Discours
Atelier du Conseil de gestion de la Direction
générale des produits de santé et des aliments
« LE RÔLE DU RESPONSABLE DE LA RÉGLEMENTATION »
Le 23 septembre 2003
Allocution de Gaétan Lussier,
président
Comité consultatif externe sur la
réglementation intelligente
LE TEXTE PRONONCÉ FAIT FOI
Introduction
Je vous remercie de cette aimable présentation.
Je vous remercie également de m'avoir invité
à faire l'allocution d'ouverture de l'atelier du Conseil
de gestion de votre direction générale. Comme vous
le savez peut-être, la présidence du Comité
n'est pas un poste à temps plein. Par conséquent,
je ne serai pas en mesure de rencontrer toutes les directions
générales responsables de la réglementation
de la fonction publique fédérale. J'ai toutefois
pensé, quand j'ai reçu votre invitation, qu'il
était important de vous rencontrer pour les raisons qui suivent.
La première est que vous avez un mandat très
complexe et très ambitieux et que je tiens à
reconnaître que vous contribuez dans une large mesure
à faire du Canada un pays sain et sûr. La
deuxième est que la pierre angulaire de la vision que le
Comité propose est que tout changement apporté au
système réglementaire doit inciter les citoyens et
les consommateurs à avoir confiance dans les produits et
services, dans les marchés et dans les institutions
gouvernementales du Canada. Votre rôle est
extrêmement important à cet égard. Par
ailleurs, votre tâche deviendra à mon sens de plus
en plus complexe en raison de l'évolution de plus en plus
rapide, surtout dans le domaine des sciences et de la
technologie. La troisième raison est que vous avez une
incidence sur la santé et la sécurité des
Canadiens, et c'est le coeur de votre mandat, mais que vous
en aurez également une sur la vie économique; en
outre, le concept de la protection et de l'habilitation est
l'essence même de la réglementation intelligente.
Je suis très honoré que le Premier ministre
m'ait confié la délicate tâche de
présider ce comité. Le renouvellement du
système canadien de réglementation est capital pour
l'avenir de notre pays et je souhaitais saisir l'occasion qui
m'était ainsi offerte de contribuer activement à
une entreprise aussi importante.
Partout où je suis passé, je me suis toujours
considéré comme un agent de changement. Ma
tâche présente ne fait pas exception. J'entends
créer des changements durables pour faire en sorte que nos
processus de réglementation soient pleinement
adaptés à la vie du XXIe siècle.
Vue d'ensemble
Je prends la parole aujourd'hui d'abord à titre de
président du Comité consultatif externe sur la
réglementation intelligente, puis à titre de
gestionnaire qui fait la promotion du changement avec passion, et
enfin en ma qualité de personne qui a reçu une
formation scientifique et suit l'évolution de la science
et de la technologie avec beaucoup d'intérêt.
Je vous présenterai par conséquent un bref
aperçu des domaines auxquels notre comité
consacrera ses énergies au cours des prochains mois et de
la façon dont il s'y prendra, pour mettre en oeuvre
le mandat ambitieux que lui a confié le Premier ministre.
Je partagerai ensuite avec vous mon expérience et mes
« commandements » personnels en ce qui concerne la
gestion du changement; je compte enfin faire quelques
commentaires et poser quelques questions au sujet des
défis qu'auront à relever les responsables de la
réglementation au XXIe siècle, qui vous
aideront peut-être dans votre réflexion pendant cette retraite.
Mais en quoi notre mandat consiste-t-il au juste?
Qu'entendons-nous exactement par le terme
« réglementation intelligente »? Permettez-moi
de répondre brièvement à ces questions,
après quoi je résumerai pour vous notre plan
d'action et les progrès accomplis à ce jour.
Mandat du Comité
Le mandat que le Premier ministre nous a confié en mai
dernier, et dont nous devrons nous acquitter d'ici
l'été prochain, comporte trois volets.
Le premier est l'élaboration d'une stratégie de
réglementation qui soit adaptée aux enjeux du
XXIe siècle et qui appuie le Canada dans son
rôle de nation commerçante souveraine offrant
à ses citoyens une qualité de vie élevée.
Le deuxième consiste à identifier les secteurs
prioritaires et les domaines qui sont essentiels au maintien de
« l'avantage canadien » et pour lesquels une
réforme de la réglementation s'impose.
Enfin, le troisième volet nous amènera à
examiner, dans une perspective autre que celle du gouvernement,
les enjeux qu'ont identifiés les ministères et les
parties intéressées.
J'aimerais maintenant attirer votre attention sur le premier
volet de notre mandat, soit la formulation d'une stratégie
canadienne de réglementation adaptée aux enjeux du
XXIe siècle.
Sources de pression
Le système de réglementation subit de nombreuses
pressions dont on peut dégager trois grandes sources.
La rapidité du changement. Comme vous le savez, ce
problème touche d'abord et avant tout le secteur des
sciences et des technologies. Le système
réglementaire subira à ce niveau diverses
répercussions. Face aux progrès accomplis dans les
sciences de la vie et en biotechnologie, la complexité des
défis posés aux législateurs et aux
responsables de la réglementation s'accroît, que
l'on pense notamment à la gestion des risques ou aux
inévitables dilemmes sur le plan de l'éthique.
Nous devrons veiller continuellement à renouveler la
réglementation existante à la lumière de ces
nouvelles connaissances. Non seulement cette évolution
est-elle essentielle à l'innovation et à la
croissance, mais elle permettra aussi aux Canadiens de
bénéficier sans tarder de méthodes de
production ou de prestation des services dont
l'efficacité, la salubrité et la
sécurité sont améliorées. Je n'ai pas
encore vu de secteur qui veuille qu'on réduise la
réglementation. L'industrie approuve
généralement l'objectif stratégique
visé mais veut que des décisions soient prises et
mises en oeuvre dans de brefs délais.
Le besoin d'harmoniser le système de
réglementation canadien, de façon
stratégique et en toute connaissance de cause, avec ceux
de nos partenaires commerciaux. Le Canada est l'une des nations
les plus largement tributaires de leurs relations commerciales.
Notre prospérité étant directement
liée à nos exportations, nous devrons
réfléchir à la compatibilité de notre
réglementation avec celle de nos partenaires commerciaux.
C'est là un des enjeux les plus importants pour
l'industrie, mais dans un monde où les connaissances
s'affinent et se développent à un rythme
effréné, il est difficile pour un pays de
résoudre seul tous les problèmes. Les
ministères fédéraux collaborent
déjà avec leurs pendants étrangers.
Le troisième volet est le besoin de mieux
intégrer les institutions, les politiques et les
instruments de réglementation. La réglementation
est au service de l'intérêt public et doit tenir
compte du point de vue des citoyens. En même temps, elle
doit demeurer simple et ne pas présenter pour la partie
réglementée un trop lourd fardeau financier. C'est
pourquoi les différents paliers de gouvernement et les
différents ministères doivent collaborer plus
étroitement que par le passé et aborder les
questions liées aux principes et aux outils d'intervention
dans une perspective holistique.
Réglementation intelligente
Mais que signifie au juste le terme
« réglementation intelligente », ou
plutôt, quelles en sont les implications?
Permettez-moi de préciser d'abord qu'IL NE S'AGIT PAS
d'un exercice de déréglementation.
Ce que l'on nous a demandé, c'est de recommander des
moyens de mieux adapter les pratiques et le processus de
réglementation canadien au XXIe siècle.
Cela signifie :
-
qu'en plus de protéger comme toujours la santé
et la sécurité des Canadiens et de l'environnement,
la réglementation doit servir à favoriser
l'innovation et l'esprit d'entreprise;
-
que les consommateurs doivent pouvoir choisir plus librement
et prendre des décisions plus éclairées;
-
que nos marchés doivent demeurer dynamiques, souples
et adaptés à la réalité;
-
que les entreprises doivent pouvoir exporter plus facilement
nos biens et nos services vers les marchés internationaux;
-
que les investisseurs doivent percevoir le Canada comme un
bon endroit où investir.
Cela dit, si tels sont bien les résultats que nous
recherchons, quels moyens prendrons-nous? Comment pouvons-nous
effectuer le profond changement culturel qui sera
nécessaire pour que tous les intervenants concernés
puissent cheminer ensemble?
Vision et principes
Les hypothèses de départ de notre comité
sont formulées dans un Énoncé de vision et
de principes qui s'appuie sur le fait que la
réglementation doit continuer de protéger les
Canadiens tout en permettant l'innovation, grâce à
l'instauration de pratiques plus efficaces, plus souples, plus
coopératives, plus transparentes et plus responsables.
Vous pourrez noter que cette vision s'articule autour de la
notion de collaboration. Je crois sincèrement que la
transformation du système de réglementation ne sera
possible que si les gouvernements, les entreprises et les
citoyens y travaillent ensemble.
Cette vision comporte trois volets que je vous présente
très brièvement.
Comme je l'ai mentionné dans mon avant-propos, quels
que soient les changements qui seront apportés, le
système de réglementation doit promouvoir, à
l'échelle nationale et internationale, la confiance et la
crédibilité des produits, des services, des
marchés et des institutions gouvernementales du Canada.
C'est important parce que cette confiance a une valeur
économique et qu'elle facilite la cohésion sociale
mais aussi parce que la perte de confiance entraîne une
demande accrue de réglementation.
Ce système doit favoriser l'innovation. Il doit aider
les entrepreneurs à mettre au point et à vendre de
nouveaux produits et services. En matière de
réglementation, il n'y a aucune différence entre la
perception et la réalité. La réglementation
canadienne doit être novatrice, mais il est
également nécessaire qu'elle soit ainsi
perçue, tant au pays qu'à l'étranger.
Enfin, le système de réglementation doit
protéger l'intérêt public. Il est essentiel
que les citoyens comprennent sans l'ombre d'un doute que leur
intérêt n'est pas compromis par les façons
nouvelles et novatrices de réglementer qu'adoptent les
gouvernements, en particulier dans un contexte de collaboration
croissante à l'échelle internationale.
Nous pensons que cinq principes sont au coeur d'un
système de réglementation efficace et sont
essentiels pour produire le changement culturel indispensable
à la réussite :
-
EFFICACITÉ - Faire en sorte que la
réglementation permette d'obtenir les résultats
recherchés.
-
SOUPLESSE - Le système de réglementation
devrait être « juste à temps », voire en
légère avance. Il est nécessaire que les
décisions soient prises en temps réel pour les
citoyens et la partie réglementée et la
réglementation devrait être examinée
régulièrement. Il serait en outre nécessaire
de tenir compte du fait qu'à notre époque, la mise
en oeuvre de la réglementation doit être
adaptée aux besoins des parties concernées.
-
TRANSPARENCE - La transparence accrue du système
a un grand potentiel transformateur. Les autorités doivent
expliquer leur décision de façon beaucoup plus
ouverte. L'industrie devrait en outre être plus
transparente avec ses consommateurs.
-
REDDITION DE COMPTES - Les résultats doivent
être mesurés, consignés dans des rapports et
communiqués. C'est nécessaire pour maintenir la
confiance des citoyens et des parties réglementées.
C'est également nécessaire pour notre apprentissage
et notre progrès permanents.
-
COOPÉRATION - C'est mon « dada ». La
nature des enjeux à l'ère du savoir exige des
relations différentes - qui sont davantage axées
sur la coopération - que ce soit avec d'autres pays, entre
paliers de gouvernement différents ou avec l'industrie et les consommateurs.
Tous ces éléments doivent, selon nous, faire
partie intégrante d'un programme de réglementation
intelligente. J'ai apporté un exemplaire du document pour votre information.
Plan de travail du Comité
Je voudrais maintenant vous exposer brièvement les
principaux éléments de notre plan de travail.
Puisqu'il nous sera impossible de nous attaquer à tous
les défis auxquels notre système de
réglementation se trouve confronté, ou à
tous les sujets qui sont portés à notre attention,
nous avons cru indispensable de concentrer nos efforts sur un
nombre restreint de secteurs où nous croyons pouvoir
exercer une influence réelle. Dans cette optique, outre
l'Énoncé de vision et de principes
déjà évoqué, nous ferons porter notre
recherche et la collecte d'informations sur six principaux
éléments :
-
Définition de l'intérêt public.
Jusqu'à quel point les valeurs et intérêts
des Canadiens ont-ils changé au cours des 10 à 15
dernières années, et comment cela se
répercute-t-il sur la stratégie de
réglementation intelligente? Où résidera
l'intérêt public au cours de la prochaine
décennie, vu la pression liée aux nouvelles
technologies, à la mondialisation des marchés, aux
nouveaux risques pour l'environnement et la santé et vu
les exigences des partenaires (rapidité, capacité
d'adaptation et transparence)?
-
Coopération internationale. Nous nous
intéressons à cet égard à la
coopération, à l'harmonisation et à la
reconnaissance mutuelle dans le domaine de la
réglementation, pour assurer la libre circulation des
capitaux, des services et des biens. La question est de savoir
comment on peut le faire de façon plus stratégique
et en toute connaissance de cause. Dans quelles circonstances
faut-il aligner nos régimes de réglementation? Avec
qui, à quel sujet et comment? Dans quelles circonstances
faudrait-il adopter une solution typiquement canadienne? Quand
serait-il avantageux pour le Canada d'être un chef de file
en matière de réglementation? Par quel processus
pourrons-nous déterminer quand et comment adopter ou
reconnaître les normes de réglementation des autres pays?
-
Coopération
fédérale-provinciale-territoriale. Quels nouveaux
mécanismes ou quelles nouvelles approches devons-nous
instaurer pour accélérer nos progrès dans ce
domaine? Quelles sont les grandes priorités de la
collaboration intergouvernementale? Lorsqu'un projet ou une
entreprise requiert l'approbation réglementaire de
plusieurs gouvernements, comment ceux-ci peuvent-ils collaborer
pour simplifier le processus dicté par les exigences
d'ordre juridique, technique et opérationnel de chacun?
-
Efficacité du processus. Comment pouvons-nous
améliorer la qualité, les délais,
l'efficacité et la transparence de notre système de
réglementation? Comment pouvons-nous nous assurer qu'il y
ait toujours suffisamment de ressources humaines et techniques
pour maintenir un système de réglementation
adapté aux progrès scientifiques et techniques?
-
Gestion du risque. Comment pouvons-nous réglementer
sans tout savoir des effets possibles des progrès
technologiques prometteurs, mais tout récents? Quelles
seraient les options novatrices pour ce qui est de gérer
le risque de manière efficace et proactive dans le cadre
d'une stratégie de réglementation intelligente?
-
Choix de l'instrument. Comment choisir de façon
proactive, à l'échelle gouvernementale,
l'instrument le plus efficace pour atteindre les objectifs en
matière de politiques et de réglementation?
J'ai signalé que le troisième volet de notre
mandat est d'examiner les enjeux dans une perspective autre que
celle du gouvernement. Une question qui intéresse le
comité est celle de l'approbation des médicaments.
Nous espérons pouvoir appuyer vos efforts dans ce domaine.
À la fin de notre mandat, nous proposerons une
stratégie pour un nouveau système de
réglementation. Nous ferons en outre des recommandations
concrètes concernant l'amélioration du processus
réglementaire. Je compte en outre examiner attentivement
la question de la mis en oeuvre.
Gestion du changement
Tout ce qui précède signifie que des changements
seront essentiels, dans les processus, dans les politiques et
dans les rôles. Il sera nécessaire de provoquer le
changement dans la culture organisationnelle. Je voudrais vous
faire profiter de mon expérience dans la gestion du
changement, acquise au cours des 18 années de ma
carrière que j'ai passées dans la fonction publique
et d'un nombre équivalent d'années passées
dans le secteur privé.
C'est en 1982, lorsque je suis devenu sous-ministre de
l'Emploi et de l'Immigration, que j'ai décidé de
m'engager dans la mise en oeuvre de l'excellence dans la
fonction publique. Je dirigeais un ministère regroupant
27 000 employés ayant annuellement des dizaines de
milliers de contacts personnels avec des citoyens et
répondant à des millions d'appels
téléphoniques. C'est alors que je me suis rendu
compte que nous devions modifier notre façon de
procéder et nous rapprocher des personnes que j'appelais
alors nos « clients ».
Comment mettre le changement en oeuvre?
J'ai établi ma propre équation : AC = A + C,
c'est-à-dire l'amélioration constante est fonction
de l'attitude et des compétences.
L'attitude - ou la culture organisationnelle - devient le
coeur du changement. J'aimerais citer une phrase de Bernard
Shaw : « Le progrès est impossible sans le
changement et ceux qui sont incapables de changer d'attitude ne
changeront jamais rien. »
J'ai également adopté en matière de
gestion une philosophie fondée sur des valeurs. Il est
essentiel que le personnel prenne conscience de sa mission en
s'appuyant sur un système de valeurs qui doit être
alimenté et maintenu. Les valeurs deviennent alors notre
guide. C'est le ciment - ou ce que j'appelle souvent la
« crazy glue » - qui permet à un organisme
d'établir des racines solides et de savoir où il
va. Comme l'a signalé Seneque, la direction du vent n'a
pas d'importance si vous ne savez pas au préalable
où vous allez. La fonction publique a toujours
été guidée par des valeurs solides. Ces
valeurs définissent l'institution et sont une source de
fierté et d'engagement pour les fonctionnaires.
Je vous encourage à lire le document intitulé
« Bâtir sur de solides assises » qui a
été préparé sous la direction du
regretté John Tait, un de mes anciens collègues. Il
est toujours d'actualité et énonce les valeurs
fondamentales de la fonction publique et les difficultés
que l'on a de mettre ces valeurs en pratique. C'est une puissante
source d'inspiration. Ce document est ce que je
considérerais comme la « bible » de la
fonction publique. Il se trouve sur le site Web du Centre
canadien de gestion.
Je vous lance donc le défi d'apporter du changement au
sein de votre organisme. Vous avez déjà de
nombreuses compétences, mais il sera nécessaire que
vous en acquériez de nouvelles. Je pense toutefois - et
c'est très important - que le problème des
compétences est celui qui est le plus facile à
résoudre. C'est généralement le changement
d'attitude - ou de culture - qui pose le plus gros défi.
Je suis convaincu que vous êtes capables d'un tel changement.
Le responsable de la réglementation du
XXIe siècle : rôle et défis
Toutes ces considérations m'amènent à
parler du rôle et des défis du responsable de la
réglementation au XXIe siècle.
Le rôle du responsable de la réglementation
deviendra de plus en plus complexe. Outre que vous devrez
établir des règlements - cela ne changera pas -,
vous serez appelés de plus en plus à jouer le
rôle de communicateurs et de courtiers en information,
celui de négociateurs et celui de gestionnaires des
conflits, pour n'en mentionner que quelques-uns.
Je pense que le processus de réglementation sera
transformé au cours des prochaines années. À
la suite des progrès de la science et de la technologie,
la façon dont la protection du public est assurée
devra être transformée. Ce sera nécessaire
non seulement pour assurer la pertinence du système de
réglementation mais aussi son efficacité.
Au début de ces deux journées de
réflexion, je voudrais vous exposer quelques-uns des
défis inhérents à votre rôle de
responsables de la réglementation au
XXIe siècle.
Comment s'assurer que l'on se base sur les données
scientifiques les plus exactes et les plus récentes en
temps opportun pour prendre des décisions en
matière de réglementation?
À une époque où les citoyens ont un
accès accru à l'information et veulent parfois
faire leurs propres choix, comment concilier la
nécessité d'assurer au public un niveau
général de protection et les choix personnels?
Où l'intervention du gouvernement est-elle
appropriée?
Quels risques devront être gérés par les
responsables de la réglementation? Quels risques devraient
être gérés par l'industrie ou par les particuliers?
Quelles sont les valeurs et l'éthique auxquelles il
faut se conformer pour s'assurer que l'on a un profond respect et
une connaissance approfondie de l'industrie que l'on
réglemente et des autres organisations
intéressées tout en maintenant l'autonomie nécessaire?
De quels réseaux est-il nécessaire de faire
partie, au Canada ou à l'échelle internationale?
Comment faire un usage plus stratégique de ces réseaux?
Comment collaborer avec d'autres pays pour améliorer la
performance du système de réglementation?
Je pourrais poser encore d'autres questions, mais je vais tout
de même conclure.
Conclusion
Avant de conclure, je tiens à vous signaler que notre
site Web interactif est opérationnel. Son adresse est www.reglementationintelligente.gc.ca.
Je vous encourage à faire des vérifications
périodiques sur le Web pour être au courant des
mises à jour sur nos activités, examiner notre
recherche ou nous communiquer vos opinions et vos
suggestions.
En conclusion, je signale que le système de
réglementation actuellement en place au Canada a
été élaboré principalement pour une
économie industrielle; il nous a d'ailleurs rendu de fiers
services. Il est toutefois nécessaire que le Canada adopte
dans ce domaine une approche adaptée à l'ère du savoir.
Nous sommes déterminés à rédiger
un rapport final qui contribuera réellement à notre
qualité de vie et à notre compétitivité sur le plan international.
Il sera encore plus passionnant d'être un des
responsables de la réglementation à l'avenir que
maintenant. La mise en oeuvre d'une stratégie de
réglementation efficace ne pourra se faire sans votre
appui et votre persévérance. La fonction publique a
la créativité, la détermination et
l'énergie nécessaires.
Je vous remercie pour votre attention.
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