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Le moi secret: Une exploration de la littérature de jeunesse canadienne
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Index et liste de livres

 


« Ce qui est encore plus surprenant, c'est lorsque certains lecteurs me disent : "Mon Dieu, vous avez dû connaître ma mère!", ou "Ma fille m'a dit la même chose!", ou encore "Je vis cette situation de la même façon!" »

Ginette Anfousse, « Les livres que j'écris, comment et pourquoi », Des Livres et des Jeunes, vol. 5, nº 13, automne 1982, p. 8.

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« Durant vingt-cinq ans d'enseignement consciencieux, je n'ai jamais trouvé un moyen de mesurer la valeur de la simple lecture ou de la littérature elle-même. Même maintenant, je sais seulement que les étudiants qui ont été exposés à la magie des mots, engagés, mobilisés, touchés, séduits par elle, semblent mieux écouter, rester tranquilles plus longtemps, avoir de plus longues périodes d'attention, avoir tendance à faire confiance à leur propre créativité, avoir le regard généreux, avoir un vocabulaire plus étendu, avoir tendance à s'éloigner des bigoteries; en fait, ils sont généralement des êtres humains plus agréables, plus développés que ceux qui n'ont jamais reconnu la partie la plus profonde d'eux-mêmes épanchée dans la poésie et les oeuvres de fiction. » (Trad.)

Jan Truss, extrait d'une lettre écrite à l'occasion de l'exposition.

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Et ... au moment de reprendre ce chemin, les livres  --  avec leurs histoires de lieux non encore visités (la ferme dans Quel beau petit!, l’Irrawaddy, l’Île-du-Prince-Édouard)  --  leur auront montré certains des lieux où ils pourraient se retrouver. Les livres auront indiqué des limites à transcender, des horizons non encore autrement imaginés.

Les livres n'auront pas seulement montré. Ils auront aussi donné des forces. Les enfants cachés dans les coins avec Le Loup de Noël de Claude Aubry, ou Simon de Maurice Gagnon, ou The Quarter-Pie Window de Marianne Brandis, ne font pas que voyager, ils partagent la vie des autres. Demandez-leur et ils vous diront comment ils ont pleuré, ri et tremblé, comment ils ont profondément ressenti les moments importants « comme si nous les vivions ».

D'une part, ils auront exploré, ils auront expérimenté dans un contexte de parfaite sécurité toutes sortes de réactions qui ne sont pas les leurs. Ils auront découvert à quoi ressemble le fait d'être dans la peau de quelqu'un qui est moins téméraire ou plus brave, d'être le clown de la classe, le casse-cou, celui qui se fait harceler. À partir de tout cela, consciemment ou inconsciemment, ils auront appris à accepter ou à rejeter, à considérer les éléments de leur propre nature qui sont plus ou moins désirables, à nourrir les parties d'eux-mêmes pour lesquelles ils n’avaient pas encore trouvé de place dans le monde.

D'autre part, à travers les larmes, les peurs et les rires, ils auront confirmé leur propre expérience, la connaissant comme une partie de quelque chose qui va au-delà d'eux-mêmes. Ce faisant, ils auront découvert qu'ils ont accès à toute la force de tous les âges, qu'ils portent dans leur être les grandes immensités que représentent nos ressources humaines.

La signification de cet accès peut probablement mieux se résumer à l’aide de deux histoires. La première est tirée du livre de Pierre Berton, Vimy, et met en scène un jeune artilleur qui a trouvé le courage de se rendre dans les terres disputées pour un ami parce qu'il avait à l’esprit un vers d'un poème de Robert Service qui dit : « Le dernier besoin d'un ami est un besoin dont il faut tenir compte2. » (Trad.) La deuxième histoire est celle d'une enfant de cinq ans qui marchait seule dans les ténèbres de la forêt durant la nuit. Elle expliquait qu'elle y était arrivée en se récitant sans arrêt Le Petit Chaperon rouge3. Cela peut sembler un choix bizarre dans les circonstances  --  à moins naturellement de se rappeler que Le Petit Chaperon rouge est vraiment une histoire qui raconte comment on combat et surmonte les horreurs et comment on peut survivre.

Ainsi, peut-être devons-nous comprendre que, même si Lucy Maud Montgomery tentait de se cacher, elle découvrait aussi une vie où la bonté et la bienveillance étaient encore possibles, que, tout en évitant la patinoire, Roch Carrier se donnait les moyens d'explorer les possibilités d'être utile grâce à des talents qui lui sont propres.

1 Jean Little, Little by Little : A Writer's Education (Markham (Ont.) Viking, 1987), p. 66.

2 Pierre Berton, Vimy (Toronto : McClelland & Stewart, c1986), p. 280.

3 Signalé dans Aidan Chambers, Book-talk : Occasional Writing on Literature and Children (London : The Bodley Head, 1985), p. vii.

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