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CMAJ 1997;157:255

© 1997 Association médicale canadienne


L'injection directe de sang total infecté constitue le moyen le plus efficace de transmission du VIH. Il n'est donc pas étonnant que les taux d'infection par le VIH soient élevés chez les consommateurs de drogues injectées. Comme les aiguilles sont difficiles à obtenir et comme les consommateurs de drogues injectées partagent souvent des drogues, le VIH s'est propagé rapidement parmi eux. Dans certaines villes, on a établi des programmes d'échange d'aiguilles pour essayer d'enrayer la transmission. Ces programmes donnent-ils des résultats? Dans ce numéro, Michelle Gold et ses collaborateurs présentent une évaluation économique d'un programme d'échange d'aiguilles à Hamilton (Ont.) (page 255). Limitant leur analyse au seul avantage que présente la prévention de l'infection par le VIH, les auteurs estiment que la mise en oeuvre du programme d'échange d'aiguilles dans leur région préviendra 24 cas d'infection par le VIH en 5 ans, ce qui représentera pour le système de soins de santé une économie de 1,3 million de dollars, compte tenu des coûts du programme. Dans un éditorial (page 275), Catherine Hankins fait le point sur la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectées au Canada et sur notre expérience des programmes d'échange d'aiguilles. Elle soutient avec énergie qu'il faut continuer de lancer de tels programmes.

Les soins de santé à Cuba faisaient auparavant l'envie de l'Amérique latine. Au cours de la dernière décennie, la perte du statut de partenaire commercial privilégié avec le bloc soviétique et le resserrement de l'embargo commercial imposé par les États-Unis ont poussé le système de soins de santé de Cuba au bord de l'abîme. Dans ce numéro, Robin Williams présente un compte rendu mémorable d'une mission d'information à Cuba, où elle a vu les pénuries d'aliments et d'eau propre miner l'état de santé d'un pays et le manque de fournitures essentielles menotter la prestation des soins de santé (page 291). Anthony Kirkpatrick décrit plus en détail comment l'embargo crée des obstacles administratifs insurmontables pour le commerce normal et humanitaire de biens médicaux -- même si le Département d'État des États-Unis affirme le contraire (page 281).

Ross Langley et ses collaborateurs de l'Université Dalhousie examinent les tendances de présentation des médecins de famille dans 5 régions géographiques de la Nouvelle-Écosse (page 265). En se servant de scénarios de cas, ils démontrent une variation prononcée des taux de présentation (l'écart peut atteindre 7 fois dans certains scénarios). La majeure partie de la variation a été expliquée par des différences au niveau de l'accès aux ressources, qui créent en retour des styles de pratique locaux.

Enfin, Peter Wing, chirurgien orthopédique de l'Université de la Colombie-Britannique, demande si les personnes qui recherchent des soins de santé préfèrent l'appellation «clients» ou «patients» (page 287). Il a effectué un sondage systématique auprès de 101 personnes qui se sont présentées à une clinique de traitement des douleurs dorsales et a constaté que presque 75 % d'entre elles préféraient l'appellation «patients». Compte tenu des hypothèses implicites inhérentes à l'utilisation des qualificatifs, il conseille aux travailleurs en santé de s'assurer qu'on respecte les préférences. Dans un éditorial (page 286), Ken Flegel, rédacteur associé du JAMC, discute des avantages du mot «cas» sur le mot «patient» et en préconise l'utilisation continue dans les circonstances appropriées. -- JH

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| CMAJ August 1, 1997 (vol 157, no 3) / JAMC le 1er août 1997 (vol 157, no 3) |