice de l'autorité est un moyen important pour parvenir à un consensus fédéral sur lapproche préventive et pour établir des liens entre des intérêts potentiellement divergents. Le principe de prudence ou approche préventive devient une question essentielle dans les relations internationales en ce qui concerne le commerce, la protection de la santé et les problèmes environnementaux. Les négociations, les différends et les accords internationaux relatifs à la gestion du risque ont des incidences sur bien des ministères en plus du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et sur pratiquement tous les secteurs de la société canadienne. À cet égard, il est nécessaire d'intégrer les incidences des obligations internationales dans le processus de gestion du risque. Les développements récents dans le domaine de la biodiversité et les protocoles mettent en évidence la nécessité daborder la question de lapproche préventive dans la politique gouvernementale canadienne. Le recours à une approche préventive peut varier dun secteur à lautre, mais, par souci de cohérence, les critères suivis doivent être examinés globalement. 4.4 Communications et consultations relatives aux risques Le Bureau du Conseil privé devrait collaborer avec le Secrétariat du Conseil du Trésor pour sassurer que les pratiques de communications et de consultations relatives aux risques sont intégrées à la politique de communications du gouvernement du Canada dans le cadre de lexercice courant de renouvellement de la politique, et devrait obtenir un soutien pour lintégration des conseils et de la planification en matière de communications aux premières étapes ainsi que pour toute la gamme des exercices de gestion du risque, et aussi pour en renforcer limportance. La question des communications relatives aux risques mérite une étude plus approfondie. Les recommandations ci-dessus représentent des solutions pour renforcer l'élaboration de l'élément d'évaluation du contexte public, ainsi que le rôle des communications et des consultations dans la gestion du risque. En conséquence, les organismes centraux devront accorder beaucoup dimportance aux communications relatives aux risques. Il faut aussi que les communications relatives aux risques soient au centre des efforts de mise en valeur du potentiel et de formation. Les mécanismes appropriés dintégration des communications à lélaboration de politiques ne sont quun aspect; lautre est la capacité des gens visés de bien communiquer les notions de risque aux auditoires appropriés. On sattend à ce que le débat entourant ce rapport suscite dautres possibilités de développer la capacité de communiquer concernant les risques et de lintégrer au processus de gestion du risque. 4.5 Formation en gestion du risque Le Centre canadien de gestion devrait se doter de la capacité de donner la formation voulue aux différentes étapes du processus de gestion du risque. En définitive, cette capacité devrait faire en sorte que les dirigeants, à tous les niveaux, y compris les sous-ministres, sont en mesure de poser les bonnes questions sur les sciences et les risques, comme ils le sont, par exemple, lorsqu'il s'agit d'objectifs stratégiques et de politique économique rationnelle. La capacité du gouvernement de gérer des risques dépend des compétences de ses employés. La question de la capacité de gestion du risque est donc plus vaste que celle de la capacité scientifique. Au-delà du fait que les scientifiques doivent bien faire leur travail, la gestion efficace des risques dans le contexte de la politique gouvernementale suppose également que lon pose les bonnes questions sur les sciences, les risques, les perceptions du public et les options stratégiques, et que lon comprenne les relations entre tous ces éléments. Par exemple, il est manifestement important de choisir le meilleur moyen pour atteindre un objectif stratégique donné (ce que l'on appelle le choix de l'instrument). Souvent, cependant, seules les options les plus traditionnelles ou les plus évidentes sont prises en considération (loi), alors que d'autres solutions moins coûteuses seraient tout aussi efficaces, voire plus efficaces, étant mieux ciblées, ou auraient le soutien des intervenants et seraient plus faciles à mettre en uvre. Apprendre quand et comment utiliser différents instruments stratégiques est un volet simple mais important de la formation à la gestion du risque, car il répond aux besoins sur le plan des capacités. |
3 Voir l'annexe C pour une brève présentation d'autres travaux en cours. |
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