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Les premières années

Sir Ernest MacMillan:
Portrait d'un musicien canadien (1893-1973)

Maureen Nevins


Choeur de l'église Knox (MacMillan à l'orgue), vers 1909-1910.
Photographe inconnu.

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Il nous est arrivé le dix-huitième jour d'août 1893, au milieu d'une tempête de pluie, avec du tonnerre et des éclairs. 1

Ernest Alexander Campbell MacMillan, fils du révérend Alexander MacMillan et de Wilhelmina Ross, est né à Mimico, en Ontario. Aîné de quatre enfants, il avait trois soeurs : Margaret Dorothy (née en août 1898), Jean Ross (née en février 1901) et Christine Winifred Ross (née en janvier 1904).

Ernest a montré un talent pour la musique dès son plus jeune âge. Il regardait avec beaucoup d'intérêt sa mère jouer du piano. Bientôt, il joua lui-même des airs. En 1898, la famille MacMillan a emménagé dans sa nouvelle maison au 28, rue Selby, où il y avait un salon et un cabinet de travail adjacent. Le piano du salon et l'orgue Estey (harmonium) du cabinet de travail étaient accordés ensemble. La mère d'Ernest exécutait un air au piano pendant que son père jouait le même air à l'orgue. Le jeune garçon courait d'une pièce à l'autre pour regarder et écouter attentivement, tout en s'amusant beaucoup à imiter leur jeu.

Lorsque le jeune MacMillan avait environ sept ans, l'église presbytérienne Saint-Enoch (paroisse où son père, le révérend Alexander MacMillan, avait été nommé en 1895) a fait l'acquisition d'un orgue à tuyaux pour remplacer l'harmonium. Il a écrit : «Je me suis vite empressé de grimper sur le banc de l'orgue. À partir de ce moment, pendant de nombreuses années, l'orgue a été l'objet de ma grande dévotion.» 2

Il a commencé officiellement à étudier l'orgue à l'âge de huit ans avec Arthur Blakeley, organiste et maître de chapelle à l'église méthodiste de la rue Sherbourne. MacMillan a joué pour la première fois en public dans une église de Toronto en 1901, après quoi il a joué à l'occasion comme organiste dans des récitals offerts dans des églises. Blakeley a également mis sur pied un trio vocal de garçons, les «Blakeley's Boys», qui donnait des représentations dans des églises et d'autres assemblées. Le groupe a présenté, à Toronto et dans un bon nombre de petites villes du sud de l'Ontario, de nombreux concerts publics au cours desquels Ernest était accompagnateur, au besoin, et soliste au clavier pour ajouter de la variété aux programmes.

À l'âge de dix ans, soit en 1904, son premier concert au «Festival of the Lilies» a attiré un auditoire de quelque 4000 personnes au Massey Hall. Vers la même année, il a été nommé organiste (sans salaire) à l'église Saint-Enoch, «ce qui [lui] a donné à la fois un sentiment d'importance et une bonne expérience en tant qu'accompagnateur de chanteurs».3

Au cours de ces années de formation, MacMillan a également exploré le côté créatif de la musique.

Je me suis essayé à la composition parfois sur une petite échelle et quelquefois sur une échelle bien trop ambitieuse. Mon premier essai de composition d'un oratorio (vers l'âge de neuf ans) portait sur rien de moins que la Résurrection. 4

MacMillan a fait ses études à Toronto, où il a fréquenté l'école Rosedale de 1899 à 1904 et l'école secondaire de la rue Jarvis pendant l'année scolaire 1904-1905. Le document le plus ancien faisant état d'une représentation publique de MacMillan au piano le montre jouant la Valse brillante de Chopin à un concert présenté à l'école secondaire le 24 février 1905.

En juin 1905, la famille MacMillan a quitté Toronto pour s'installer à Édimbourg, en Écosse. Ernest n'a pas fréquenté l'école pendant cette première année en Europe; cependant, il a continué d'étudier l'orgue avec le célèbre organiste aveugle Alfred Hollins, de l'église libre unie Saint-George. Pendant qu'il étudiait avec Hollins, MacMillan a décidé de se présenter à son premier examen de musique dans le but d'obtenir une licence de l'Académie royale de musique de Londres, mais sans succès.

En 1906-1907, il a fréquenté à temps partiel l'école Viewpark, établissement d'enseignement privé pour garçons. Il consacrait le reste de son temps à ses études sur la théorie de la musique. Son père a pris des arrangements pour qu'il rencontre Frederick Niecks de l'Université d'Édimbourg. Niecks a donné au jeune MacMillan la permission de s'inscrire aux cours «élémentaire» d'histoire de la musique, d'harmonie et de contrepoint. Peu après, il a été autorisé à s'inscrire aux cours «avancé» d'harmonie et de contrepoint. À la fin du trimestre, il a obtenu la médaille de bronze en harmonie avancée et il a terminé premier de sa classe de contrepoint.

Il a ensuite poursuivi ses études en harmonie et en contrepoint avec un professeur privé, W.B. Ross. En juillet 1907, Mme MacMillan, suivant le conseil de Ross, a accompagné son fils à Londres pour les examens théoriques et pratiques en vue de l'obtention du diplôme de correspondant du Collège royal des organistes (A.R.C.0.). À l'âge de 13 ans, il est alors devenu le plus jeune correspondant. Également au cours du même été, Ernest a remplacé Alfred Hollins comme organiste à l'église Saint-George pendant cinq dimanches.

Alexander MacMillan et ses deux filles aînées sont rentrés au Canada tandis qu'Ernest et sa jeune soeur sont demeurés avec leur mère à Édimbourg. En mars 1908, le jeune MacMillan a réussi l'examen préliminaire de langues (latin et français) auquel devaient se soumettre les candidats désireux d'obtenir un baccalauréat en musique de l'Université d'Oxford. Il a poursuivi ses études avec Ross en vue de l'étape suivante, soit le premier examen, qu'il a réussi en mai. En compagnie des autres membres de sa famille, il est alors retourné à Toronto.

Pendant son séjour en Écosse, MacMillan a non seulement assisté à des récitals et à des concerts symphoniques, mais il a également été invité à donner des représentations notamment à Édimbourg, à Dalkeith et à Kirriemuir.

Entre 1908 et 1910, MacMillan a occupé son premier poste au niveau professionnel à titre d'organiste et de maître de chapelle à l'église presbytérienne Knox à Toronto. Cependant, ce n'est pas avant le début de 1910, après l'installation du nouvel orgue, qu'il a donné un véritable récital à l'église. Entre temps, il a donné des représentations ailleurs à Toronto.

MacMillan a continué de se préparer pour le baccalauréat de l'Université d'Oxford; à cette fin, il a écrit, durant l'hiver 1909-1910, l'«exercice» choral et orchestral exigé comme deuxième examen. En septembre 1910, MacMillan a appris que son «exercice» avait été jugé satisfaisant par les examinateurs. Il a quitté son poste à l'église Knox et, en novembre de la même année, il est retourné à Édimbourg, décidé à terminer ses études pour son diplôme de musique à l'Université d'Oxford, avant d'entrer à l'Université de Toronto (où il a été reçu à l'examen d'immatriculation en juin 1910). Il a poursuivi ses études avec W. B. Ross pour subir l'examen final à Oxford et pour devenir membre du Collège royal des organistes (F.R.C.O.). En janvier 1911, il a non seulement réussi l'examen de membre, mais il a aussi obtenu le prix Carte-Lafontaine pour les meilleurs résultats. Quatre mois plus tard, il a réussi l'examen final du baccalauréat en musique.

MacMillan est rentré à Toronto et s'est inscrit à l'université pour étudier l'histoire moderne afin, pensait-il, d'élargir ses connaissances générales. Pendant sa première année universitaire (1911-1912), il s'est rendu chaque fin de semaine à Hamilton, où il était organiste et maître de chapelle à l'église presbytérienne Saint-Paul. À cette époque, Casavant Frères (de Saint-Hyacinthe, au Québec) installait un orgue dans la grande salle d'assemblée de l'université. Dès la fin des travaux, MacMillan a quitté son poste à l'église Saint-Paul et il est devenu organiste adjoint à l'université. En plus de lui confier la responsabilité du service dominical du matin à la grande salle d'assemblée de l'université, l'organiste régulier de l'établissement, Ferdinand-Albert Mouré, a souvent demandé à MacMillan de jouer à des assemblées universitaires ou de présenter des récitals.

MacMillan a également collaboré au recueil d'hymnes The University Hymn Book (Oxford : Printed at the University Press, 1912), c'est-à- dire qu'il a revu la musique et offert plusieurs airs originaux. Au cours de l'été de 1912, il s'est rendu en Angleterre pour superviser la préparation, la lecture d'épreuves et d'autres étapes de la publication du recueil par les presses de l'Université d'Oxford.

En juin 1912, MacMillan a reçu une offre qui aurait sans aucun doute modifié le cours de sa vie, s'il l'avait acceptée. En effet, il a été invité à Chicago pour rencontrer le Praise Committee of the Fourth Presbyterian Church concernant l'orgue que le comité avait l'intention d'installer dans ses nouveaux locaux. MacMillan s'est rendu à Chicago et, à la demande du pasteur, John Timothy Stone, il a présenté un récital. Le motif véritable de l'invitation faite à MacMillan était de lui offrir le poste d'organiste et de maître de chapelle, offre qu'il a déclinée après y avoir soigneusement réfléchi.

Au cours de sa deuxième année d'études, MacMillan est devenu président de sa classe et s'est joint à la confrérie Phi Kappa Pi. Peiné de constater le peu de place laissé à la musique dans la vie universitaire ainsi que son absence du programme d'études en arts, il a fondé une association musicale universitaire, qui a organisé des concerts et des conférences.

La famille MacMillan a passé l'été de 1913 à Murray Bay (La Malbaie), lieu de villégiature à la mode sur les rives du Saint-Laurent. Alexander MacMillan avait été invité pour occuper le poste de chapelain dans une petite église protestante où Ernest était organiste. Avant le départ pour Murray Bay, MacMillan s'est fiancé avec Laura Elsie Keith, qu'il avait rencontrée en 1908 et qu'il a épousée en 1919.

Ernest a repris ses études à l'université à l'automne et il a offert quelques récitals à Toronto et à l'extérieur. Il a contribué au volet musical d'une représentation de la pièce As You Like It (Comme il vous plaira) par le cercle dramatique féminin, Women's Dramatic Club, peut- être sa première incursion dans le monde du théâtre. Sa future épouse a largement participé à la production de certaines pièces de théâtre montées à l'université et l'a peut-être convaincu de mettre ses talents musicaux à contribution.

Pendant son séjour à Murray Bay, MacMillan a rencontré Mme Antoinette Burgess, riche Américaine de Boston protectrice de la musique. Elle a pris des arrangements avec MacMillan pour une visite pendant les vacances du Nouvel An afin qu'il rencontre quelques-uns de ses amis musiciens et présente un récital d'orgue au Harvard Club. Pendant cette visite, on lui a présenté le chef d'orchestre Karl Muck, et il a assisté à plusieurs représentations.

MacMillan voulait finir par obtenir son diplôme mais, à la fin de sa troisième année d'études, il a ressenti le besoin de consacrer davantage de temps à la musique. Il a demandé un congé de l'université entre septembre 1914 et la fin de l'année.

Notes

1. Traduction de : Looking Back: Reminiscences of the Rev. Alexander MacMillan, D.D., Mus. D. (1864-1961) Written Between 1940-1945, Keith et Pat MacMillan (éd.) (inédit, 1987-1988), p. 36. Fonds Keith MacMillan, Section des manuscrits, Division de la musique, Bibliothèque nationale du Canada.

2. Traduction de : Ernest MacMillan, [Memoirs], chapitre «Early Recollections», p. 5.

3. Ibidem, p. 3.

4. Ibidem, p. 7.


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