How do you change behaviour?

Patricia Huston, MD, MPH
Associate editor-in-chief

Canadian Medical Association Journal 1995; 153: 1411

[texte complet]


It is amazing how little we know about how to induce behaviour change. Most of us accept this and are appropriately modest when we consider how effective we might be in convincing a family member to stop an irritating habit or a patient to quit smoking. But it is harder to accept when we are considering the need to change professional behaviour. In fact, we must keep reminding ourselves that education alone is often not enough.

In this issue (see pages 1423 to 1431 [full text]) Dr. Andrew D. Oxman and colleagues report on their systematic review of over 100 trials of the effectiveness of interventions in improving the practices of health professionals. They looked at everything from conferences and academic detailing to marketing and reminder systems and found that they all worked to various degrees some of the time. Dr. Brian Habbick and colleagues (see pages 1437 to 1443 [abstract]) have a similar message: in Saskatchewan, widely publicized guidelines have been only moderately successful in changing prescribing patterns for the treatment of asthma.

This phenomenon does not appear to be limited to personal experience and clinical behaviour. Dr. T. Jock Murray (see pages 1433 to 1436 [full text]) points out that medical educators have been "slow to respond" to the need for medical schools to be more responsible to the population they serve. And the information about the growing shortage of surgeons in rural hospitals (see pages 1447 to 1452 [abstract]) is unlikely, on its own, to result in changes in physician training programs.

From our modest successes let us not fall into complacency about our understanding of behaviour change. New insights on this may come from a spectrum of inquiry that looks into everything from motivational psychology and the art of persuasion to how our genetic makeup may influence behaviour. This inquiry is well worth our while. After all, trying to change people's behaviour is something most physicians engage in every day.


Il est assez étonnant de constater à quel point nous sommes peu renseignés sur la façon de provoquer des changements de comportement. La plupart d'entre nous l'acceptons tout bonnement : nous ne nous faisons guère d'illusions quand nous nous demandons, par exemple, si nous arriverons à persuader un membre de la famille de mettre fin à une habitude irritante ou à convaincre un patient d'arrêter de fumer. La situation est cependant plus difficile à accepter quand il s'agit de comportements professionnels où des changements s'imposent. Il nous faut alors nous rappeler sans cesse que les interventions d'éducation à elles seules ne sont pas toujours suffisantes.

Dans ce numéro (pages 1423 à 1431 [résumé]), le Dr Andrew D. Oxman et ses collègues font état de leur analyse de l'efficacité d'une centaine de tentatives d'amélioration de la pratique des professionnels de la santé. Les chercheurs ont analysé des interventions de toutes sortes, des conférences jusqu'aux visites de liaison, en passant par le marketing et les systèmes de rappel. Conclusion? Tous ces types d'interventions peuvent parfois avoir une certaine efficacité. Pour leur part, le Dr Brian Habbick et ses collègues (voir les pages 1437 à 1443 [résumé]) arrivent à un résultat semblable : en Saskatchewan, des guides de pratique pourtant largement diffusés n'ont eu qu'un succès mitigé quand il s'est agi d'influencer les pratiques d'ordonnance pour le traitement de l'asthme.

Ce phénomène ne semble pas limité toutefois à l'expérience personnelle et au comportement clinique. Le Dr Jock Murray (voir les pages 1433 à 1436 [résumé]) signale que les éducateurs médicaux ont été «lents à réagir» alors qu'il est devenu nécessaire pour les facultés de médecine de faire preuve d'une plus grande responsabilité envers la population qu'elles desservent. Dès lors, il semble bien que les données au sujet de la pénurie croissante de chirurgiens dans les hôpitaux des régions rurales (voir les pages 1447 à 1452 [résumé]) soient peu susceptibles à elles seules de susciter des transformations au sein des programmes de formation médicale.

Il semblerait sage de ne pas tirer trop tôt vanité de nos modestes réussites en matière de transformation des comportements. Attendons plutôt l'éclairage nouveau que jetteront peut-être sur le problème les études issues de domaines aussi disparates que la psychologie motivationnelle et l'art de la persuasion et les aspects génétiques du comportement. Ces recherches en valent grandement la peine : après tout, la plupart des médecins s'efforcent quotidiennement d'influencer les comportements.


CMAJ November 15, 1995 (vol 153, no 10) / JAMC le 15 novembre 1995 (vol 153, no 10)