Journal de l'Association médicale canadienne 1996; 154 : 1463
Dans un éditorial qui commence à la page 1510 [résumé], le Dr Andreas Laupacis met en évidence trois aspects de l'argument du Dr Marshall qui révèlent des façons possibles de modérer l'enthousiasme suscité par les thérapies de prévention : accorder beaucoup d'attention à la façon de faire état des résultats, faire participer davantage les patients à la prise des décisions et utiliser judicieusement les guides de pratique clinique fondés sur des données probantes.
Même si nous pouvons comprendre plus clairement les avantages de la prévention, il reste à tenir compte des préjudices qu'elle peut causer, plus précisément du risque de susciter la peur. Il semble que nous devons être à l'affût des messages contradictoires au sujet de la prévention. Par exemple, il est à peine étonnant que certaines femmes, sensibilisées par des années de publicité au sujet de prévention du cancer du sein, refusent une hormonothérapie de remplacement parce qu'on a établi un lien entre cette thérapie et un risque légèrement accru de cancer du sein. De plus, les médecins et les patients semblent avoir une idée différente du concept du risque. Pour les médecins, le risque est en grande partie un concept mathématique. Pour les patients, il représente la possibilité d'une catastrophe. Il faut analyser plus à fond la crainte engendrée par des stratégies de prévention si nous voulons trouver la meilleure façon de la dissiper.