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CMAJ 1997;157:123

© 1997 Association médicale canadienne


Même s'il est très efficace, le vaccin contre l'hépatite B est difficile à administrer. Il faut 3 injections administrées à 0, 1 et 6 mois. Beaucoup de patients ne reçoivent pas tous les vaccins, ce qui réduit considérablement l'efficacité du vaccin et gaspille des ressources précieuses. John Sellors et ses collaborateurs de l'Université McMaster présentent les résultats de l'étude randomisée qu'ils ont faite sur une stratégie d'amélioration de l'observation chez les patients qui ne sont pas revenus recevoir une deuxième dose (page 143). Parmi ceux qui ont reçu une lettre de rappel, 25 % sont revenus. L'intervention simple qui consiste à appuyer les lettres par un appel téléphonique a presque doublé ce taux et l'a porté à 48 %. Même si ce résultat est loin d'être parfait, il nous rappelle qu'il n'est pas nécessaire que les interventions efficaces soient coûteuses.

La Commission d'enquête sur l'approvisionnement en sang du Canada (enquête Krever) a recommandé que les hôpitaux du Canada revoient leurs dossiers, repèrent d'anciens patients qui ont reçu du sang ou des composants sanguins entre 1978 et 1985 et les informent directement qu'ils ont été exposés au VIH. La commission a aussi recommandé que les patients qui ont reçu du sang entre 1978 et 1990 (début du dépistage du virus de l'hépatite C) soient informés qu'ils ont pu être exposés au VHC. Est-ce possible? Peu d'hôpitaux du Canada ont relevé le défi. Nancy Heddle et ses collaborateurs présentent un compte-rendu sur un programme d'identification des receveurs du sang aux hôpitaux Chedoke­McMaster de Hamilton (Ont.). Le programme portait sur des patients qui ont reçu du sang ou des produits sanguins entre 1978 et 1985 et qui avaient 16 ans ou moins (page 149). On n'a pu communiquer avec le tiers des 1546 patients. Presque le tiers des autres ne savaient pas qu'ils avaient reçu une transfusion pendant leur séjour à l'hôpital.

Susan King, de l'Hôpital pour enfants malades de Toronto, passe en revue les efforts d'identification des receveurs au Canada et décrit les principaux buts (page 155). Elle soutient que sans compter qu'ils permettent d'atteindre les objectifs précis qui consistent à repérer les cas, à informer les patients de leurs antécédents transfusionnels et à leur communiquer de l'information sur les risques et les tests, ces programmes établissent et maintiennent la confiance du public à l'égard des professionnels de la santé et de leurs établissements. Nous sommes d'accord. Même si les coûts ne sont pas négligeables, l'enjeu est élevé et dépasse les simples calculs de la fréquence de la maladie et du coût par cas repéré.

Les médecins doivent encourager les patients à signer des cartes de dons d'organes. Tat-Ying Wong rappelle l'expérience qu'a vécue sa famille en attendant le coeur d'un donneur pour leur fillette nouveau-née (page 172). Janice, chez laquelle on avait diagnostiqué une cardiomyopathie, a attendu un nouveau coeur pendant des mois. Pourquoi y a-t-il pénurie d'organes de donneurs? Eike-Henner Kluge exhorte les médecins et les sociétés de transplantation du Canada à considérer comme obligatoire le consentement signé par une personne qui veut faire don d'organes en cas de décès (page 160). Il arrive trop souvent que les sociétés de transplantation exigent le consentement supplémentaire des proches du donneur : cette étape inutile sur le plan éthique, selon Kluge, entraîne une énorme perte d'organes qui pourraient sauver des vies. -- JH

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| CMAJ July 15, 1997 (vol 157, no 2) / JAMC le 15 juillet 1997 (vol 157, no 2) |
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