Produit intérieur brut en termes de revenus et de dépenses

Deuxième trimestre de 2007

L’économie canadienne a affiché un deuxième trimestre consécutif de croissance vigoureuse. Le produit intérieur brut (PIB) réel s’est accru de 0,8 % au deuxième trimestre de 2007, soit un rythme plus lent que celui du premier trimestre (+1,0 %). Cette vigueur était généralisée. Les dépenses de consommation et l’investissement ont accéléré par rapport au premier trimestre et les entreprises ont continué d’ajouter à leurs stocks. Malgré une appréciation substantielle de la valeur du dollar canadien face à la devise américaine, les exportations ont aussi augmenté à un rythme supérieur à celui du premier trimestre.

Graphique B.1 La demande intérieure finale se raffermit et sa croissance dépasse celle du PIB de nouveau

Au deuxième trimestre, l’économie a enregistré un taux de croissance annualisé de 3,4 %, ce qui représente un léger ralentissement comparativement au rythme vigoureux du premier trimestre. Cette croissance était semblable à celle de l’économie américaine qui a eu un essor au deuxième trimestre (+4,0 %).

La demande intérieure finale s’est raffermie au deuxième trimestre de 2007(+1,1 %), ce qui constitue une croissance plus élevée que celle du PIB. Les dépenses des consommateurs, les achats de biens durables venant en tête, ont contribué le plus à la croissance. La construction résidentielle a continué d’étayer ses hausses enregistrées au premier trimestre en augmentant de 1,3 % au deuxième trimestre. L’investissement des entreprises en machines et matériel a repris, après avoir accusé une chute prononcée au premier trimestre.

Graphique B.2 Contributions à la variation en pourcentage du PIB, deuxième trimestre de 2007

Les dépenses des consommateurs s’accélèrent

Au deuxième trimestre, les dépenses personnelles ont progressé de 1,2 %, alimentées par des augmentations de revenu. Les consommateurs ont délié les cordons de leur bourse pour financer leurs achats de biens, en particulier de véhicules automobiles, d’appareils ménagers et de matériel de loisirs, de sport et de camping. Les ventes au détail étaient particulièrement élevées en mai.

Graphique B.3 Les biens de consommation durables font grimper les dépenses personnelles

Les produits de l’énergie comme l’électricité et le gaz naturel ont aussi augmenté en raison de températures plus basses que la normale dans la plupart des régions du pays. La vigueur des dépenses en services financiers et juridiques a été stimulée par de fortes hausses des commissions reliées aux transactions d'actions et d'obligations ainsi que des fonds communs de placement. L’un des rares postes de dépenses qui a subi un recul était l’hébergement et les services de restauration.

L’investissement résidentiel demeure fort pour un deuxième trimestre d’affilée

En dépit d’une augmentation des taux hypothécaires, les Canadiens ont continué d’investir dans le logement au deuxième trimestre. L’investissement a augmenté de 1,3 % après avoir connu une hausse ferme de 2,0 % au premier trimestre. La principale source de vigueur était toujours le marché de la revente puisque les coûts de transfert de propriété représentaient plus de la moitié de la hausse. Le marché de la revente est demeuré ferme en Ontario et en Colombie-Britannique. La valeur de la construction résidentielle neuve a enregistré son deuxième trimestre consécutif de croissance modeste après avoir connu des reculs trimestriels prononcés pendant la deuxième moitié de 2006.

Graphique B.4 L’investissement dans les logements connaît un autre trimestre vigoureux

Les dépenses en machines et matériel reprennent pendant que les dépenses des entreprises en construction non résidentielle ralentissent

Après avoir chuté au premier trimestre, l’investissement des entreprises en machines et matériel a repris au deuxième trimestre et a augmenté de 1,5 %. Une valorisation marquée du dollar canadien relativement au dollar américain a réduit le coût des produits importés des États-Unis. Le prix des machines et du matériel dans son ensemble a chuté de plus de 17 % depuis 2002, principalement en raison de la force de la devise canadienne.

Graphique B.5 Reprise de l’investissement en machines et matériel

L’investissement des entreprises en ouvrages non résidentiels a gagné 0,5 % au deuxième trimestre. Après avoir enregistré de fortes croissances en 2006, les travaux de génie n’ont pas progressé au deuxième trimestre notamment en raison de la faible exploitation des forages miniers. L’investissement en bâtiments, par contre, a augmenté de 2,2 %.

La formation de capital des entreprises dans son ensemble représentait 19 % du PIB (en valeur nominale) au deuxième trimestre. Ce rapport augmente de façon soutenue depuis les dernières années et se situait à 17 % aussi récemment qu’en 2003.

Les stocks non agricoles continuent de s’accumuler

Un montant de 4,8 milliards de dollars s’est encore ajouté aux stocks au deuxième trimestre, après un ajout de 3,2 milliards de dollars au premier. Les variations de stocks sont différentes selon les produits. Les biens fabriqués non durables ont gonflé pendant le deuxième trimestre, après avoir connu deux trimestres de recul. Par contre, les stocks de véhicules automobiles dans le secteur du commerce de détail ont baissé de façon marquée, reflétant l’augmentation des ventes de ces produits. Le ratio des stocks non agricoles aux ventes a légèrement fléchi au cours du trimestre.

Une croissance plus élevée pour les exportations

Après une pause au premier trimestre, les exportations de biens et de services ont progressé de 0,7 % au deuxième trimestre. Les produits de l’énergie ont grimpé de 3,3 %. Les biens fabriqués ont connu des résultats mitigés, les produits automobiles ayant diminué de 2,7 %, tandis que les biens et matériaux industriels ont gagné 1,2 %, recouvrant les pertes enregistrées au premier trimestre.

Graphique B.6 La croissance des exportations est alimentée par l’énergie

Après avoir eu une crête à 47 % du PIB (en valeur nominale) au quatrième trimestre de 2000, la part des exportations en proportion du PIB a reculé de façon continue. Au deuxième trimestre de 2007, cette part avait chuté à 36 % du PIB, son niveau le plus bas depuis 1994.

Stimulées par la valorisation du dollar canadien et une forte demande intérieure, les importations ont grimpé de 1,6 % après avoir connu un faible recul au premier trimestre. La demande des entreprises en machines et matériel a repris pendant le trimestre et ces actifs représentaient plus du tiers de la hausse globale des importations. Le premier trimestre de 2007 est le seul au cours des seize derniers pendant lequel les importations de machines et de matériel n’ont pas crû. Les importations de biens de consommation, qui ont crû à chaque trimestre depuis le deuxième trimestre de 2005 ont aussi augmenté de façon appréciable, ce qui reflète les augmentations des dépenses personnelles. Les importations de produits automobiles ont diminué de 1,4 %, modérant ainsi ces hausses.

Les prix demeurent relativement fermes

Au cours des premiers deux trimestres de 2007, les prix ont augmenté de façon marquée. Les prix pour l’ensemble de l’économie, mesurés par l'indice de prix en chaîne du PIB, ont augmenté de 1,4 % au Canada pendant le deuxième trimestre, après avoir connu une hausse de 1,6 % au premier, en raison des prix de l’énergie. Par contre, l’énergie a eu un effet modérateur sur les prix au deuxième trimestre, les prix pour l’ensemble de l’économie ayant augmenté de 1,7 % si l'on exclut l'énergie, après une hausse de 1,0 % au premier.

Au deuxième trimestre, les prix de la construction résidentielle et non résidentielle sont demeurés fermes. Le prix des matières brutes a augmenté plus rapidement tandis que les prix des biens et des services à la consommation ont ralenti.

Le prix des exportations a chuté, entraîné par les baisses de prix des produits de la forêt et des produits automobiles, en dépit d’une croissance continue du prix des biens et matériaux industriels. Le prix des produits miniers, en particulier les métaux comme l’uranium, ont augmenté de façon spectaculaire pendant ce trimestre. La montée de la valeur du dollar canadien a affaibli certains de ces gains pour les exportateurs canadiens compte tenu que nombre de ces produits de base sont échangés en dollars américains.

L'indice de prix en chaîne des dépenses des administrations publiques ont crû de façon marquée aux premier (+1,6 %) et deuxième (+1,3 %) trimestres de 2007, ce qui reflète en partie des paiements au chapitre de l’équité salariale au Québec et des cotisations spéciales au fonds de retraite à Terre-Neuve-et-Labrador. Sans ces paiements, les gains auraient été bien moindres aux premier (+0,6 %) et au second (+0,8 %) trimestres.

Le revenu du travail continue sa forte croissance

Après un premier trimestre robuste (+2,2 %), le revenu du travail (en valeur nominale) est demeuré ferme au deuxième trimestre, ayant augmenté de 1,8 %. Les taux d'emploi élevés ont fortement contribué à ces hausses. Des paiements au chapitre de l’équité salariale au Québec et des cotisations spéciales au fonds de retraite à Terre-Neuve-et-Labrador ont contribué à la croissance au premier comme au deuxième trimestre. Si on fait abstraction de ces paiements spéciaux pendant ces deux trimestres, le revenu du travail aurait augmenté de 1,7 % au deuxième trimestre et de 1,8 % au premier.

Les bénéfices ralentissent et le revenu des entreprises individuelles conserve sa force

Les bénéfices des sociétés (en valeur nominale) ont crû de 1,2 % au deuxième trimestre, après une augmentation de 2,2 % au premier trimestre. Les grossistes et les détaillants ont connu des hausses appréciables stimulées par les dépenses personnelles. Le prix des minéraux étant à la hausse, les bénéfices étaient aussi importants dans le secteur minier. Par contre, les bénéfices des fabricants, en particulier ceux de véhicules et de pièces automobiles et les producteurs de bois et de papier, ont reculé. Les banques à charte et les sociétés d’assurance de biens et risques divers ont aussi vu leurs bénéfices diminuer au deuxième trimestre.

Les bénéfices ont atteint une proportion de 14 % du PIB et suivent une tendance à la hausse depuis 2002, alors qu’ils représentaient 12 % du PIB. Cette tendance des bénéfices suit la croissance de l’investissement des entreprises.

Le revenu des entreprises individuelles non agricoles est demeuré ferme (+1,6 %). Après deux années de faibles revenus, les exploitants agricoles ont enregistré des augmentations significatives en 2007. Un mouvement des prix à la hausse pour de nombreuses cultures est la cause de ces hausses.

L’épargne du secteur des administrations publiques augmente de façon prononcée

L’épargne du secteur des administrations publiques s’est accru de façon prononcée au deuxième trimestre, principalement à la suite d’une augmentation du revenu. Les impôts sur le revenu des particuliers ont augmenté de 5,9 %, alimentés par une croissance soutenue du revenu du travail et une importante augmentation des impôts versés sur les intérêts et le gain en capital. Les impôts sur les produits ont aussi progressé en raison de l'augmentation des ventes au détail. En dépit des paiements spéciaux au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador, les dépenses des administrations publiques ont ralenti au deuxième trimestre, augmentant de 0,9 %, après une hausse de 1,6 % au premier.

Tableaux de données

• Tableau B.1 Produit intérieur brut en termes de revenus, prix courants et variation trimestrielle en pourcentage
• Tableau B.2 Produit intérieur brut en termes de dépenses, prix courants et variation trimestrielle en pourcentage
• Tableau B.3 Produit intérieur brut réel en termes de dépenses, variation trimestrielle en pourcentage
• Tableau B.4 Produit intérieur brut réel en termes de dépenses, variation annualisée en pourcentage
• Tableau B.5 Contribution à la variation en pourcentage du produit intérieur brut réel, en termes de dépenses
• Tableau B.6 Produit intérieur brut, indices implicites de prix en chaîne

Information sur les méthodes et la qualité des données disponible dans la Base de métadonnées intégrée: 1901 et 2602.