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Compositeur

Sir Ernest MacMillan:
Portrait d'un musicien canadien (1893 - 1973)

Maureen Nevins


Avec le chef Tralahet, surnommé Gitks (également connu sous le nom anglais de Frank Bolton), Nass River, (C.-B.), 1927
Musée canadien des civilisations, Négatif no 69614. Photographe : Marius Barbeau.

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La composition musicale, bien que moins largement reconnue, est à long terme plus importante; c'est par nos apports créateurs que nous serons finalement jugés en tant que nation musicale. 1

La composition n'était pas la préoccupation principale de MacMillan, mais il considérait celle-ci comme une activité normale chez un musicien complet. Son Quatuor à cordes en do mineur est probablement son uvre la plus importante. Les trois premiers mouvements ont été composés en 1914 pendant sa détention à Nuremberg. L' uvre a été revue en profondeur, et la finale a été terminée après son retour à Toronto. Elle a été présentée en entier pour la première fois le 8 février 1925 par le Quatuor à cordes Hart House, considéré comme l'orchestre de chambre le plus réputé au Canada pendant la première moitié du XXe siècle. Il ne se dégage de cette uvre aucune impression liée à l'expérience de la guerre de son compositeur. Plutôt, son style et ses thèmes, qui utilisent les formes traditionnelles de la sonate et un langage musical romantique de la fin du XIXe siècle, servent à brosser l'image d'une période moins troublée. Pour cela, l' uvre est intéressante davantage pour des raisons historiques que pour ses seules qualités musicales.

MacMillan a composé son uvre la plus considérable durant la Première Guerre mondiale, pendant sa détention à Ruhleben. Cette mise en musique pour ch ur et orchestre de l'ode intitulée «England» d'Algernon Charles Swinburne lui a permis d'obtenir son doctorat en musique de l'Université d'Oxford en 1918. Une analyse de l' uvre a paru dans le numéro du 1er septembre 1920 du Musical Times de Londres. La première a été présentée en Angleterre le 7 mars 1921 par Henry Coward et le Sheffield Musical Union, comme il convenait. L' uvre a été présentée pour la première fois au Canada en 1921 au Massey Hall, à Toronto, où le renommé Leopold Stokowski a dirigé l'Orchestre de Philadelphie et le Ch ur Mendelssohn de Toronto.

La première uvre importante qu'il a achevée après son retour au Canada après la guerre a été son Ouverture pour orchestre. C'est à Ruhleben que MacMillan a acquis le goût de la direction d'orchestre et qu'il a amélioré ses compétences dans ce domaine. Il souhaitait alors que Toronto ait à nouveau un orchestre. En 1922, un groupe de musiciens a persuadé Luigi von Kunits de former ce qui allait devenir le Nouvel orchestre symphonique qui a donné son premier concert public en avril 1923. Il y avait cinq ans que le premier Orchestre symphonique de Toronto avait cessé d'exister, victime tardive de la Première Guerre mondiale. MacMillan a composé son Ouverture en l'honneur du Nouvel orchestre symphonique et de von Kunits, qui l'a invité à diriger la première.

Étant donné son intérêt croissant pour le folklore, il s'est inspiré de celui-ci pour un certain nombre de compositions. En 1925, il a pris connaissance de l' uvre de Marius Barbeau, réputé anthropologue, ethnologue et folkloriste canadien. MacMillan a été invité à réviser le livre Folk Songs of French Canada compilé par Barbeau et Edward Sapir (New Haven : Yale University Press, 1925). Le Canadian Forum a publié une analyse favorable, qui faisait état du grand intérêt de MacMillan pour ces chansons. Barbeau a été tellement impressionné par ces observations que, dès qu'il est retourné à Toronto, il a invité MacMillan à participer au festival de la chanson folklorique et de l'artisanat (Festivals du Canadien Pacifique) à Québec, en 1927. MacMillan avait remarqué deux mélodies en particulier, Notre Seigneur en pauvre et À Saint-Malo. À la demande de John Murray Gibbon, il a fait des arrangements de ces airs sous le titre Two Sketches Based on French Canadian Airs, qui ont été joués par le Quatuor à cordes Hart House. Aujourd'hui, cette uvre est considérée comme l'une des compositions canadiennes les plus réussies, les mieux connues et les plus souvent interprétées, notamment la version ultérieure pour orchestre à cordes. Une suite attrayante, Six Bergerettes du Bas-Canada, pour voix et petit ensemble a été présentée au Festival du Canadien Pacifique de 1928. Pour commémorer le 75e anniversaire de naissance de MacMillan, la Deutsche Grammophon Gesellschaft a publié le premier enregistrement de son Quatuor à cordes en do mineur ainsi que ses Two Sketches Based on French Canadian Airs (version originale pour quatuor) interprétés par le Quatuor Amadeus. Il s'agit du premier enregistrement consacré à un seul compositeur canadien distribué à l'échelle mondiale.

À l'été de 1927, MacMillan a accompagné Marius Barbeau dans la région de la rivière Nass au nord de la Colombie-Britannique pour écouter, enregistrer et noter la musique des Tsimshians. Trois de ces transcriptions ont été arrangées pour voix et piano sous le titre Three Songs of the West Coast. La première uvre est un chant chanté par un nouveau chef à sa tribu, dans lequel il vante ses compétences pour le poste. La deuxième est une berceuse. Et la dernière chanson avait été initialement chantée pour MacMillan par le vieux chef polygame Gitiks. De nombreuses années plus tôt, la reine Victoria lui avait ordonné de respecter la pratique de la monogamie en vigueur dans son royaume et de se contenter d'une seule épouse. Les résidants du village discutaient beaucoup pour savoir laquelle de ses trois épouses il allait garder. Il a trompé les gens en quittant ses trois femmes pour prendre comme épouse une attrayante jeune fille. Les membres de la tribu ont été scandalisés. Gitiks a jugé nécessaire de leur chanter cette chanson dans laquelle il leur dit de se mêler de leurs affaires. Un certain nombre de transcriptions ont également paru dans The Tsimshian : Their Arts and Music (New York : J.J. Augustin, 1951).

En plus de ses nombreux arrangements et mises en musique, MacMillan a assumé la responsabilité de l'édition d'une uvre collective importante consignée dans le volume Twenty-one Folk-Songs of French Canada (Oakville, Ontario : Frederick Harris Co., 1928). MacMillan et d'autres compositeurs de sa génération, inspirés par Barbeau, ont été les premiers à introduire un élément indigène dans la littérature musicale canadienne.

MacMillan a ralenti son travail de compositeur après sa nomination à l'Orchestre symphonique de Toronto, «trouvant difficile cette tâche alors que sa tête était continuellement remplie par la musique des autres.»2 Suivant une observation faite par Godfrey Ridout, MacMillan préférait la direction d'orchestre. Néanmoins, en plus de quelques arrangements de chansons folkloriques canadiennes, il a composé plusieurs uvres d'envergure. Un opéra-ballade, Prince Charming, sur un livret de J.E. Middleton, était destiné au Festival du Canadien Pacifique de Banff de 1931, mais n'a jamais été joué. La musique se fondait sur des airs folkloriques écossais et français. MacMillan a composé deux uvres pour ch ur importantes Te Deum Laudamus en mi mineur (1936) et Song of Delivrance (1944). La première a été initialement écrite pour le Ch ur du Conservatoire à l'occasion du 50e anniversaire du Conservatoire de musique de Toronto. L'autre uvre, Song of Delivrance, a été composée à la fin de la guerre.

MacMillan était aussi connu pour ses arrangements d' uvres de compositeurs tels que Bach, Beethoven, Chopin, Haendel, Mendelssohn, Tchaïkovski et Ralph Vaughan Williams. Son orchestration du Prélude et fugue en sol mineur de J.S. Bach a été fréquemment jouée par des orchestres canadiens et américains.

La capacité d'improvisation de MacMillan, son entrain naturel et son sens aigu du plaisir se reflètent dans ses arrangements pour orchestre, ses pots-pourris et ses parodies élaborés à l'intention de l'Orchestre symphonique de Toronto pour les concerts Pop et les concerts de Noël, par exemple. Parmi ces uvres, mentionnons A Medley of Sea Chanties, A Saint Andrew's Day Medley (1946, réintitulé plus tard Fantasy on Scottish Melodies), un pot-pourri de chants de Noël (1945) et There Was an Old Woman (1946), avec excuses à J.S. Bach. Aucune partition de la première uvre n'a été retracée; cependant, elle a été présentée à un concert Pop en avril 1946. On y trouvait des airs bien connus comme Blow the Wind Down et What Shall We Do with the Drunken Sailor. La deuxième, également présentée à un concert Pop la veille de la Saint-André en 1946, illustre la fierté qu'éprouvait MacMillan pour ses ancêtres écossais. Son pot-pourri de chants de Noël a été joué à de nombreuses reprises aux concerts annuels de Noël.

Malgré sa remarquable carrière d'organiste, MacMillan n'a composé dans sa maturité qu'une seule uvre pour cet instrument, soit son Cortège académique. En 1953, il a été invité à composer et à présenter cet hymne processionnel à l'occasion du centenaire de son alma mater, le Collège universitaire de Toronto.

Notes

1. Traduction de : Ernest MacMillan, «Some Problems of the Canadian Composer», conférence commémorative Samuel Robertson, prononcée au Prince of Wales College, Charlottetown (Î.-P.-É.), le 7 mai 1956, p. 13. Fonds sir Ernest MacMillan, Section des manuscrits, Division de la musique, Bibliothèque nationale du Canada.

2. Traduction de : Keith MacMillan, «Parallel Tracks: Ernest Campbell MacMillan in the 1930s and 1940s», dans Canadian Music in the 1930s and 1940s (Kingston (Ontario) : Université Queen's, 1986), p. 11.


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