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Literary Research/Recherche littéraire 20.39-40 (2003): 411-413 Cornelia Schulze, The « Battle of the Sexes » in D.H. Lawrence's Prose, Poetry and Paintings. Heidelberg : Universitätsverlag C. Winter/"Anglistische Forschungen," vol. 305 ; 2002 ; 331 pp. ; ISBN: 382531359X ; LC call no. : PR6023.A93 Z8665 ; $49.99 « It is a truism among Lawrence scholars that he was primarily interested in the relationship between man and woman. Numerous studies have been conducted on this theme, but none of them seems to examine it in a systematic way » (305). Tout au contraire, l'ouvrage de Cornelia Schulze The « Battle of the Sexes » in D.H. Lawrence's Prose, Poetry and Paintings se propose comme objectif d'analyser le « ' whole ' Lawrence by paying tribute to his complex being as a man and artist » (305). Ainsi Schulze formule le but de son travail de la manière suivante : The aim of this study is to examine the Battle of the Sexes as the dominant narrative in Lawrence's prose, poetry and paintings. It considers the full spectrum of his work, providing a chronological and thorough discussion of his novels, novellas, short stories, literary criticism and poems. (305) Contrairement à de multiples études sur Lawrence, Schulze discute non seulement son uvre écrite mais aussi son uvre peinte. Elle considère ses deux douzaines de peintures et d'aquarelles comme des compléments fascinants de ses écrits, parce que dans les deux cas, le sujet principal est la présentation de la sexualité de l'être humain et la relation entre hommes et femmes. Les tableaux incarnent la vision que Lawrence se fait de l'amour physique entre les sexes, un amour fait de tendresse. « To examine the Battle of the Sexes in Lawrence's works means to deal with the vast amount of feminist studies published in this field » (305). Par là le présent ouvrage s'inscrit bien dans le domaine des Gender Studies en critiquant les théories féministes, hantées depuis toujours par de Beauvoir et Kate Millet qui on fait de Lawrence l'archétype du macho. Or, Cornelia Schulze propose une nouvelle approche qui présente Lawrence comme un artiste qui a peint avec sensibilité les femmes et la sexualité féminine. Les caractères féminins dans l'uvre de Lawrence dominent. Selon Schulze on y suit Lawrence se développant d'un adolescent intimidé par des femmes autoritaires jusqu'à l'homme tendre qui trouve dans les femmes des partenaires égaux. Dans ses uvres il n'est pas question de montrer la soumission de la femme sous l'autorité de l'homme. Au contraire : « This study offers alternative readings of [fin page 411] Lawrence's prose and poetry in which female genesis, regeneration and resistance to male authority rather than female subjection to man is presented » (306). Le travail de Cornelia Schulze est conçu en trois grandes parties : la théorie, l'homme et l'uvre. Apres un bref survol des approches récentes concernant l'uvre de Lawrence, auteur qui reste avant tout l'auteur anglais qui provoqua le plus de scandales au 20e siècle, la première partie, intitulée ' Gender Formations in Britain in the Early Modern Age ', s'engage à montrer la formation des sexes au 19e (' Victorian ideology ') ainsi qu'au début du 20e siècles (' emergence of the New Women ') en Angleterre, en tenant compte des derniers travaux interdisciplinaires. Concernant la représentation de sexes dans l'art contemporain, le présent travail souligne que la majorité des artistes soi-disant modernes présentent la sexualité féminine comme une menace. L'intention de la deuxième partie, intitulée ' D.H. Lawrence : A Modern Man ' est ensuite de présenter Lawrence comme un homme moderne dont les expériences personnelles étaient semblables aux expériences des jeunes gens en Angleterre. Ici l'intérêt est de mettre en avant son initiation douloureuse à l'âge d'homme. Lawrence distille ces expériences à travers une théorie des différences sexuelles qui devient le fondement de ses écrits. La troisième partie est enfin l'analyse minutieuse de la présentation de la guerre des sexes dans l'uvre de notre auteur. Cette partie porte sur deux chapitres, intitulés ' The Battle of the Sexes in D.H. Lawrence's Prose and Poetry ' et ' The Battle of the Sexes in D.H. Lawrence's paintings ', incluant donc les trois domaines de la prose, de la poésie et de la peinture. L'argumentation est à double face. D'un côté Lawrence participe au discours misogyne, mais de l'autre côté il l'utilise pour donner une voix aux femmes. Lawrence tire le diable par la queue : intercéder pour les femmes mais contre la féminité construite par la société. Schulze dégage quatre grandes étapes chronologiques dans les travaux de Lawrence dont la présentation de la ' Battle of the Sexes ' diffère chaque fois selon le développement personnel de l'auteur. En tant que jeune homme intimidé il est d'abord seulement capable de s'engager dans les relations selon le modèle : mère-fils (ses uvres de jeunesse). Ensuite il devient capable de former des vraies relations avec des femmes (ses uvres canoniques). Puis, après l'expérience de la Première Guerre Mondiale et après l'expérience de l'exil, Lawrence cherche des alternatives de l'être : l'Européenne et l'homme non-européen. Ses protagonistes sont des femmes autonomes. Enfin Lawrence est finalement capable de présenter la possibilité de la réconciliation entre les sexes. L'étude de Cornelia Schulze rompt une lance pour un Lawrence qui ne peut pas être un écrivain misogyne. « Those readers who prefer to see him [fin page 412] as a misogynist writer fail to realise that it was he who created strong female characters who fought for their right to make their own choices and to act out their emotional and sexual needs » (307). L'enjeu de Lawrence était « a lifelong battle for a satisfactory relationship between the sexes » (307). Faut-il donc relire Lawrence ?
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